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sur 500 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Journal d'un scénario ou l'insoutenable cruauté du soufflé qui retombe

Boris exulte. Son producteur est emballé par son scénario. Un grand film se profile avec les acteurs dont il rêve. Il fait également la rencontre d'Aurélie une prof d'université spécialisée dans le cinéma.
Mais avec Fabrice Caro rien ne déroule comme prévu. de compromis en renonciations, d'omissions en mensonges, de propositions en modifications, l'idylle de Boris prend progressivement l'eau pour finir en totale immersion dans une comédie burlesque.

Pas de grandes surprises dans ce nouveau roman. Fabrice Caro reprend les recettes de ses précédents succès en les adaptant à l'univers du cinéma.
Pourtant l'air de déjà lu qui s'annonce dès les premières pages s'efface très rapidement grâce à l'humour irrésistible parsemé au fil du récit et qui chez moi fait mouche à chaque fois.

Fabrice Caro c'est un peu le pote avec qui on passe toujours un super moment autour d'un verre en prenant un malin plaisir à tourner en dérision les tracas de nos quotidiens.
On se dit qu'à un moment donné son comique de répétition finira bien par lasser et qu'on évitera de trop le fréquenter.
Qu'il se rassure, il y aura au moins toujours une personne qui aura envie de passer un bon moment en sa compagnie.


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*Alors, ça fart*

Parfois on a besoin de passer un bon moment, de se détendre sans se prendre la tête. Un truc pas trop profond, un brin potache. J'ai ce qu'il vous faut !

Le journal d'un scénario, c'est l'histoire abracandabrantesque (Merci Rimbaud, et Chirac pour ce joli mot ! ) d'un scénariste qui a l'idée d'un film, une histoire d'amour, plutôt cinéma d'auteur. Il voit déjà bien ses deux acteurs fétiches, les scènes.
Il en parle à un producteur qui est tout à fait d'accord de produire son film et là tout va à vaux l'eau !
Selon la bonne vieille technique de la rape, le cinéma d'auteur un brin casse-couille de notre scénariste se transforme petite à petit en "Soupe aux choux" moderne. C'est plus vendeur. Quoi de plus rigolo qu'une flatulence !
Oui mais notre scénariste, il avait parlé de son film (version originale) à sa presque-future-ex-copine, à des amis, à des organisateurs de festivals de films...
* Je vous livre des choses sans vous les livrer, on ne va quand même pas spoiler les effets comiques du bouquin ! *

Journal d'un scénario, ca remonte le moral sous la pluie. Ce n'est pas de la grande littérature mais ça fait mouche.
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Dans ce journal d'un scénario, tous les ingrédients d'une comédie sympa sont présents : un héros légèrement attentiste qui subit (beaucoup), un scénario qui prend l'eau, une prof de cinéma aux envies un tantinet particulière et la plume savoureuse de Fabrice Caro pour pimenter le tout.
C'est drôle, bien agencé, il y a de nombreuses références cinématographiques et des seconds rôles réjouissants.
« On va faire un bon film » dit régulièrement le producteur à notre scénariste dépassé.
A défaut d'un bon film, un bon roman 😉
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Fabcaro met son art de l'humour absurde au profit du journal d'un scénariste ambitieux, Boris, rêvant de voir son histoire d'amour adaptée à l'écran par de grands réalisateurs et acteurs. Malgré le côté « élitiste » de la vision de Boris (tournage en noir et blanc, acteurs encensés par Télérama – et par Aurélie, une amie prof de cinéma rencontrée par hasard et qui lui plaît beaucoup), un producteur se montre enthousiaste et commence à chercher des financements. C'est là que l'affaire va se corser pour Boris, de plus en plus pris entre ses rêves et les exigences du cinéma commercial. Et qui en plus ne veut ne veut pas décevoir Aurélie…

