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EAN : 9782070362424
494 pages
Gallimard (16/11/1972)
4.17/5   1547 notes
Résumé :
La viande ! C'était l'aspiration la plus ancienne, la plus réelle, et la plus universelle de l'humanité. Il pensa à Morel et à ses éléphants et sourit amèrement. Pour l'homme blanc, l'éléphant avait été pendant longtemps uniquement de l'ivoire et pour l'homme noir, il était uniquement de la viande, la plus abondante quantité de viande qu'un coup heureux de sagaie empoisonnée pût lui procurer. L'idée de la «beauté» de l'éléphant, de la «noblesse» de l'éléphant, c'éta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (131) Voir plus Ajouter une critique
4,17

sur 1547 notes
C'EST FORT ET C'EST BON !
Non, non, non. N'en croyez rien, mon incipit n'est pas une énigme dont la solution serait : ÉLÉPHANT, mais bien un qualificatif pour ce fantastique bouquin. Merci Romain Gary pour ce moment de bonheur littéraire, l'un des tout meilleurs souvenirs de lecture qui me reste après bien des années d'exercice (j'hésite à le mettre dans mes livres pour une île déserte).
C'est tonique, c'est bien écrit, il y a beaucoup de personnages avec des profils et des psychologies variés.
L'histoire se déroule dans les années 1950 dans feu l'A.E.F. (Afrique Équatoriale Française). Gary nous peint le portrait de ces baroudeurs tous un peu fatigués de l'humanité et qui ont décidé de s'exiler plus ou moins volontairement dans une colonie bien reculée où il n'y a à peu près rien à faire ni à gagner mais où l'on est peinard.
Tout commence à aller de travers quand un gars plus têtu et plus accroché à un idéal que les autres, Morel, décide de s'engager dans une lutte pour la sauvegarde des éléphants, victimes de véritables tueries, aussi bien par les colons blancs que par les populations locales. Tant que Morel reste dans le registre de la pétition, tout le monde lui rit au nez et le renvoie avec une tape dans le dos. Un jour, Morel en a marre et décide d'utiliser les armes contre les chasseurs d'éléphants et d'incendier les dépôts d'ivoire. Il est rejoint dans le "maquis" par des personnes aux intérêts divers.
L'administration coloniale, toujours soucieuse de sa propre tranquillité (voir à ce propos le livre de Multatuli "Max Havelaar ou les ventes de café de la compagnie commerciale des Pays-Bas"), sort soudain de sa torpeur pour connaître la peur. Les autorités pensent qu'il s'agit d'une manoeuvre politique de la part des indépendantistes...
Je ne vous en dit pas plus. Mais l'auteur sait nous faire vivre et partager les visions et les attentes de chacun de ses personnages avec une acuité merveilleuse. L'écologie est la colonne vertébrale de l'ouvrage et en ce sens, il est également remarquable car c'était l'une des toutes premières fois. de plus, le propos n'a pas pris une ride même si l'A.E.F. n'existe plus et que Fort Lamy s'appelle désormais N'Djamena.
Un livre universel à mettre entre toutes les mains, mais ceci, bien sûr, n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Quel chef d'oeuvre! J'ai dévoré Les racines du ciel en quelques jours, je l'ai adoré du début à la fin. Et ce fut une agréable surprise, je ne m'attendais pas à un tel accomplissement. L'auteur, Romain Gary, m'a franchement épaté.

À peine sorties de la deuxième Guerre mondiale, les nations occidentales ont repris leurs vieilles habitudes : exploiter les ressources du monde à leur profit peu importe les conséquences. Peu s'intéressent au sort de l'Afrique, encore moins des éléphants africains. Sauf Morel. Cet homme, d'abord sous-estimé, presque inconnu, deviendra peu à peu l'ennemi numéro un. Administrateurs coloniaux, chasseurs, contrebandiers, jésuites, chef de tribu… tous s'entendent pour dire qu'il dérange.

En tant que lecteur, on ne peut que s'émouvoir du sort des éléphants et même de ce pauvre Morel, un idéaliste luttant presque seul contre un monde cruel.

