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3,7

sur 159 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a quelques années déjà, j'ai visité à Ottawa la superbe exposition "Caravaggio et les peintres caravagesques à Rome". J'ai été séduite. Puis, un passage à Malte m'a permis d'admirer "La Décollation de saint Jean-Baptiste" à la cathédrale Saint-jean de la Valette. Encore une fois j'étais éblouie.
Alors quand #NetGalley proposa le titre "La solitude Caravage", j'ai levé la main, j'étais curieuse.
Je ne connais pas du tout l'auteur, Yannick Haenel et je dois vous avouer que les premières pages ...ouf...me portaient plutôt à laisser tomber la lecture. le ton, pour moi était verbeux, introspection, analyses qui n'en finissaient plus. Ça ne me disait rien de bon. Jusqu'à ce que l'on entre dans le vif du sujet: Caravage.
Ado, l'auteur découvre le peintre , la sensualité, la sexualité avec le portrait de Judith avant de savoir que c'était Judith décapitant Holopherne. Mais c'est ainsi que le Caravage et l'érotisme se sont présentés à lui.
On nous raconte Caravage presque tableau par tableau. Il nous présente un peintre plus contemporain que ses contemporains, actuel, immensément talentueux et tout autant controversé. Il nous explique toute cette lumière dans le noir, la relation du peintre avec Dieu, l'irrévérence présente dans ses toiles malgré le sujet. C'est érudit, c'est détaillé, c'est bien commenté. On sent l'auteur de ce livre amoureux du Caravage.
On y explique aussi toute la liberté qui caractérise sa peinture et le naturel avec lequel il s'exprime et liberté, puissance et solitude semblent aller de pair chez le Caravage.
Une vie tourmentée, l'exil, une mort venue trop tôt, mais il nous lègue toutefois "le monde entier qui scintille sur ses toiles" .
Merci à #NetGalley pour cette lecture.
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De Yannick Haenel, je n'avais lu que son controversé "Jan Karski". Aujourd'hui, je viens de terminer "La solitude Caravage". Celui-ci me semble constituer un personnage idéal pour un bon roman. Génial, énigmatique, violent, peignant des chefs d'oeuvre avec une rapidité phénoménale, il a laissé une oeuvre immense et originale, qui est aujourd'hui très aisément reconnaissable. Et pourtant il a été presqu'oublié pendant près de trois siècles !
De très nombreux critiques d'art ont étudié ses tableaux. Yannick Haenel, lui aussi, les commente avec intelligence. Mais l'écrivain essaie d'aller plus loin, en entrecroisant le destin du peintre avec sa propre vie. Ainsi, le roman commence dans la grisaille du Prytanée militaire où le jeune Yannick a réellement passé des années très mornes. Broyant du noir dans ce pensionnat, il découvre un détail de l'époustouflant tableau "Judith et Holopherne" de Caravage: en fait, il peut voir seulement la fascinante figure de Judith… dont il tombe amoureux (comme ça peut arriver à un collégien) et dont le souvenir gouvernera sa future vie amoureuse... Cependant, l'auteur ne persiste pas très longtemps dans la perspective de ce brillant début. La suite parait plus convenue, avec l'évocation de ses visites d'expositions, le récit des étapes de la vie du Caravage, ainsi que de brillants commentaires sur ses tableaux. Ceux-ci - évidemment empreints de subjectivité - sont pertinents, mais... ils exigent du lecteur une grande concentration pour saisir la pensée de Yannick Haenel. A ce sujet, j'ai été un peu agacé par l'abus des italiques (tic de professeur ?).
Dans ces conditions, il va de soi qu'une iconographie manque cruellement dans cette édition. Mais ce n'était pas un problème pour moi, puisque je disposais déjà d'une monographie illustrée consacrée à la vie et à l'oeuvre du Caravage - ce qui m'a paru vraiment indispensable. Au final, je dirai que j'ai trouvé ma lecture très intéressante dans l'ensemble.
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A quinze ans, Yannick Haenel étudie au Prytanée de la Flèche et découvre une partie d'un tableau du Caravage : Judith décapitant Holopherne. Ignorant qu'il s'agit d'une mise à mort, il ne voit que le beau visage d'une jeune femme. Celle-ci va être la porte qui va lui permettre, au fil des années, d'entrer dans l'univers du peintre.
Ici, la biographie de Caravage est brièvement évoquée car le propos de l'auteur est autre. C'est une méditation sur l'oeuvre du peintre. Des premiers tableaux (Le Petit Bacchus malade, Garçon à la corbeille de fruits, Bacchus) au Martyre de Sainte Ursule qui est l'oeuvre ultime, le cheminement de l'artiste est clair. Yannick Haenel écrit : "par son art, le peintre s'efforce de se rendre présent aux temps sacrés, il éclaire le monde depuis l'invisible auquel l'ouvre la peinture." La vie tumultueuse du peintre et son oeuvre ne se contredisent pas. "C'est à ce pays spirituel aussi sombre qu'efficace que la peinture du Caravage nous invite; et si le crime y est prégnant, c'est parce qu'il ne saurait exister de grâce sans qu'en même temps le malfaisant ne se jette sur vous."
De Milan à Porto Ercole, une vie se dessine, une oeuvre aussi. On y voit un artiste brillant être tour à tour protégé et rejeté par les Grands de ce monde. Souvent, il fuit. Traqué, il ne cesse jamais de peindre L Histoire sainte en donnant la part belle à la figure du bourreau et en se représentant lui-même, épouvanté certes, mais de plus en plus proche du Christ.
L'intensité et la grandeur de la peinture du Caravage nous sont rendues avec magnificence par la plume de Yannick Haenel qui égrène pour nous de profondes méditations sur l'oeuvre de génie du célèbre artiste.
