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Benoît Hamon (Autre)
EAN : 9782849907023
256 pages
Editions des Equateurs (28/10/2020)
3.93/5   21 notes
Résumé :
La mise en oeuvre d'un revenu universel d'existence et la promotion de l'écologie sociale sont les deux réponses les plus adéquates pour surmonter les crises que nous traversons et assurer la relève de notre société. L'alternative au statu quo ou au repli nationaliste sous le seul prétexte de reconstituer une souveraineté industrielle disparue, est l'écologie sociale. Il faudra engager une transition écologique et énergétique radicale au niveau européen et permettre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Puisque les repas de fin d'année sont encore loin, puisque nous ne sommes pas encore attablés avec l'oncle Aristide ou la tante Gertrude, il est encore temps de trouver "ce qu'il faut de courage" pour parler un peu de politique.
Car ce livre de Benoît Hamon est un livre politique.
Il est donc par delà très subjectif et entraîne l'adhésion ou le rejet suivant les opinions de son lecteur.
Ce livre est un plaidoyer pour le revenu universel.
Il est centré autour du projet, de l'idée qui paraît tout d'abord un peu folle de verser à chacun un salaire dégagé de toute obligation de travail.
"Dissiper les ombres et redécouvrir l'horizon d'une bonne vie" est le projet affiché par son auteur dans ce livre.
Le projet est ambitieux mais pour Benoît Hamon paraît à portée de mains, et changerait la donne.
Il n'est pas exposé ici comme un projet théorique.
Il n'est pas brandi comme une vaine promesse électorale.
Il est discuté et décortiqué, étayé solidement par des principes philosophiques, par des propositions économiques et surtout par des exemples concrets.
Le livre est un plaidoyer pour le "RUE".
L'avocat, en près de 250 pages, se donne le temps d'éclairer le sujet et de battre en brèche les idées reçues, les égoïsmes admis et surtout l'injustice.
Le livre est bien écrit.
Il est explicatif et sonde profondément le sujet, sans être pour autant ni rébarbatif, ni difficile d'accès.
Benoît Hamon est à son sujet, il le maîtrise, en expose les bienfaits.
Pour lui, s'il ne devient pas l'ersatz de ce qu'il doit être, le RUE doit être la conquête sociale du siècle.
Il doit être le projet qui change tout, qui rebat les cartes et les redistribue plus justement.
Ce livre est sans complaisance, mais plein d'espoir.
Il brandit la possibilité du choix.
Ce fameux choix qui, comme le savent tous les soignants, font de nous des êtres humains entiers et vivants.
Ce livre est un bol d'air dans la morosité et la médiocrité qui envahissent pernicieusement nos vies.
Il est une idée, une idée généreuse et optimiste.
Mais il est aussi un combat, un combat difficile et plein d'embûche qui reste à mener.
Car il reste à convaincre l'oncle Aristide et la tante Gertrude ...


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Plus globalement, la teneur des réactions que l'on entend encore ici contre le revenu universel est assez symptomatique de l'étroitesse d'esprit et met au jour toute la primitivité de notre système de valeurs. D'ailleurs, ce n'est pas du tout surprenant, car la violence des propos est surtout destinée à compenser la pauvreté intellectuelle des arguments, et c'est exactement ce qui se passe ici, comme à chaque fois. Tout cela est très prévisible.

L'idée du revenu universel d'existence vient en réalité bousculer mais aussi clarifier les positionnements. C'est là où l'on perçoit plus clairement où se situe la pensée progressiste et où elle ne se situe pas. Car le progrès social (soit l'amélioration de la condition humaine) ne passe pas seulement par un haut niveau de vie, elle passe par l'émancipation des contraintes et par l'élévation du niveau cognitif de la civilisation. Or, je ne vois pas dans quelle mesure une civilisation qui passe sa vie à survivre peut se réaliser pleinement et bénéficier de tout son potentiel.

