Une fois de plus, après
La famille Lament,
George Hagen nous emmène suivre le destin d'une famille en Afrique du Sud.
Mais avant cela, il faut d'abord passer par Londres, à la fin du XIXe siècle, avec ses industries, ses fumées de cheminées, son smog et les conditions de vie déplorables des ouvriers démunis. Car c'est dans ce milieu que Tom Bedlam voit le jour.
Les grandes espérances du jeune Bedlam, comme son titre l'indique, est une réinterprétation "à la sauce
Hagen" des Grandes espérances de
Charles Dickens. Tom Bedlam y prend la place de Pip en tant que héros de l'histoire et il se débrouille plutôt bien dans ce rôle compliqué : Tom m'a semblé moins pleurnicheur et un peu plus débrouillard que Pip. le jeune homme est toutefois marqué par plusieurs drames et par un parjure qu'il a été forcé de commettre à l'adolescence : tout cela se répercutera sur la vie future de Tom et sur l'éducation qu'il donnera à ses quatre enfants.
Les événements historiques ne manquent pas dans cette grande saga.
Hagen nous parle ainsi de la guerre des Boers et de la première guerre mondiale, en soulignant particulièrement les drames humains que ces deux conflits ont provoqués et l'horreur vécue par les soldats.
On ressent aussi, dans la seconde partie du roman, tout l'amour de l'auteur pour les pays africains : on a plaisir à lire les jolies descriptions de la nature et des jardins de Gantrytown, la ville d'adoption de Tom et de son épouse.
Comme pour le premier roman de
Hagen,
La famille Lament, j'ai trouvé la fin de ce roman-ci un peu maladroite. L'auteur parvient très astucieusement à apporter une réponse à toutes les questions soulevées tout au long du récit
(qui est le frère de Tom ? Que devient Eve ? Audrey va-t-elle sortir de prison ? Tom va-t-il épouser Audrey ? Arthur Chapel est-il mort ? Que devient Charity ? Et l'Orfling ?) , mais les 50 et quelques dernières pages m'ont parues très longues par rapport au reste de l'histoire.