Gary a réussi à décrire avec réalisme tous les enjeux. Il a su cerner et analyser la situation géo-politique de la région (l'Afrique équatoriale française) et à insérer son histoire dans une autre histoire encore plus grande. L'opinion publique américaine, les intérêts des pays arabes en pleine décolonisation, ceux de l'URSS. Tout y passe. Il n'y est plus question que d'éléphants et de préservation de l'environnement, c'est de la situation du monde entier qu'il s'agit.

Surtout, l'auteur a réussi à expliquer, à rendre accessible son histoire malgré ces enjeux complexes. de plus, le nombre élevé de personnages secondaires, malgré mes craintes, n'a pas constitué une trop grande difficulté. Peut-être le fait que chacun représente souvent un enjeu particulier y joue un rôle. Dans tous les cas, on s'y retrouve facilement dans cette galerie impressionnante mais aussi touchante et crédible.

Bref, un roman qui parle d'espoir et que je recommande vivement!
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Il faut sauver Babar des barbares.
Cette causticité n'aurait pas été du goût de Morel, personnage central de ce roman, qui fit de l'interdiction de la chasse à l'éléphant dans l'Afrique Equatoriale Française des années 50, sa raison de survivre.
A défaut de prendre le maquis, l'homme accusé de vouloir changer d'espèce prend racine dans la brousse après s'être rapidement rendu compte que les pétitions étaient aussi efficaces pour sa cause que l'arrosage sur des plantes en plastique.
Morel s'attaque aux intérêts des chasseurs et des trafiquants d'ivoire. Ses exploits sont relayés par la presse et l'homme insaisissable devient un mythe. Des révolutionnaires en herbe, foetus d'apprentis dictateurs, cherchent à l'instrumentaliser, la population locale qui se nourrit de la viande des pachydermes et qui revend l'ivoire ne l'accueille pas à bras ouverts, l'administration coloniale en fin de course pourchasse ce fauteur de troubles et les prêtres ne comprennent pas cette obsession pour la sauvegarde des animaux alors qu'il y a tant à faire pour l'homme. Il Dans ce zoo humain, Morel devient l'éléphant qui se balade dans un magasin de terres cuites.
Dans son combat, l'ancien déporté dans les camps nazis est accompagné de baroudeurs lassés de la condition humaine. Il y a Minna, hôtesse de bar allemande violée à la fin de la guerre à Berlin par des soldats russes, Forsythe, ancien prisonnier de guerre américain en Corée, considéré comme un pestiféré dans son pays, Fields, photographe dont la pellicule est gagnée peu à peu par la cause et Peer Qvist, naturaliste danois, intégriste de la cause animale.
Derrière la volonté de préserver les éléphants surgit la volonté de sauver l'honneur de l'humanité par un combat qui la dépasse. Tel est le sens de ce magnifique titre, les racines du Ciel.
Romain Gary s'était battu pour un autre intitulé, l'Education africaine, qui portait un message plus politique en résonance avec son premier roman, l'Education européenne. le roman est effectivement un manifeste de résistance contre tous les totalitarismes et Morel présente bien des traits communs avec la légende du partisan polonais Nadejda de son précédent livre. le choix des Racines du Ciel, qui souligne le besoin humain de justice, reste néanmoins une merveille de métaphore.
le roman, paru en 1956, relève presque de la prescience ou du vaudou. A cette époque, Nicolas Hulot n'avait pas encore inventé le gel douche et les animaux ne bénéficiaient pas encore de 30 millions d'amis. Certes, Romain Gary, expert en filouteries, a ajouté dans l'édition de 1980 des mentions à l'écologie ignorées à l'époque mais cela n'enlève rien aux qualités visionnaires de ce roman verdoyant qui lui valut son premier Goncourt.
Romain Gary n'aima pas l'adaptation de son livre réalisée par John Huston en 1958 avec Trevor Howard, Errol Flynn et Juliette Greco. Peut-être parce qu'il s'agit d'un film d'aventures assez binaire. Peut-être aussi parce que John Huston profita du tournage pour aller chasser quelques éléphants…
Comme beaucoup de lecteurs, j'ai trouvé aussi que le roman souffrait de quelques longueurs et de pas mal de répétitions mais cela est dû à une construction polyphonique qui donne la parole à tous les protagonistes. Je dois avouer que sans éclaireur, je me suis parfois un peu perdu dans la narration de ce safari romanesque.
Reste une oeuvre impressionnante, sorte de « roman total » qui embrasse bien des causes perdues et embrase les lecteurs.




