AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Céline Leroy (Traducteur)
EAN : 9782330181796
464 pages
Actes Sud (06/09/2023)
4.05/5   120 notes
Résumé :
Une famille décimée par une tornade. Une petite fille dont c'est le premier souvenir, embarquée par son grand frère militant de la cause animale dans une équipée sauvage entre l'Oklahoma et la Californie. Une course-poursuite époustouflante de réalisme sensoriel et d'intelligence narrative.

Implacable pilote de grand-huit, Abby Geni («Farallon Islands») est de retour. Accrochez-vous.
Que lire après ZoomaniaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
4,05

sur 120 notes
5
22 avis
4
13 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
À chaque rentrée littéraire, il y a les livres que tu attends et qui confirment cette attente, tandis que d'autres la déçoivent. Et puis il y a des livres qui échouent chez toi par hasard et qui t'embarquent sans prévenir ! C'est le cas de Zoomania de Abby Geni, acheté sur la seule recommandation de sa traductrice, Céline Leroy, combiné à l'attrait de son incroyable couverture. À quoi ça tient parfois le choix d'un livre…

Résumer en un picth (beurk !) un livre aussi riche tient de l'impossible. Mais c'est le jeu ma pauvre Lucette, alors allons-y. Orphelins de mère très jeunes, puis de père à la suite d'une tornade qui a dévasté leur maison, les enfants McCloud (Darlène, Tucker, Jane et Cora) survivent soudés dans leur caravane de Mercy, Oklahoma. Jusqu'à ce que Tucker s'enfuie à la suite d'une violente dispute avec Darlène.

Proche de la nature et du monde animal, Tucker est persuadé que le monde vit la fin de l'anthropocène, l'ère du règne de l'homme qui a réussi en plusieurs millénaires à dompter, canaliser et organiser son environnement. Et que tout cela peut et doit être accéléré par des actions militantes. Après s'être formé et préparé au sein d'un groupe écoterroriste, il revient à Mercy faire sauter l'usine locale après avoir libéré les animaux de labos, puis disparait dans une fuite erratique vers l'Ouest et Les Friches, avec la jeune Cora qu'il a récupéré.

Bien que je ne sois pas particulièrement proche du thème de la défense animale et de la sauvegarde des espèces, ce livre m'a littéralement happé par son originalité et l'empathie dégagée par ses protagonistes. Alternant les scènes d'actions puissantes (qui ouvrent et ferment le livre) avec les passages d'attentes plus apaisés et propices au recul, Zoomania propose surtout de formidables passages proches d'un nature writing qui n'en porterait pas le nom.