Le revenu universel montre toutes les limites d'un système social qui est préhistorique. Si, depuis la première révolution industrielle, le temps en emploi diminue globalement, ce n'est pas un hasard. La gauche avait jusque là toujours défendu des propositions paramétriques pour appuyer cette évolution. Sauf qu'aujourd'hui, à l'ère de l'automatisation, le clivage se déplace ; il faut à présent s'extraire de cette idéologie du travail pour réaliser le progrès social. Et c'est là où le logiciel intellectuel originel de la gauche (socialiste ou communiste) se télescope avec les évolutions technologiques de la société.

S'il peut sans doute y avoir le progrès technologique sans le progrès social, il n'y a pas de progrès social sans progrès technologique. Et cela, une bonne partie des représentants de la gauche l'ont oublié, faisant aujourd'hui primer la "valeur travail" sur le progrès de la condition humaine.

Ainsi, les primitivistes (qui prennent volontiers l'habit de "progressistes") expliquent que, parce que les robots détruisent des emplois, il faut détruire les robots. Là où, en tant que progressiste, il s'agit d'inverser la proposition ; profiter des robots pour changer de paradigme et en finir avec l'idée que la place de l'emploi doit être centrale dans l'existence comme dans la société.

Pour comprendre à quel point le paradigme monétaire-marchand est archaïque, et la nécessité de l'émancipation de l'emploi (ce en quoi le revenu universel d'existence est la seule mesure véritablement progressiste), j'invite juste chacun à se renseigner sur l'économie basée sur les ressources de Jacque Fresco (à l'origine du Venus Project).
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De tous les livres écrits par des hommes et femmes politiques que j'ai eu l'occasion de lire, celui-ci est de loin le meilleur. Un des titres envisagés avec l'éditeur était : "le salaire du bonheur". Être heureux, c'est ce qu'on veut tous. Mais comment y parvenir, avec quels moyens ? le travail ? Quid également de notre rapport à la technique, à la nature ? Et quel doit être le rôle de l'État et de la justice sociale ? Ces notions philosophiques sont explorées en profondeur, chacune ayant une partie lui étant consacrée.


Si le but de la vie n'a pas changé depuis l'antiquité, les moyens (emploi, croissance) sont souvent critiqués par des penseurs de gauche. Benoît Hamon va jusqu'à parler de "l'avènement d'une société postcapitaliste et postcroissance". le revenu universel serait donc ce salaire du bonheur qui s'opposerait au salaire de la peur et permettrait en particulier de s'affranchir de la peur de manquer. C'est une belle idée mais à mon avis nous sommes naturellement plus enclins à la peur qu'au bonheur. A cause de notre instinct de survie, d'une culture travailliste voire d'un culte de la performance et d'une mentalité "no pain, no gain". Un grand nombre d'entre nous sont des sisyphes heureux, ayant la passion de la pression au lieu d'avoir la pression de la passion.


Sans pression, ce serait la dépression assurée. À chaque droit devrait correspondre un devoir. Il faudrait mériter individuellement ce qui nous arrive de bien. le réconfort, d'accord, mais seulement après l'effort ! Ayons confiance en nous. Nous sommes collectivement forts, de siècles et même de millénaires d'innovation et de progrès. Et cela change tout. À une période historique finalement assez brève du plein-emploi salarié va se substituer progressivement et durablement une civilisation des loisirs et du temps libéré, du plein travail et de la pleine santé. Nous aurons moins l'obsession de ce qui est compté et plus la préoccupation de ce qui compte. Vraiment.
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Ce livre a les mêmes défauts que son auteur : on ne sait pas s'il cherche à convaincre les sceptiques ou nourrir de joie, d'espoir les convaincus. Ou plutôt, il cherche à faire les deux, mû par sa sincère bonté, et il échoue, un peu.

