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EAN : 9782234074750
396 pages
Stock (28/12/2016)
  Existe en édition audio
3.84/5   528 notes
Résumé :
Empire du Japon, époque Heian, XIIe siècle. Être le meilleur pêcheur de carpes, fournisseur des étangs sacrés de la cité impériale, n’empêche pas Katsuro de se noyer. C’est alors à sa jeune veuve, Miyuki, de le remplacer pour porter jusqu’à la capitale les carpes arrachées aux remous de la rivière Kusagawa.
Chaussée de sandales de paille, courbée sous la palanche à laquelle sont suspendus ses viviers à poissons, riche seulement de quelques poignées de riz, Mi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (133) Voir plus Ajouter une critique
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sur 528 notes
Dans un petit village de l'Empire du Japon, au XIIe siècle, vivent Katsuro et son épouse Miyuki. Katsuro est un pêcheur de carpes réputé car, une fois par an, il prend la route de Heiankyõ, lieu de résidence de l'Empereur, où il livre ses plus belles carpes au Bureau des Jardins et des Étangs. Or, il perd la vie lors de sa dernière pêche destinée à l'étang sacré. Katsuro mort, c'est son épouse Miyuki qui est désignée pour la livraison des carpes. Elle entreprend ce long voyage les épaules meurtries par l'écrasement de la palanche qui supporte les deux nasses dans lesquelles sont réparties les huit carpes destinées au Directeur du Bureau des Jardins et des Étangs.
Arrivera-t-elle au bout de ce long chemin semé d'embûches ?
Didier Decoin, d'une très belle écriture, livre un beau récit qui révèle les moeurs et coutumes ayant cours au Japon au XIIe siècle. À lire !
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Un beau voyage historique dans le Japon médiéval que ce livre de Didier Decoin. le bureau des jardins et des étangs n'a pas eu de mal à m'emporter au XIIe siècle et à me faire suivre les aventures de cette veuve de pêcheur, qui perpétue une lourde charge en mémoire et en l'honneur de son défunt mari tant aimé...
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Didier Decoin nous transporte dans le Japon impérial du XIIème siècle. La période Heian synonyme de paix.
Le shintoïsme est la religion qui y règne : tous les éléments de la nature sont des dieux dignes d'un grand respect ainsi que les esprits des défunts.
Miyuki, jeune femme de 27 ans devient veuve de son mari Katsuro qui se noie dans le fleuve.
Son métier consistait à pêcher des carpes dans le fleuve, Miyuki les nourrissait pour qu'elles soient dignes d'être livrées à l'empereur afin d'orner les jardins des temples de la ville.
Après sa mort, Miyuki entreprend un voyage avec ses poissons accrochés à des paniers sur une palanche pour aller livrer les dernières carpes pêchées par Katsuro au directeur du bureau des jardins et des étangs.
La charge est moins lourde que son chagrin, son amour pour son mari défunt est immense.
Plus qu'un roman, c'est un véritable conte que Didier Decoin nous livre avec des odeurs, des sensations imagées, magnifiquement décrites. L'auteur a du effectuer un grand travail de documentation, être certainement passionné par cette période.
En lisant, j'ai revu les estampes d'Hiroshige défiler sous mes yeux en imagination.
Un roman de grande qualité peut-être un peu trop éloigné du monde que je connais pour que je m'y plonge totalement.
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Beaucoup d'auteurs écrivent sur ce qu'ils connaissent, sur ce qu'ils ont vécu, sur des sujets qui leur sont proches. On y trouve, moi le premier, une garantie d'authenticité, de justesse. Quand il s'agit d'un auteur qu'on aime, on se dit parfois quand il reste dans ces sujets, qu'on aimerait qu'il aille explorer d'autres territoires, pour voir comment son style s'adapterait, s'il réussirait l'exercice, s'il ne se perdrait pas en route.

Je lis pour la première fois Didier Decoin, qui est né à Boulogne Billancourt en 1945 et écrit ici sur le Japon du XIIème siècle. Quel introduction inutile me direz- vous ? Non, car malgré tant d'écart entre sa réalité et celle du livre, il parvient à nous immerger complétement dans son récit. J'en ai vécu une expérience concrète, en tant qu'utilisateur du tramway. A deux reprises, plongé dans ma lecture, je me suis trompé d'arrêt de descente (une fois trop tard, la fois suivante trop tôt). Quelle meilleure marque d'une atmosphère envoutante et prenante, alors qu'on voudra bien m'accorder qu'une rame de tram n'a rien à voir avec l'empire ancestral japonais.

Au delà de cette sensation, je peux essayer d'analyser ce qui m'a plus, touché dans son récit. C'est surtout et essentiellement un livre du deuil, magnifiquement décrit par l'auteur et dont on partage avec l'héroïne Miyuki les sensations complexes, lors d'un voyage initiatique inversé dans les campagnes japonaises et vers la capitale, à travers l'exploration de tous ses sens, de la vision des forêts, aux odeurs entêtantes des encens, en passant par le toucher des écailles des carpes. le fantôme de son époux est omniabsent, jamais là et pourtant toujours avec elle.