À l'image de la nature, les personnages d'Abby Geni sont à la fois fragiles et résilients, sincères et entiers, sauvages et pacifiés. Ils sont tout simplement beaux et portés par un souffle d'humanité qui fait tellement de bien à lire, à défaut de le respirer. Précipitez-vous donc sur cette très belle découverte de la rentrée 2021, encore trop peu vue par ici, et qui va me conduire rapidement vers Farallon Islands que j'avais manqué à sa sortie.
Commenter  J’apprécie          452
A Mercy, petite ville de l'Oklahoma, une tornade de force 5, dévaste la ferme des McCloud, tuant le père et tout le bétail . Les quatre enfants, déjà orphelins de mère, se retrouvent seuls, sur les ruines de l'exploitation agricole. Darlene, l'aînée, va prendre la situation en main. Mettant de côté ses projets d'études universitaires, elle va jouer les mères de substitution. Tucker, son frère de deux ans plus jeune, est traumatisé par la tornade, c'est un garçon sensible, qui adore les animaux, cette tornade est pour lui un catalyseur, un signe, une sonnette d'alarme. Il veut trouver un sens à tout ça. Il dit que la tornade lui a ouvert les yeux, que les hommes sont les grands responsables qui détruisent les territoires des animaux sauvages et la nature. Il s'enfuit, après une dispute avec Darlene. Il réapparaît trois ans plus tard, après l'explosion d'un laboratoire de recherche en cosmétologie où tous les animaux de recherche ont été libérés. Il est grièvement blessé il se réfugie au mobil home, il embarque Cora, sa petite soeur de 9 ans, avec lui.Il va l'entrainer dans son sillage, dans sa cavale à travers l'ouest américain, car il est recherché par le FBI . Tucker et Cora vont mener une vie d'errance, en volant des voitures pour se déplacer. Tucker va essayer de gagner Cora à sa cause d'activiste, la fillette boit ses paroles. Tucker continue de déclencher des opérations coups de poing en faveur de la cause animale avec l'aide de Cora. Tucker défend, au début, une cause légitime mais très vite la machine s'enraye, il entraîne Cora dans des situations de plus en plus périlleuses. Il devient fanatique, détaché de la réalité, obsessionnel. Il est obnubilé par l'idée de frapper un grand coup, il néglige Cora qui tombe malade et la fait vivre dans des conditions épouvantables et dangereuses.
Le roman vers la fin devient stressant, un véritable page turner, on pressent qu'il va arriver une catastrophe ce qui fait monter la pression. J'ai eu tres peur pour Cora à laquelle je me suis attachée.
J'ai beaucoup aimé ce roman, le style est fluide, agréable , émaillé de belles descriptions .L'auteure brosse de beaux portraits de personnages, tres fouillés. le récit m'a happée.
C'était le premier roman de Abby Geni que je lisais, traduit par l'excellente Céline Leroy. Heureusement, J'ai "Farallon islands" dans ma pal que je vais pouvoir bientôt sortir.
Commenter  J’apprécie          290
Une fratrie de quatre enfants orphelins, victime d'une tornade, vit désormais dans une caravane, se débrouillant tant bien que mal. Tucker, l'aîné, s'enfuit après une dispute avec sa soeur aînée. Son combat pour sauver les animaux va se renforcer jusqu'à l'activisme. Il reviendra, trois ans plus tard, à Mercy dans l'Oklahoma dynamiter un laboratoire pour y libérer les bêtes et embarquera avec lui sa petite soeur Cora. La fillette, fascinée par ce grand frère, va devenir sa complice avec des actes de plus en plus dangereux auxquels elle ne saura plus quoi penser. Cette traversée des fugitifs vers l'ouest dans des voitures volées complique le quotidien. Darlène, qui en tant qu'aînée a sacrifié ses études pour les élever, n'aura de cesse de rechercher la petite.
Des personnages très attachants, des passages somptueux sur la nature et les relations entre la fratrie. L'apothéose dans la dernière partie avec des scènes très visuelles. Original et engagé.
Commenter  J’apprécie          300
Oklahoma, la famille McCloud est dévastée. Et pour cause une tornade de niveau 5 a frappé la ville de Mercy et donc leur maison envolée à tout jamais avec leur père et leurs animaux dont les corps n'ont jamais été retrouvés. La fratrie est désormais orpheline. Darlene, l'ainée, va tout faire pour ses soeurs et son frère et notamment Cora qui a 9 ans. Ils s'installent dans le camping communal et c'est décidé Darlene ne partira pas à l'université où elle avait pourtant été sélectionnée préférant s'occuper de sa famille. Jusqu'à la dispute avec Tucker qui fera tout vaciller. Il disparaîtra des mois jusqu'à l'explosion de l'usine Jolly Cosmectics où de nombreux animaux retrouveront la liberté et l'enlèvement fatidique de sa petite soeur Cora avec qui il partira en roadtrip, en échappée criminelle du moins pour certaines actions.

La famille a perdu tous ses animaux lors de la tornade, et cela a profondément marqué Tucker qui de plus voulait aller sauver son père en pleine tornade à l'extérieur, empêché en cela par Darlène qui lui bloqua la porte de l'abri anti-tornade. Tucker est ce qu'on appelle un animaliste, il n'hésite pas à s'engager pour eux et on le verra est prêt à tout même si cela doit détruire sa petite soeur. Il le répète l'homme détruit tout et il ne laissera personne lui barrer le chemin vers la libération animale. En cela c'est un personnage intègre pour lequel j'ai pu ressentir parfois de l'empathie. En revanche, Cora n'a rien à faire à son âge à ses côtés et c'est là que ça pèche pour lui. Elle n'est pas consentante si ce n'est qu'elle prend son frère pour son dieu et est prête à tout pour lui faire plaisir. Darlène, elle, souhaite plus que tout retrouver sa petite soeur car elle la sait sous mauvaise influence. Leur soeur Jane est en retrait dans ce livre, petit bémol car je trouve qu'elle est absente, comme un fantôme par rapport aux autres personnages.
L'écriture est juste magnifique et l'alternance du point de vue de Darlene et de Cora parfait ! Aucun personnage n'est ici bafoué et le lecteur est libre de se faire son propre jugement selon ses valeurs.

