Parue en 1969 cette série de monographie est consacrée à un sujet un peu ignoré de l'historien :la figure du bandit . Il en trace des portraits (Lampiaõ par exemple) ,les étudie dans des aires culturelles particulières (Chine, Brésil,Balkans) et analyse leur rôle et leur images à travers des textes littéraires et des documents. Passionnant même si c'est moins fondamental que ses oeuvres majeures
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Les Bandits, d’Eric Hobsbawm (1917-2012), relève d’une catégorie de classiques singulièrement excitants : ceux qui n’ont jamais cessé d’être contestés.
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C'est une erreur que de considérer les bandits comme des enfants de la nature, occupés à faire rôtir des cerfs dans les bois. Un chef de brigands prospère entretient avec le marché et l'univers économique qui l'entoure des rapports aussi étroits qu'un petit propriétaire terrien ou un fermier aisé. [...] Tout le monde doit traiter avec les bandits quand ils sont nombreux et bien implantés, ce qui signifie que, dans une certaine mesure, ils sont intégrés à la société établie. (p. 101-105)
Le banditisme lui-même n'est pas un programme pour la société paysanne, mais un moyen individuel d'y échapper dans des circonstances particulières. [...] Ce sont des activistes et non des idéologues ou des prophètes dont on pourrait attendre des visions nouvelles ou des plans d'organisation sociale et politique. (p. 38)
Ce sont des héros, non pas en dépit, mais dans une certaine mesure à cause de la crainte et de l’horreur qu’ils inspirent. Ce ne sont pas tant des redresseurs de torts que des vengeurs, des hommes doués de puissance et qui en usent. Leur pouvoir de séduction n’est pas celui du justicier ; s’ils fascinent, c’est parce qu’ils font la preuve que même les pauvres et les faibles peuvent être redoutables.
Le banditisme, c’est la liberté, mais dans une société paysanne, la liberté est l’apanage d’un très petit nombre. La plupart des gens sont prisonniers à la fois du seigneur et du travail, les deux se renforçant l’un l’autre. Car si les paysans sont les victimes de l’autorité et de la cœrcition, c’est moins en raison de leur vulnérabilité économique – en général, ils arrivent pratiquement à suffire à leurs besoins – qu’à cause de leur manque de mobilité.
Par définition, l'obéissance sied mal aux bandits : non seulement leur place se situe hors de portée du pouvoir, mais ils peuvent eux-mêmes prétendre à l'exercice du pouvoir, ce qui en fait des rebelles en puissance. (p. 20)
Le droit d'ingérence, selon Eric J. Hobsbawm, auteur de “L'Empire, la démocratie, le terrorisme”, quand il est pratiqué par les Américains, est pratiquement toujours intéressé. Un droit d'ingérence européen serait-il souhaitable, et pourrait-il faire contrepoids face à celui des États-Unis ?
Quel regard porter sur le XXe siècle et qu’attendre du XXIe ? Dans ce nouvel ouvrage, Eric J. Hobsbawm, l'auteur de L’Âge des extrêmes, se penche sur les grandes questions qui animent les débats de ces dernières années et les passe au crible de ses analyses.
Plus d'informations sur le site de l'éditeur : http://www.andreversailleediteur.com/?livreid=727
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