Ce livre est une bonne introduction, notamment philosophique, au concept de revenu universel. de mon point de vue, ce RUE devrait être indispensable, comme devrait l'être une rupture radicale avec le mode de vie actuel qui nous amène droit dans le mur. le chapitre sur son passage au gouvernement mériterait d'être en début d'ouvrage, afin de contextualiser sa posture, qui s'inscrit dans une histoire politique marquée par la trahison d'un groupe de socialistes, ayant mené Macron au poste de Président. Comme il le dit très aigrement mais très justement, tout le monde pensait que la frontière entre droite et gauche était au milieu du PS et des Républicains, alors qu'elle passait au milieu du PS. Cette gauche qui ne portait que son nom, faisant le jeu des libéraux et qui a trahit. Hamon n'est pas ressorti de cette expérience heureux, et nous le savons, mais de l'écrire c'est bien. de le mettre au bon endroit, en développant mieux les conséquences et les enjeux, ça aurait été mieux.

Après un très oubliable passage sur la technologie (sur lequel je suis bien en désaccord), Benoît Hamon ne va pas assez loin et ne pose pas les réels termes alors que toute sa réflexion est ancrée dessus : le monde doit changer, et ceux qui possèdent ne doivent plus posséder autant pour que vive non seulement l'humanité mais la terre entière. le dernier chapitre, notamment, sur le financement du RUE, ne creuse pas un des financements pourtant incontournable si nous désirons vraiment changer les choses : plafonner les gains, les revenus, les possessions.

En somme, pas assez radical ni pointu, il n'en reste pas moins agréable à lire.
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Espèce de crétin : ce n'est pas un revenu universel pour tous, c'est un emploi pour tous qu'il faut. Que faites-vous des effets collatéraux d'un tel revenu pour les fainéants : il faut occuper chacun, les jeunes, il faut que chacun, les jeunes s'occupent pour ne pas être tentés de faire des bêtises. Quand on travaille dignement, avec une rémunération décente, pas une pige, on n'a pas ni le temps ni l'esprit aux bêtises puisqu'on est occupés. Ca c'est un but à assigner, et non votre fumisterie de bon à rien qui a suffisamment pourri la vie politique en France des années 2000.
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critiques presse (1)
Bibliobs
10 novembre 2020
Un livre optimiste dans une période sombre, un livre écrit pour « dissiper les ombres et redécouvrir l’horizon d’une vie bonne ».
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La dénonciation de l'assistanat, très répandue aujourd'hui dans la bouche des dirigeants politiques en quête de suffrages ou d'animateurs de télévision en quête d'audience, prolonge une longue tradition de dénonciation de la "paresse héréditaire des pauvres" que l'auteur célèbre de Robinson Crusoé, l'anglais Daniel Defoe pourfendait au début du XVIIIème siècle comme une des causes de leur pauvreté ...
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Le progrès visait sérieusement et rigoureusement à permettre le bonheur des hommes. La fatigue des grandes utopies et l'affaissement des grands récits émancipateurs laissent la place à une rhétorique nouvelle, plus défiante, plus fataliste, qui se nourrit essentiellement de l'idée que le cours des choses est inexorable et qu'on ne peut changer la fin d'une Histoire qui s'écrira dans la douleur et sous le signe des fléaux.
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L'emploi ne résume pas notre contribution individuelle à la cohésion sociale ou au bien-être collectif. Il dit plus ou moins la part que nous prenons dans la production de richesses matérielles, mais pas si nos activités sont utiles socialement ou toxiques. Pas d'avantage qu'il ne mesure notre impact écologique, positif ou négatif. L'emploi ne dit pas si nous sommes bons, altruistes ou généreux.
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Dans l'Histoire, c'est parce que le réel empêchait l'émancipation de l'homme, que la gauche a cherché à repousser l'animalité du monde et à combattre l'injustice du système capitaliste.
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il faut déconnecter la transmission de la connaissance de la formation professionnelle et de « l'employabilité ». Nous avons besoin d'apprendre pour devenir autonomes et libres.
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Benoit Hamon - On n'est pas couché 4 mars 2017 #ONPC
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