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EAN : 9782130853794
78 pages
Presses Universitaires de France (06/03/2024)
3.65/5   17 notes
Résumé :
Actuellement un changement de paradigmes s’accomplit de manière inaperçue. La société de la négativité cède la place à une société qui est possédée par un excès en positivité. En partant de ce changement de paradigmes, Han dessine le paysage pathologique de la société d’aujourd’hui auquel appartiennent les maladies neuronales comme la dépression, le syndrome de déficit ou d’attention, le borderline ou le burnout. Il ne s’agit pas d’une quelconque infection, mais d’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'ennui absolu, je n'ai pas réussi à le terminer tant j'ai eu l'impression de me trouver dans une rédaction scolaire reprenant des citations, des comparatifs entre époques psychanalytiques et des référentiels envers ces mêmes psy. Je pensais trouver là une véritable réflexion sur le sujet de la fatigue et j'ai été déçue. Toutefois cet essai est catégorisé et cela permet de lire en diagonale. Mais même en diagonale c'est loin d'être palpitant. Dommage car c'est un véritable sujet d'actualité.
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Il est parti de Corée pour l'Allemagne pour étudier l'inginérie. Il est devenu philosophe. Guère étonnant quant on sait combien la philo fait partie de l'ADN de l'Allemagne.
Court essai mais solide, structuré, très allemand. La fatigue est le stade suprême de l'auto aliénation. Intéressant.
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critiques presse (1)
Telerama
05 mars 2014
« Par manque de repos, notre civilisation court à une nouvelle barbarie. » Ces mots ne sont pas qu'un éloge de la paresse, mais un cri d'alarme lancé par le philosophe allemand d'origine coré­enne Byung-chul Han.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La psyché du sujet performant d'aujourd'hui se différencie de celle du sujet discipliné. Le Moi de Freud est, par exemple, un sujet discipliné bien connu. L'appareil psychique de Freud est un appareil contraignant répressif, avec ses règles et ses interdits. Il mets le sujet sous un joug et l'opprime. A l'instar de la société de la discipline, cet appareil psychique est comme noyauté par des murs, des seuils, des frontières et des postes frontières. La psychanalyse de Freud n'est de ce fait possible que dans une société répressive qui fonde son organisation sur la négativité de l'interdit et de la règle. Mais la société d'aujourd'hui est société de la performance qui ne cesse de se débarrasser de la négativité de l'interdit et de la règle et se voit comme une société de la liberté. Le verbe qui caractérise la société de la performance, n'est pas le freudien "devoir", c'est "pouvoir". Ce tournant social entraîne avec lui une restructuration de l'âme. Le sujet postmoderne performant possède une "tout autre psyché" que le sujet obéissant en vigueur dans la psychanalyse de Freud. L'appareil psychique de Freud est régi par la négation, le refoulement et la peur de l'infraction. Le Moi est un "lieu de l'angoisse". Le sujet performant postmoderne est dépourvu de négation. C'est un sujet d'affirmation. Or, si l'inconscient était nécessairement lié à la négativité de la négation et du refoulement, alors le sujet performant post-moderne n'aurait plus d'inconscient. Ce serait un Moi postfreudien. L'inconscient freudien n'est pas intemporel. C'est le produit de la société de la discipline, société dominée par la négativité des interdits et du refoulement mais n'est plus nôtre depuis longtemps.
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Le sujet performant postmoderne n'est assurément assujetti à personne. Il n'est en fait plus du tout un sujet possédant, encore inhérent à lui, un caractère d’assujettissement (sujet à, subject to). Il se positivise, voire de libère pour devenir "projet". La mutation de sujet à projet ne conduit toutefois pas à faire disparaître la violence. La contrainte externe qui se fait passer pour de la liberté. Cette évolution est en lien étroit avec la condition capitaliste de la production. A partir d'un certain niveau de production, l'auto-exploitation est pour l'essentiel plus efficace, plus performante que l'exploitation par un tiers, parce qu'elle s'accompagne d'un sentiment de liberté. La société de la performance est une société d'auto-exploitation. Le sujet performant s'exploite lui-même jusqu'à se consumer complètement (burn-out). C'est alors que se développe une auto-agressivité et il n'est pas rare qu'elle s'accentue jusqu'à la violence du suicide. Le projet se révèle projectile que le sujet performant dirige contre lui-même.
Etant donné le Moi idéal, le Moi réel apparaît comme un raté accablé par les auto-reproches. Le Moi mène une guerre contre lui-même. La société de la positivité qui croit s'être libérée de toutes contraintes externes, s'empêtre dans des contraintes internes destructrices. Les maladies psychiques comme le burn-out ou la dépression, maladies principales du XXIè siècle, présentent toutes des caractéristiques d'auto-agressivité. On se fait violence à soi et on s'exploite soi-même. La violence causée par un tiers est remplacée par une violence générée par soi-même, plus fatale, car la victime de cette violence s'imagine libre.
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Le sujet performant, épuisé, dépressif, est en même temps usé par lui-même. Il est fatigué, épuisé de lui-même, de la guerre qu'il mène contre lui-même. Incapable de sortir de lui-même, d'être dehors, de se fier à autrui, au monde, il s'acharne sur lui-même, ce qui aboutit, paradoxalement, à creuser et vider le Soi. Le sujet s'use comme dans la roue le hamster qui tourne toujours plus vite sur elle-même. (p. 21)
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Ces derniers temps, on a vu émerger divers discours sur la société. Ils utilisent formellement le modèle d'explication immunologique. Mais cette actualité du discours immunologiques ne nous donne pas à voir le signe que le société est, aujourd'hui plus que jamais, organisée de façon immunologique. Le fait qu'un paradigme soit spécialement érigé en objet de réflexion est souvent le signe de son déclin. Ainsi, depuis quelques temps. un changement de paradigme est en train de s'accomplir discrètement. Et c'est justement au cours de ce changement que s'est terminée la Guerre froide. Aujourd'hui, la société se trouve de plus en plus dans un conjoncture qui échappe totalement au schéma de défense et d'organisation immunologique. Cette conjoncture se distingue par la disparition de l'"altérité" et de l'"étrangeté". L'altérité est catégorie fondamentale de l'immunologie. Toute réaction immunitaire est une réaction à l'altérité. Mais aujourd'hui, la "différence" est en train de remplacer l'altérité et la différence n'appelle pas de réaction immunitaire. La différence post immunologique, voire postmoderne, ne rend plus malade. Au niveau immunologique elle est l'"égal". Pour ainsi dire, il manque à la différence l'aiguillon de l'étrangeté capable de provoquer une violente réaction immunitaire. Même l'étrangeté s'atténue pour devenir une formule de consommation. L'étranger disparaît devant l'exotique. Le "touriste" lui rend visite. Le touriste ou le consommateur ne sont plus des "sujets immunologiques".
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La société de la discipline de Foucault, composée d'hôpitaux, d'asiles, de prisons, de casernes et d'usines, n'est plus la société d'aujourd'hui. Elle a été remplacée par une toute autre société, une société des salles de fitness, des tours de bureaux, des banques, des aéroports, des centres commerciaux et des laboratoires de génétique. La société du 21ème siècle n'est plus une société de la discipline mais une société de la performance.
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