Le lecteur devine d'avance ce qui va advenir, mais la truculence de Fabcaro rend les situations – et la frustration de Boris – amusantes. Ce petit livre détend, tout en multipliant des références de cinéphile.
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Je suis fan de Fabcaro. J'ai passé un bon moment avec ce roman, très divertissant. On retrouve un personnage, Boris, qui doit être un peu son double. Boris a écrit un scénario de film, un film de rupture amoureuse, filmé en noir et blanc. Il voudrait avoir Louis Garrel et Mélanie Thierry dans les rôles principaux. Il a pratiquement signé avec un producteur. Mais, au fil de leurs rendez vous de travail, le scénario est modifié. Boris n'ose rien dire. de transformation en modification, son film deviendra une comédie graveleuse !
Parallèlement, il débute une relation avec Aurélie qui enseigne le cinéma. Il voudrait bien l'épater avec son scénario et lui ment.
C'est le récit de cette dégringolade. J'ai souri et même ri à de nombreuses reprises.
Un roman qui fait du bien. Un auteur qui ne se prend pas au sérieux.
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Boris est cinéphile, Boris est scénariste, et Boris a UN projet : écrire un GRAND film.
Un film d'auteur qui ferait date, un film qui dessinerait un sourire immense sur le visage du petit bonhomme Telerama, un film qui dirait la Vie (rien que ça !), "la vie en une heure et demi, en 128 feuillets".

Alors le jeune homme travaille d'arrache-pied, et quand la première mouture de son scénario, "Les servitudes silencieuses", semble retenir toute l'attention d'un producteur, c'est la délivrance : enfin pour Boris le jour de gloire est proche !
Comme il se doit pour un bijou du septième art, le film sera tourné en noir et blanc, et le casting idéal est déjà tout trouvé (qui d'autre que Louis Garrel et Mélanie Thierry pour incarner Ariel et Marianne ?). Il ne reste plus qu'à régler les derniers détails pour séduire M6 et satisfaire aux exigences des commanditaires qui financeront le projet, et déjà Boris commence à réfléchir au costume qu'il portera à Cannes pour la montée des marches.

Et c'est là que le génial Fabcaro entre en scène.
Fabcaro et son humour ravageur, Fabcaro et sa plume délicieusement absurde, Fabcaro et sa tendresse revendiquée pour les gentils loosers, pour les braves types emberlificotés dans des situations toujours plus improbables, bouffés par les petites désillusions du quotidien.
Ici c'est Boris qui s'y colle, et qui endosse bien malgré lui malgré lui le costume du parfait pigeon broyé par les rouages de la machine télévisuelle : une fois encore, les mésaventures de ce sympathique anti-héros, incapable de dire non pour ne vexer personne, sont parfaitement jubilatoires !

Contraint au fil des pages de réviser son scénario, le pauvre garçon - au manque criant de personnalité et de confiance en lui - assiste impuissant au naufrage de son chef d'oeuvre, et de concessions en concessions, le joyau cinématographique espéré part en capilotade. Quel crève-coeur que de voir peu à peu sa formidable histoire romantique pleine de silences évocateurs et de profondeur dramatique se transformer en comédie potache formatée TF1 !
Chaque nouveau rendez-vous entre Boris et ses producteurs est l'occasion d'un nouveau quiproquo, chaque proposition d'affiche est plus ridicule que la précédente, chaque texto échangé avec Aurélie (la jeune prof de cinéma dont notre scénariste est tombé amoureux et qui voit en lui le nouveau Woody Allen) donne lieu à d'interminables dilemmes quant au choix du smiley à envoyer en guise de conclusion ("Nous sommes cette génération que L Histoire a plus ou moins épargnée et dont les grandes tragédies se résument à : par quelle émoticône conclure ?")

Résultat : on se marre, bien sûr, et on s'émeut aussi du sort que l'auteur réserve à son narrateur, plein d'ambitions et d'idéaux artistiques mais trop régulièrement rattrapé par ce foutu principe de réalité !

