C'est un roman extrêmement touchant, profond, et bienveillant...
Cela fait un an que Cal, le frère de Rachel est mort noyé dans l'océan ( bleu) australien . Elle et sa mère ont beaucoup de mal , [ et on les comprend...], à s'en remettre et Rachel, retourne dans la ville qu'elle habitait trois ans auparavant, chez sa tante, histoire d'oublier que malgré ses énormes capacités intellectuelles, elle a raté son année de terminale , et n'ira pas à l'université.
Un travail dans une librairie lui est proposé, celle des parents, d'Henry, son meilleur ami d'enfance . Avant de déménager, elle lui avait écrit une lettre d'amour glissée dans un livre, il n'y a jamais répondu, il faut dire que depuis trois ans, il sort avec une garce nommée Amy.
Le bleu de tes mots ( Words in Deep Blue ), c'est des échanges épistolaires, des lettres qui sont glissées dans les livres de cette librairie d'occasion par des clients doux rêveurs. Une librairie qui ne va pas très bien et qu'il faudrait vendre avant la faillite, même si c'est un crève-coeur pour Henry et sa famille.
Roman très tendre, très touchant sur le deuil, la perte, les liens d'amitié, le Bleu de tes mots est tout sauf superficiel.
Henry devra choisir entre Amy et Rachel, accepter que l'amour puisse être à sens unique et se tourner vers des liens plus profonds , plus solides.
Rachel comprendra que derrière la douleur, il y a aussi la clarté, le bonheur...
L'auteure Jennifer Niven parle de cette oeuvre comme d'un "livre exquis", elle a raison. Et il est plus que cela aussi : il est "gentil", dans le sens "sain", bienveillant, lumineux. Et c'est rare.
Et en plus , il parle de livres, d'auteurs , de poésie, et même si la plupart des auteurs me sont inconnus ( J. Alfred Prufrock, D Walcott... etc) , d'autres oeuvres citées me parlent ( Bowie, Radiohead, Dickens, Orgueil et Préjugés et Zombies...) et le fait que l'auteure cite ce roman sur le même plan que Les Grandes espérances , me plaît, car elle annule tout ce que ses références pourraient avoir de snob, de pédant. Et il ne reste que l'amour qu'elle porte aux livres, et à la création en général. Son dernier (et seul) roman publié en France parlait de graffitis, d'illustrations.
Une envie d'ouverture, d'un roman qui voit plus grand, qui éduque, c'est rare
Le Bleu de tes mots est un très joli roman...
Challenge Plumes féminines 2020.
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Encore une belle découverte que je dois à la critique de mon amie Iris29. Et je dois dire que c est un gros coup de coeur.
Alors ne vous arrêtez pas sur ce titre qui sonne un peu mièvre car l histoire est loin de l être. Elle est émouvante et profonde.
Je me suis vite attachée à Rachel une jeune fille fracassée par la vie ou plutôt par la mort accidentelle de son frère Cal 10 mois auparavant . Rachel n a pu sauver son frère de la noyade. Douleur du deuil, poids d une culpabilité énorme sur les épaules alors qu elle n a rien à se reprocher. La dérive. le bac loupé.
Tout ça me parle par tant de justesse. Entre fracassé on se comprend. Mais tout est dit avec pudeur et douceur. Pas de grande crise. La douleur se tait.
Alors Rachel retourne dans la ville de son enfance qu elle a quitté 3 ans plus tôt auprès de sa tante Rose . Cette dernière lui a trouvé un travail dans une librairie . Il s agit de dresser l inventaire informatique de la bibliothèque épistolaire. Cette librairie fantastique est tenue par Sofia et Michael les parents d Henri son meilleur ami et surtout celui qu elle aimait. Avant de déménager rachel lui avait déclaré sa flamme en glissant une lettre dans son livre. Mais Henri n avait jamais répondu à sa déclaration d amour . Certainement trop occupé par Amy.