Quel roman ! Un coup de coeur 2021 assurément !
Commenter  J’apprécie          201
Le roman s'ouvre sur une tornade de force 5, quatre frère et soeurs se retrouvent orphelins. Trois ans après, nous retrouvons les soeurs habitant une caravane et un frère sorti de leur vie suite à une dispute.

Les chapitres sont construits de façon chronologique et chaque partie du livre s'étale sur un mois, et nous alternons entre le récit de la cadette Cora, et l'aînée Darlene.

Lire ce roman est une plongée saisissante dans la psyché d'un jeune homme, Tucker, convaincu que l'écoterrorisme est le seul moyen d'intervenir efficacement pour lutter contre la maltraitance animale et les ravages de l'ère anthropocène.

Un beau roman qui parle des limites de la loyauté et de l'engagement :
jusqu'où doit-on aller ? Quels sacrifices doit-on exiger de soi-même et des autres ?

L'auteure arrive à nous pousser dans nos propres réflexions en fonction de nos valeurs sans être moralisatrice. Cet ouvrage n'apporte pas de réponses, mais pose à sa manière les bonnes questions.

La plume d'Abby Geni est très métaphorique, et nous emporte avec elle dans son récit.

Par contre, j'aurai davantage apprécié s'il y avait moins de pages… Certaines scènes sont tirées beaucoup trop en longueurs et c'était un chouilla trop long à mon goût…

Autre gros hic, Cora, la fille de 8 ans parle et se comporte telle une adulte. Beaucoup de situations ne sont pas très crédibles selon moi.

Bien que la moralité de cette histoire m'ait touchée, je pense que ce livre sera très vite oublié. Avis mitigé donc…
Commenter  J’apprécie          225

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
C’était peut-être ça que son père avait essayé de lui dire. Dans son franc-parler habituel, il lui rappelait que le changement était inévitable et irrépressible. Que de petites vagues pouvaient en créer de plus grosses, et de ne pas craindre l’avenir car chaque instant est suivi d’un autre, parfois merveilleux, parfois terrible, que tout cela était toujours imprévisible, des composants essentiels à la complexité d’un monde vaste et magnifique.
Commenter  J’apprécie          130
La moitié du règne animal aurait disparu dans quelques décennies. Ces faits étaient irréfutables, aucun débat au sein de la communauté scientifique. Le schéma était clair. Le taux d'extinction normal pour un écosystème stable était d'une à cinq espèces par an. Le taux d'extinction actuel était mille fois supérieur. Des dizaines d'espèces s'éteignaient chaque jour.
Commenter  J’apprécie          130
« Après la mort de maman, c’était horrible. Elle me manquait tellement. Un jour, je suis tombé sur son vieux dictionnaire dans la bibliothèque. Elle avait marqué quelques mots. Pris des notes dans la marge. Friche était souligné et elle avait écrit Tucker juste à côté. Tu te rends compte ? » Il fit une pause, pressant ses articulations sur sa bouche. « Une friche, c’est une terre qui n’est pas cultivée ou impropre à la culture ». J’ai appris la définition par cœur. »
Page 192.
Commenter  J’apprécie          60
On vécût comme des nomades pendant deux semaines. Nous allions d'un bâtiment à l'autre - la poste, la mairie, le salon d'un inconnu. Nous dormions par terre, entourés de gens qui avaient été nos voisins, frigorifiés, sans oreillers, emmitouflés dans des sacs de couchage qui n'étaient pas les nôtres. Nous manquions toujours de nourriture, si bien que nous survivions grâce aux snacks des distributeurs automatiques et aux jus de fruits en brique. Il n'y avait pas de douche. Le chaos ne me posait pas trop de problème - cela aurait pu ressembler à du camping en classe verte - mais l'attente m'en posait. J'avais un problème et j'étais impuissante. Mon problème, c'est que ma famille se comportait comme les survivants dans un film de zombies. Jane dormait constamment. Darlène avait l'air d'avoir reçu la baffe de sa vie.
Commenter  J’apprécie          30
C’était peut être ça , la vie après la mort : on décède sans le savoir et on se transforme en fantôme que seul votre frère peut voir. Peut être que je le hantais , reliée à lui , incapable de le quitter , même à présent. Peut-être que j’allais passer le restant de l’éternité sur cette colline ensoleillée, gardant un œil sur ces animaux lointains, les vivants.
Commenter  J’apprécie          80

Video de Abby Geni (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Abby Geni
Payot - Marque Page - Abby Geni - Farallon Islands
autres livres classés : ÉcoterrorismeVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (354) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1437 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..