Un régal, et une preuve supplémentaire - si besoin était - du grand talent de Fabcaro : lui seul connaît l'exacte fréquence qui fait à ce point vibrer mes zygomatiques !
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Comment passe t'on d'un projet de film intitulé « les servitudes silencieuses » et dont l'auteur verrait bien une interprétation par Louis Garrel et Mélanie Thierry à « De l'eau dans le gaz » dont les producteurs prévoient de substituer les deux acteurs pré cités par Kad Merad et Christian Clavier ? Boris, le scénariste va nous expliquer par le menu détail, les étapes successives des concessions pittoresques que cela requiert ! de l'humour, il y en a, comme dans tous les livres de Fabcaro, mais ici, il est particulièrement grinçant, jusqu'où ce scénariste va t'il accepter de manger son chapeau sans broncher ? On oscille entre deux mondes, celui qui évoque un cinéma plutôt académique et recherché, partagé avec Aurélie et d'autres intellos férus de cinémas rencontrés furtivement et le cinéma « pipi caca » de « la soupe aux choux » promu par des producteurs indélicats en tordant le coup au scénario original de l'auteur. Réflexion douce amère sur la place de l'art dans le cinéma évoquée de façon humoristique et sympathique par un auteur de grande qualité.
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Le narrateur, Boris, est très fier du scenario qu'il écrit. Il voit déjà, en haut de l'affiche, son film, Servitudes silencieuses, porté par Louis Garrel et Melanie Laurent. Il se demande s'il ira à Cannes. le plan d'ouverture :
« C'est l'histoire de la fin des dinosaures.
C'est l'histoire d'une danse sur un lac gelé.
C'est l'histoire d'un type qui s'allonge sous les roues d'une voiture.
C'est l'histoire du temps qu'il nous reste.
Et de celui passé à croire qu'on y a cru. »

Boris, ivre des paroles d'un célèbre producteur "On va faire un beau film !", se rapproche d'une étudiante passionnée par le cinéma en général et par son projet en particulier.

C'est l'extase, puis, de concessions en concessions, la dégringolade.

Boris, dans Journal d'un scénario, qui aurait pu s'appeler journal d'un dégonflé (titre de la littérature étiquetée jeunesse), nous raconte ces quelques semaines. Plus dure sera la chute.

Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée…

Son film, vu en noir et blanc, façon film d'auteur, s'approche dangereusement de l'épouvantable navet, et Boris est spectateur du désastre : « Pourquoi ne l'ai-je pas retenue ? Pourquoi ne lui ai-je pas couru après dans la cage d'escalier ? Parce que ce n'est pas moi. Ça n'est pas dans mon ADN. Les garçons naissent dans les choux, les filles dans les roses, je suis né dans la capitulation. » « Je passe ma vie à refaire le match sans jamais l'avoir joué ».

Du génial Fabcaro, j'ai préféré Broadway, le discours, et même Figurec.

Génération désenchantée, ne crache pas dans la soupe. le livre est drôle, bien écrit, pétri de références, d'hommages aux grands du cinéma, bien construit (ainsi une scène avec deux objets perdus, que l'on retrouve in fine dans les deux personnages principaux). Un bon moment de détente en cette fin de vacances.

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Le narrateur rencontre des producteurs pour concrétiser le projet de la réalisation d'un film d'après son scénario.
Il note avec application les avancées du projet et l'évolution de sa relation amoureuse avec une professeur de cinéma qu'il rencontre au même moment.
C'est hilarant, bourré de références cinématographiques et très critique sur le cinéma français actuel, pris entre le film « art et essai » abscons et le navet qui n'a d'autre ambition que d'être rentable voire profitable.
Ce roman est un vrai bonheur de lecture, j'ai retrouvé l'humour tendre de le Discours, je me suis amusée mais j'ai aussi pleuré sur la disparition de l'art au profit des contingences économiques.
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Boris est sur un petit nuage. Un producteur trouve son idée de scénario géniale. « Les servitudes silencieuses » va traiter d'une histoire d'amour complexe en noir et blanc avec deux grands acteurs, Louis Garrel et Mélanie Thierry… du moins c'est ce que pense Boris au départ. Mais comme il le décrit dans son Journal d'un scénario, rien ne va se passer comme prévu. Chaque rencontre avec le producteur et les futurs diffuseurs va complètement modifier l'écriture du scénario qui glisse peu à peu du film d'auteur à la grosse comédie populaire. Fabrice Caro s'attaque à l'absurdité de l'industrie du cinéma avec tout l'humour qu'on lui connaît. Boris est l'anti-héros par excellence qui va de renoncement en renoncement et accepte l'inacceptable. On a un peu envie de le secouer voire de le gifler par moments pour le pousser à la rébellion ! Une chose est sûre : cette lecture est divertissante !
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
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