Librairie spécialisée dans le livre d occasion, c est un lieu extraordinaire. La bibliothèque épistolaire permet aux lecteurs d écrire leurs impressions dans les livres, d y glisser des lettres... formidable lieu d échange et de partage, la librairie ne rapporte malheureusement pas assez et est vouée à disparaître.
Si une librairie comme celle ci existait près de chez moi, je crois que je ferais partie des meubles à force d y traîner.
Bref j ai beaucoup apprécié cette lecture tant par l histoire qu elle propose : le deuil, la reconstruction, l amour... que par la forme: les citations d auteurs, les lettres.
Je suis.comme Henri , j adore découvrir une carte postale ou un ticket pour un spectacle à l intérieur d un roman d occasion.
Très belle lecture que j ai dévorée. J ai un peu pleuré . Parole de bisounours. Prenez le temps de découvrir cette pépite.
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Ce livre avait tout pour me plaire. Déjà l'intrigue est située dans une librairie comme on rêve tous d'en trouver : Howling Books ne se contente pas de vendre des livres d'occasion, c'est aussi une librairie où on peut flâner et surtout profiter de la Bibliothèque Epistolaire pour glisser quelques mots doux ou missives essentielles entre les pages d'un livre dont on sait que son destinataire ne résistera pas longtemps à l'ouvrir. Ensuite l'auteure évite les clichés propres au roman adolescent : ses personnages sont plutôt maladroits, peu sûrs d'eux et discutent beaucoup de livres et du pouvoir des mots.
On retrouve quand même la classique intrigue du garçon qui croit être amoureux d'une fille qui se moque de lui et ne voit pas que sa meilleure amie est en fait beaucoup plus qu'une meilleure amie mais cette trame est revisitée avec suffisamment de fraîcheur et de subtilité pour ne pas lasser. le fait que le roman se passe en Australie apporte aussi une petite note nouvelle au récit : l'océan est un personnage à part entière, avec la plage à 2 pas de la ville, voyager en Europe pour découvrir le pays d'origine des "grands" auteurs est le rêve absolu et quelques détails par ci par là nous changent des descriptions des ados parisiens ou new-yorkais que l'on croise plus souvent dans les romans.
Et pourtant... pourtant... j'aurais adoré adorer ce livre mais non, quelque chose n'a pas fonctionné. J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'intrigue que j'ai souvent trouvée assez confuse (ou alors je n'étais pas réveillée ?). L'alternance entre les 2 époques (3 années avant quand Rachel quitte la ville et à son retour) m'a embrouillée, j'ai plusieurs fois été obligée de tourner les pages pour retrouver de qui on parlait ou à quelle époque on se situait. L'insertion des missives de la Bibliothèque Epistolaire est une jolie idée mais participe aussi à la confusion puisqu'au début on se demande ce que sont ces textes et leurs protagonistes. le récit était peut être trop lent pour m'embarquer vraiment mais je n'ai pas été captivée par ce roman, j'ai tourné les pages sans déplaisir mais sans véritable engouement non plus. Il manque un je ne sais quoi de peps ou de folie pour qu'on y croit vraiment et qu'on s'attache aux personnages et à cette librairie, peut être un peu plus de détails dans les descriptions pour nous les rendre vraiment vivants.
Bref un rendez-vous manqué, dommage.
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C’est une très belle surprise qu’est la découverte de ce roman pour ados. Entre pudeur et réalisme, l’écriture de l’auteure australienne Cath Crowley nous emporte dès les premières lignes par la sensibilité qui s’en dégage.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Cal et moi avons grandi à Gracetown. Nous avons déménagé pour Sea Ridge il y a trois ans, l’année de mes quinze ans. Mamie avait besoin qu’on s’occupe d’elle ; nous ne voulions pas qu’elle vende sa maison, et nous refusions de l’envoyer dans une maison de retraite. Nous passions déjà toutes nos vacances chez elle depuis notre naissance, été comme hiver, donc Sea Ridge était notre deuxième maison.
— Il ne reste plus qu’un an de lycée, dit Maman.
