"Trop tard pour réfléchir, trop tôt pour réfléchir" nous confie Max Devaux en se retrouvant dans la rue, à 6h30, un samedi matin après avoir quitté la femme qu'il aimait.
La rupture, rapide, et sa solitude ultra contemporaine - hachurée par les propositions parvenant sur l'écran de son téléphone - percutent ce trentenaire belge, scrutateur par excellence. Mais qu'a-t-il quitté ? Elodie sa compagne ? Sa vie auprès d'elle ? Lui-même ? Et surtout, quand cela s'est-il produit ? Il semblerait que ce soit dans la nuit de ce samedi matin, ou dans la soirée la précédent.
A partir de là, c'est-à-dire « durant ma gueule de bois sentimentale » nous confie Max, il va mener vie, rencontrer, adopter avec distance moeurs et postures d'une époque dont le pattern se réduit à une "course sans ligne d'arrivée". Soutenu en cela par un ami retrouvé, il rencontre essentiellement une autre femme, Marie. Tout semble résolu mais, Ju Gaslov dans ce premier roman, complexe et énigmatique, où le rythme et le sens de la formule fonctionnent comme des axes, nous offre une étonnante expérience de lecture.
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Parce qu’il se vit plus qu’il ne se dit, parce qu’il survit même aux écrits, l’amour dont il est question hic et nunc , l’amour qui m’inonde et me définit ne peut trouver prison en ces quelques mots. Il articule chacun de mes gestes, irradie chacun de mes regards, dicte chacune de mes paroles. Il anime mes songes et mes craintes, craquelle ma peau et ruisselle sur mes joues quand seule la nuit me rend mes caresses.