Une belle lecture.
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Dans cette belle tentative de se confronter à l'oeuvre du Caravage, Yannick Haenel mêle un récit de la vie de cet immense peintre à sa propre expérience de sa peinture, et en particulier à des événements successifs de sa vie que cette peinture a accompagnés. L'itinéraire personnel de narrateur et celui du peintre sont alternés dans cette oeuvre "d'autofiction" dans laquelle l'auteur intervient beaucoup à la première personne. le sujet est bien sûr passionnant, l'écriture très réussie sert ce beau projet qui se lit fort bien. Quelques très belles pages et beaux passages, quelques détails marquant de la vie du grand peintre, que l'auteur met remarquablement en évidence. Certaines pages suscitent en revanche un peu plus d'impatience car l'auteur hésite entre l'essai à proprement parler, sans pour autant s'y laisser aller tout à fait, et la littérature, qui perd donc en fluidité. le cheminement est parfois un peu hasardeux. Mais dans l'ensemble, un beau texte sur un magnifique sujet.
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Le récit passionné sur le génie du peintre qui semble être le premier à représenter artistiquement, bien avant les astrophysiciens, la matière sombre, ce grand mystère de l'univers qui donne le sens à la lumière. La tension entre le désir et la cruauté dans la farandole des personnages, de leurs corps au bout des doigts et des pieds se lit dans cet essai sur l'oeuvre magistrale à la source de la représentation moderne.
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Caravage, c'est un nom qui évoque tant de choses à l'amateur de peinture, mais sans connaître pour autant la personnalité du maître. Le texte de Yannick Haenel permet d'en savoir davantage et de comprendre la nervosité des toiles, la passion avec laquelle la peinture a dépassé l'ambition de l'artiste. On découvre également comment Caravage a fasciné l'auteur au travers d'un visage splendide, celui de Judith, probablement à l'origine de cette écriture maîtrisée et très documentée.
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Bien sûr, ce livre est une biographie du Caravage : on y raconte ses origines, son apprentissage, sa vie que certains qualifieront de dissolue et sa mort. le jeu, les rixes, les courtisanes, les jeunes garçons, le meurtre, la fuite, la quête et bien sûr la peinture (passionnément) jalonnent les chapitres mais le récit est aussi bien autres chose.
Cet essai est également une sorte de manuel de psychanalyse appliquée où ce sont les projections de l'auteur qui nous guident dans une analyse du peintre et de son oeuvre. Les mécanismes d'identification/projection (décrits et apparemment assumés) agissent à différents niveaux : ils permettent à Haenel de faire un parallèle entre l'écriture et la peinture, entre sa propre trajectoire (artistique, créatrice, recherche d'absolu...) et celle du Caravage. Si on accepte ce postulat, Yannick Haenel est dès lors légitimé pour analyser les tableaux ''de l'intérieur'', c'est à dire inspiré, habité, par le Caravage lui même (conscient et inconscient compris).
Entré dans cette folie, le manuscrit se révèle passionnant, parfois un peu dithyrambique mais toujours très érudit, documenté et précis, (j'ai personnellement énormément appris sur l'époque, sur la peinture baroque, sur le côté révolutionnaire de ce peintre).
Ce manuscrit est d'ailleurs un véritable catalogue d'exposition où la présentations des oeuvres (les tableaux les plus importantes du Caravage) plonge à la fois dans l'intime et dans L Histoire.
En filigrane de ce niveau de lecture, l'ouvrage développe divers questionnements philosophiques. Il est question de métaphysique, de création, d'art, de quête d'absolu. La transcendance du trivial et du quotidien par la quête de la lumière divine oeuvre dans l'Oeuvre.
Ce bouquin ne se lit pas comme un roman, (cela a du moins été mon cas) j'ai eu besoin de regarder des reproductions, de rechercher divers éléments historiques et religieux relatifs à cette période, de prendre le temps de relire afin de m'imprégner mais le plaisir de découvrir et de mieux comprendre un destin inséparable d'une époque et d'un courant artistique m'a régalé en retour.
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Yannick Haenel est tombé en amour pour une femme peinte par le Caravage. Des années plus tard, cette femme a toujours de l'emprise sur lui. A grands coups de descriptions de tableaux, d'instants de vies, l'auteur nous (ra)conte l'histoire de ce peintre (et parsème le récit de passages de sa vie (dont on se serait bien passé). Les chapitres courts donnent un souffle au récit. A la lecture du récit, on passe son temps sur internet à chercher les tableaux de ce peintre révolutionnaire, et les descriptions, quoiqu'un peu ampoulées, donnent le ton d'une époque. Haenel nous fait revivre ses coups de pinceaux et nous apprend à découvrir un peintre mésestimé pendant de nombreuses années.
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Une belle et ambitieuse approche de la vie et de l'oeuvre du Caravage, qui parvient à éviter les poncifs du génie débauché pour tenter d'approcher au plus près ce qui se joue dans l'acte de peindre. Evidemment réservé aux amateurs de cet artiste, qui se délecteront de l'analyse particulièrement fine et stylée de chacun de ses tableaux, ce livre de passionné, très bien écrit, comporte des passages que j'ai trouvé quelque peu abscons, ce sera ma seule réserve.
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L'auteur nous fait partager son admiration pour le Caravage dans un récit riche de détails et d'explications sur un grand nombre d'oeuvres.
La vie du peintre fut brève, aussi sombre que les fonds de ses tableaux dont les sujets se révèlent comme sortant de la nuit noire, avec ce clair-obscur, et cette fameuse lumière, vive, presque violente parfois.
J'ai lu ce livre devant mon ordinateur, ça m'a paru nécessaire pour pouvoir, à l'écran, distinguer les détails nombreux des descriptions.
Lecture achevée le 29 Juillet 2019
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