Peut-être, mais avant la mort de Cal, j’avais ma vie en main. J’avais d’excellentes notes, j’étais heureuse. L’an dernier, exactement à l’endroit où je me trouve en ce moment, j’avais dit à Cal que je voulais devenir ichtyologiste, pour étudier des poissons comme les chimères, qui ont évolué il y a quatre cents millions d’années. On avait essayé de s’imaginer le monde à cette époque.
— J’ai l’impression que l’univers s’est foutu de Cal, et de nous avec lui, dis-je à Maman.
Avant, Maman m’aurait expliqué avec calme et logique que l’univers rassemblait toute la matière et l’espace existants : le système solaire, les étoiles, les planètes et les galaxies, qui s’étendaient sur dix milliards d’années-lumière de diamètre. Tout ça n’avait tout simplement pas la capacité de se foutre de qui que ce soit.
Ce soir, elle s’allume une cigarette.
— C’est le cas, dit-elle en soufflant sa fumée vers les étoiles.
J'ai perdu mon épouse il y a vingt ans, (...).
J'écris " perdue", mais j'ai fini par détester cette expression. Ma femme n' était pas un trousseau de clés ou un chapeau.
Je lui avais proposé de venir à la librairie, quand elle avait besoin de changer d’air. On y entendait les oiseaux de temps en temps, dans le Jardin de lecture. Le bruit des pages qui tournent était étonnamment réconfortant, lui avais-je dit.
Parfois la science ne suffit pas. Par moment, on a besoin des poètes.
"Je lui raconte comme c'est agréable quand on aime et qu'on est aimée sans ambiguïté."
"Je me demande comment elle pourrait oublier quelque chose comme ça et comment elle peut continuer à vivre si elle n'oublie pas."
"Les mots ne nous empêchent pas de mourir. Ils ne nous rendent pas les morts. C'est la mort qui est la plus grande, dans le grand dessein de l'univers."
"la transmigration de la mémoire qui se produit en permanence : sauver les gens de la seule manière possible, retenir les morts parmi nous grâce à leurs histoires, à leurs traces laissées dans les pages, à leur passé. C'est une très belle idée tout à fait possible, selon moi."
"Les choses se perdent, mais il arrive qu'elles reviennent. La vie ne se déroule pas toujours dans l'ordre qu'on voudrait."
Un petit point sur mes réceptions dans l'IMM du mois d'avril ! Bon visionnage.
Retrouvez toutes mes vidéos ici : https://goo.gl/HhFdOL
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**LES INFOS**
Les livres cités :
- Apnée Noire de Claire Favan, éd Toucan Noir, Collection Thriller
- Légend - Tome 1 de Marie Lu, éd le livre de Poche Jeunesse
- La sorcière de Prince Island de Kendall Kulper, éd Hachette, Collection Black Moon
- Dix minutes par jour de Chiara Gamberale, éd Michel Lafon
- Geek Girl - Tome 3 de Holly Smale, éd Nathan
- Nous les menteurs de E.Lockhart, éd Gallimard Jeunesse
- Don't breathe a word de Holly Cupala, éd Harper Teen
- A little wanting song de Cath Crowley, éd Ember
- Stay de Deb Caletti, éd Simon & Schuster
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Blogueurs cités dans la vidéo :
- Mon binôme Guillaume de Tribulations d'une vie : https://www.youtube.com/channel/UCfF2B3_lXIuDp1r¤££¤60Justine de FairyNeverland 63¤££¤
- Justine de FairyNeverland : https://www.youtube.com/channel/UC4BPfV0-504k6U23lBhpLNg
- Lucie de Lulai Lis : https://www.youtube.com/channel/UC0C7g-BK8l¤££¤42Collection Thriller48¤££¤
- Jordan de WanderingWorld : https://www.youtube.com/channel/UCkSGmpbNuhr7qh0pG6qE8kA
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Musique d'intro et de fin : Podington Bear - 60s Quiz Show
Je filme avec un Samsung Galaxy S4 mini
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