Au delà du deuil, c'est aussi une magnifique histoire d'amour. Une histoire simple, entre gens modestes (ce qui m'a rappelé le magnifique Quoi de neuf, petit homme ? d'Hans Fallada, dans un tout autre contexte). A l'opposé des livres d'amour décrivant des histoires impossibles entre deux êtres que tout sépare, tout unit ici Miyuki à Katsuro, et cela ne fait que renforcer ce sentiment qui n'a pas les mots pour s'exprimer mais qui n'en est pas moins là dans leurs attentions, leurs gestes, leurs étreintes.

C'est enfin la confrontation entre deux mondes, deux classes sociales unies ironiquement par des poissons plutôt communs comme les carpes, absolument indispensables aux étangs des monastères et amenant de fait une dépendance aux simples pécheurs provinciaux. La rencontre entre le chef du Bureau des Jardins et des Etangs et la veuve du pêcheur est marquante, forte, là encore totalement dans l'empire des sens, d'un sens en fait, l'odorat qui marque la différence de caste, entre les odeurs agréables ou nauséabondes, mais aussi entre les senteurs artificielles ou les odeurs naturelles et authentiques.

Bref de nombreuses strates à découvrir, où se perdre, comme dans les différentes eaux des étangs où cherchent à se cacher ces carpes qui servent de fil conducteur d'un récit prenant.
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Lorsque Katsuro, pêcheur dans un modeste village, se noie dans la rivière, c'est un compagnon de vie que perd Miyuki.
Pour le village entier, c'est la menace d'un déshonneur. En effet, Katsuro était un pêcheur renommé, fournisseur de carpes d'ornement pour les étangs sacrés de la cour impériale. Son mari disparu, c'est Miyuki qui est chargée d'emmener les carpes à Heiankyo.
Courageuse, la frêle jeune femme entreprend cette longue traversée semée d'obstacles et de rencontres plus ou moins heureuses. Si les désillusions et le découragement frappent Miyuki confrontées à la violence des éléments, à l'âpreté du chemin et aux trahisons humaines, elle est également portée tout au long de son périple par l'amour qui l'a unie à Katsuro. Celui-ci lui revient en mémoire dans les gestes qu'il lui a appris pour veiller sur ses carpes, dans le souvenir de ses propres récits de voyage, des paysages qu'il lui a décrits, des auberges dont il lui a parlé, dans les réminiscences aussi du plaisir et de la complicité partagée.

Le Bureau des Jardins et des Etangs est un roman d'une sensualité envoûtante et d'une sensibilité exquise. L'écriture délicate et subtile demande à être savourée à petites doses, pour profiter de chaque parfum, de chaque arôme, de chaque frôlement d'étoffe et se laisser bercer.

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critiques presse (4)
LaLibreBelgique
08 mars 2017
Un voyage initiatique et sensuel dans le Japon impérial.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Lexpress
23 janvier 2017
Avec le périple d'une jeune femme convoyant des poissons dans le Japon millénaire, Didier Decoin exalte les sens.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LesEchos
18 janvier 2017
Dans une incarnation antérieure Didier Decoin aurait-il vécu dans le Japon du XII e siècle ? La lecture du « Bureau des Jardins et des Etangs » tend à étayer cette hypothèse.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Telerama
18 janvier 2017
Comme de sensuelles estampes, empli d'amour et d'étrangeté, d'odeurs et de couleurs, le voyage initiatique d'une jeune veuve dans le Japon médiéval.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (106) Voir plus Ajouter une citation
La lune était pleine, dispensant une lumière fraîche qui marquait les ombres comme de grands aplats d'encre noire et brillante - on aurait dit que le pinceau venait tout juste de la poser.
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Alors, pour la deuxième fois qu'il l'approchait, il respira l'odeur qui émanait d'elle. Ce n'était pas une odeur solitaire, isolée, mais une longue suite d'arômes, comme un ruban qui flotte et se torsade sur lui-même.
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Katsuro n'était pas très bavard. Et quand il s'exprimait, c'était davantage par allusions que par affirmations, donnant ainsi à ses interlocuteurs le plaisir d'avoir à deviner les perspectives lointaines d'une pensée inachevée
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Miyuki s'imaginait que les gens aisés vivaient au milieu d'un fouillis permanent, à l'exemple des paysages dont c'était la confusion qui faisait toute la beauté.
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Les pensées de Miyuki s'étaient éparpillées comme les milliers de grains de riz qui forment dans le bol une boule compacte, chaude et parfumée.
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À l'occasion du 70e anniversaire de sa naissance, cette soirée composera un portrait à son image, vivant et éclectique. Il y sera question de music-hall, de football et de cinéma, de Michel Piccoli et de Nathalie Baye, d'une petite femme et d'un père américain, des émissions de Jacques Chancel, Bernard Pivot et Pierre Desproges, de Hervé Guibert et de Jean Cayrol, de poker, de variétés française et italienne… et bien sûr de fêter la littérature.
À lire – Collectif, sous la direction de Capucine Ruat, “Je vous ai lu cette nuit”. Hommage à Jean-Marc Roberts, Albin Michel, 2023.
Son par William Lopez Lumière par Iris Feix Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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