Si vous voulez de l'action, du sang, des coups de poings bref de la bagarre, passez votre chemin. Ce titre,
Les sept divinités du bonheur, est dans un autre registre. On marche beaucoup, on réfléchit, on pose quelques questions à la fois, on vérifie, on revient poser des questions et c'est ainsi marche après marche que l'intrigue se construit. Doucement, une petite goutte à la fois.
Ici, un homme sans histoire, gestionnaire d'entreprise, est poignardé dans le quartier des affaires au pont de Nihonbashi, point de départ de toutes les routes du Japon.
Notre inspecteur, Kaga Kyoichiro du commissariat de Nihonbashi, participera à l'enquête avec son cousin, l'inspecteur Matsumiya des affaires criminelles. Et ce crime semble bien facile à régler puisque l'on a retrouvé le portefeuille et la serviette de la victime entre les mains de Yashima Fuyuki, qui a fui lors de son interpellation par une policière et qui en traversant une rue, fut frappé par un camion. La mort de Yashima arrange bien les choses et on aura tendance à vouloir clore cette enquête. Voilà que l'assassin est décédé des suites d'un accident.
Mais vous savez ce que c'est avec notre inspecteur. Kaga doute, il se dit que les apparences peuvent être trompeuses et il se met en chasse. Toutes les informations et tous les petits détails, même une tasse de chocolat chaud sont importants et à vérifier.
C'est comme ça avec Kaga, On pose une pièce du casse tête à la fois, patiemment et c'est ce qui fait que l'auteur en profite pour nous dévoiler cette société hiérarchisée, codifiée, normée, mystérieuse et des plus intrigantes.
Vous pourrez trouver que le style est froid, sans émotions mais je crois que c'est voulu. C'est la manifestation d'une société intrigante. Ainsi, on me présente la retenue des japonais, la distance qu'ils instaurent dans leurs relations, leur pudeur et le respect qu'ils démontrent à la hiérarchie sociale et c'est un portrait très juste qui nous est présenté. de plus, avec Kaga, les promenades dans Tokyo sont convaincantes, intéressantes et instructives.
Bref, vous le savez je suis une fan de
Keigo Higashino et des polars japonais. Alors c'est simple je vous recommande cette lecture. Toutefois, si vous voulez vraiment comprendre Kaga Kyoichiro, allez le rencontrer tout d'abord dans le titre
le Nouveau. Tout aussi excellent (mais je ne suis pas objective je suis plutôt charmée) .