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Roman publié en 1956. C'est peut-être ça le plus surprenant, tant cette fabuleuse épopée africaine aux accents écolos de sauvegarde du patrimoine naturel, ici les éléphants, s'inscrit si bien dans le maintenant. Il paraît même que c'est un peu ça, la signature des grands romans.
Parce que pour le reste ça l'est beaucoup moins, surprenant, quand on connaît Romain Gary (pas tant que ça en ce qui me concerne, mais j'en ai tellement entendu parlé, ou lu sur lui) : une écriture à la fois simple, puissante et majestueuse pour une prose dense et élégante, une narration riche même si parfois alambiquée (il m'est arrivé de perdre le fil entre les prolepses et les changements intempestifs de narrateur, surtout au début). Les personnages y sont légions, leurs intentions multiples. Entre Morel, irrévocable idéaliste obstiné à la cause des éléphants, ou Waïtiri l'africain, ancien député aux ambitions politiques bien accrochées, c'est une farandole de personnalités variées qui nous font visiter le territoire de l'Afrique Equatoriale Française, tous reliés à l'affaire qui secoue tout ce beau monde, et même bien au-delà : qui est donc cet illuminé qui veut protéger les éléphants de la chasse coûte que coûte (et qui rend même coup pour coup), alors qu'il y a quand même plus urgent, comme par exemple la faim ?
Si ça n'est pas déjà fait, vous le saurez (ou pas), en le lisant.
Parce qu'il faut le lire, évidemment.
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« Les racines du ciel », prix Goncourt 1956, est un roman écrit par Roman Kacew, écrivain plus connu sous le nom de Romain Gary. Paru en novembre 1972 chez Gallimard dans la collection Folio, l'ouvrage compte 495 pages.

L'histoire se déroule dans les années 1950, au Tchad, ex-Afrique Équatoriale Française. Des européens aux origines et aux objectifs peu explicites ont décidé de s'y installer, pour y écouler une vie en « père peinard », se livrant à de menus trafics, au nez et à la barbe des autorités locales, complaisantes et soudoyées. Dans ce contexte, Morel souhaite sauvegarder les éléphants, victimes de véritables tueries, aussi bien de la part des colons blancs que des populations indigènes. Morel prépare et fait signer des pétitions puis, devant le peu de résultat de ses efforts, il décide d'utiliser les armes contre les chasseurs d'éléphants et d'incendier les dépôts des recéleurs d'ivoire. Morel est rejoint dans son combat par quelques nationalistes et quelques politiques indigènes qui se servent de lui pour se faire connaître. Suspecté d'être un agent double à la solde de l'URSS, envoyé en AEF pour y fomenter des désordres, Morel devient l'homme à abattre : administrateurs coloniaux, chasseurs, contrebandiers, jésuites, chef de tribu, …, tous veulent sa peau. Ce livre (page 449) relate le procès (par contumace) de Morel, l'homme qui défendait les éléphants.

L'écologie est la colonne vertébrale de l'ouvrage : (page 129) tout ce qui m'intéresse, l'essentiel, c'est la protection de la nature. L'auteur dénonce le massacre des éléphants et fait la promotion de leur sauvegarde. Massacrés par milliers pour fournir des monceaux de viande fraiche aux chasseurs africains, des tonnes d'ivoire aux trafiquants, du travail aux guides des safaris, les éléphants détruisent les plantations des paysans : faut-il les exterminer ou les protéger ? L'auteur considère qu'il faut les protéger, les préserver de la barbarie et de la cruauté sous toutes ses formes ; il revendique la dignité des éléphants, à tout prix. Ce roman est polyphonique en ce sens que tous les personnages (voir plus loin) s'expriment et témoignent à tour de rôle à propos de la personnalité de Morel et de son combat.

Les personnages sont très nombreux et assez complexes, par leurs intérêts, leurs profils, leurs parcours et leurs psychologies : Mina, une berlinoise, strip-teaseuse au bar « le Tchadien », sans papier et paumée dans ce monde de baroudeurs ; Saint Denis, un jésuite fuyant le monde et les hommes ; Idriss, le meilleur pisteur de l'AEF ; De Vries, un ancien légionnaire, partant à la chasse par tous les temps, pour le plaisir ; Habib, un homosexuel libanais donnant dans la contrebande d'armes ; Ornando, célèbre journaliste américain, venu enquêter sur la « folie » Morel ; Korotoro, un déserteur de l'armée française, lié à Morel par amitié ; Sarkis, un syrien, organisateur de battues en représailles contre les éléphants qui piétinent les champs ; Waïtari, proche des Frères Musulmans au Soudan ; Robert Sajean, député et fervent partisan d'un réel développement culturel, social et économique en Afrique ; des journalistes se faisant extorquer des sommes impressionnantes par des émissaires mystérieux qui leur offrent de les conduire jusqu'à Morel puis s'évaporent avec l'argent versé pour l'achat de certaines complicités, rejoignant leur vase profonde après une cuite monumentale ; des fonctionnaires français d'Afrique n'obéissant pas aux ordres qu'ils reçoivent mais faisant une politique bien à eux ; Youssef, Orsini, Prostrach, Challut et quelques autres …

L'ouvrage est globalement intéressant et lucide mais il est trop dense (les pages se suivent sans aération, saut de lignes ou de paragraphes), il est écrit tout petit, présente quelques longueurs et beaucoup de répétitions.
Et puis le monde africain nous est projeté en mode simpliste et binaire (les bons contre les méchants), comme dans un vieux documentaire en noir et blanc : les éléphants (page 46), splendeurs naturelles, géantes et maladroites que l'on retrouve (page 51) empalés dans des fosses, agonisant pendant des jours ou brûlés au ventre par les feux de brousse, criant dans la nuit (savez-vous qu'il existe un langage des éléphants ? – page 68 – et que 80% des captures meurent dans les premiers jours ? – page 133) ou réduits à l'état de corbeilles à papier (les pieds d'éléphants), ou de boules de billards ou de coupe-papier ; dans les rites magiques – page 227 – les testicules d'éléphants jouent un rôle essentiel puisque les adolescents chasseurs acquièrent ainsi le droit de se marier ;les pistes sont impraticables à la saison des pluie (page 34) ; les paysannes (page 80) faisant 30 km à pied dans la nuit pour aller vendre une poignée de cacahuètes, se dirigeant vers le marché avec leur démarche de reine, un mouchoir noué sur sur la tête.
De plus, l'humour y est rare (page 202 – « J'ai mené mes enfants au zoo du Bronx pour leur faire voir les éléphants mais j'ai oublié de le mentionner à la Commission Sénatoriale au moment de l'enquête sur ma loyauté »).
Et pour finir, l'ouvrage promène et perd le lecteur au milieu de plusieurs thématiques : préservation des espèces, humanisme, anticolonialisme, lutte contre la faim, droit des peuples à prendre leur avenir en main, création de réserves et de parcs naturels, cohabitation entre une Afrique moderne et une Afrique ancestrale, l'Afrique et l'Islam (Morel aspire à la justice, la liberté, l'amour, la protection, l'égalité des hommes, la fraternité, la générosité et le désintéressement ; ces valeurs sont les racines du ciel au sens de l'Islam (page 222), des racines profondes mais menacées ; et c'est auprès des Frères Musulmans au Soudan que Waïtari va tenter de chercher les fonds qui lui permettrait de bâtir une Afrique islamisée (page 312) qui serait dans le monde une force irrésistible) … posant plein de questions sans apporter la moindre solution.

En conclusion, Romain Gary a écrit un roman « écologique », fourre-tout et militant. « Les racines du ciel » reste toutefois un livre qui ne peut laisser indifférent.
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critiques presse (1)
LeFigaro
16 mars 2022
Dans ce grand roman africain de la décolonisation, l’auteur comprend que l’écologie est d’abord un combat pour sauver la beauté du monde, souligne Pascal Bruckner.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (366) Voir plus Ajouter une citation
-(...) Vous allez m'envoyer composer des poèmes, comme le gouverneur, mais dites-vous bien que les hommes n'ont jamais eu plus besoin de compagnie qu'aujourd'hui. On a besoin de tous les chiens, de tous les chats, et de tous les canaris, et de toutes les bestioles qu'on peut trouver...
Il cracha soudain par terre, avec force. Puis il dit, la tête baisée, comme s'il n'osait pas regarder les étoiles :
- Les hommes ont besoin d'amitié.
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Il est vrai qu'au désert on avait moins besoin de compagnie qu'ailleurs, peut-être parce qu'on y vivait dans un contact constant et presque physique avec le ciel, qui paraissait toujours occuper toute la place.
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Il était de ces obstinés qu'aucune bombe à hydrogène, aucun camp de travail forcé ne découragent jamais et qui continuent tranquillement à vous faire confiance et à espérer.
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(...) quelque chose, en lui, vous donnait envie de le ménager. Peut-être son évident manque d'humour : il m'a souvent paru qu'à partir d'un certain degré de sérieux, de gravité, un homme, dans la vie, est un infirme, on a toujours envie de l'aider à traverser la rue.
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"Morel était pour eux le héros d'une cause qui n'avait rien à voir avec les nations et les idéologies politiques, d'une cause qui n'avait rien à voir avec l'Afrique et qui les touchait au plus profond d'eux-mêmes, sans doute parce qu'ils s'y retrouvaient tous au sein d'une rancune secrète, mais aussi et surtout, peut-être, parce qu'ils rêvaient tous plus ou moins confusément d'arriver à sortir un jour vainqueurs des difficultés de la condition humaine. Ils réclamaient une marge d'humanité. Ils y croyaient. Et le gouverneur y croyait lui-même. C'était en Afrique que l'homme était apparu à l'origine, il y avait des millions d'années - encore une histoire bien caractéristique - et il était normal que ce fût en Afrique qu'il revînt pour protester le plus rageusement possible contre lui-même..."

"Quelqu'un, je ne sais plus qui à Fort-Lamy, avait trouvé pour Morel un surnom qui lui allait bien : c'était, disait-il, un esperado. Une nouvelle espèce d'homme surgie victorieusement du fond de l'ignominie. Inutile de vous dire que je n'en suis pas. J'avoue cependant qu'il est agréable de savoir qu'il y a quelqu'un, quelque part, qui va droit son chemin, envers et contre tous, cela vous permet de dormir tranquille."

"Car il fallait que l'opinion publique sût qu'en ce siècle de défaitisme et d'acceptation, des hommes continuaient à lutter pour l'honneur du nom d'homme et pour donner à leurs espoirs confus un élan nouveau. Tôt ou tard, cette aspiration informulée qui les habitait allait se frayer un chemin à l'air libre, prendre corps, éclater à la surface comme une triomphale floraison".

"Ce type-là est atteint d'une conception trop noble de l'homme... Une exigence comme ça, ça ne pardonne pas. On ne peut pas vivre avec ça en soi. Il ne s'agit même pas de politique, d'idéologie... Il nous manque quelque chose de plus important à ses yeux, un organe, presque… On n’a pas ce qu’il faut."
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Lady L., de Romain Gary (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/906211-lady-l-romain-gary-folio ;
La Route, de Manu Larcenet d'après l'oeuvre de Cormac McCarthy (éd. Dargaud) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23326077-la-route-manu-larcenet-dargaud ;
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