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EAN : 9782700277746
528 pages
Rageot Editeur (15/05/2024)
2.25/5   2 notes
Résumé :
Une tempête oblige Shanna et son frère à accoster la petite île de Pointe-au-Bec. Dans l’unique auberge, ils découvrent des habitants sidérés par l’annonce d’un désastre planétaire  : une mousse bleue envahit les villes, étouffant tous les humains sur son passage… sans qu’on n’en connaisse la cause.Sur le continent, Noa, l’ex-petit ami de Shanna, tente d’échapper au fléau parmi des survivants prêts à tout et des ados emprisonnés qui espèrent profiter de la situation... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Tout d'abord, je remercie Babelio et les éditions Rageot pour l'envoie de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique Jeunesse.

''Les derniers refuges'' est un roman jeunesse qui lorgne fortement du côté de la SF et du post-apocalyptique. Il suit les aventures de Shanna et son frère Aron qui, en accostant après une sortie en bateau, apprennent qu'une étrange mousse bleue vient de ravager le monde et de tuer pratiquement tous les humains.

Ce bouquin est celui qui m'intéressait le plus de toute la masse critique, donc apprendre que j'allais le recevoir a vraiment été une très très bonne surprise ! J'avais vraiment hâte de découvrir comment un genre aussi lourd et sombre que le post-apo allait pouvoir être adapté pour coller avec un public jeune. Mais malheureusement, j'ai été déçue voire même gênée à plusieurs reprises, ce que je vais expliquer dans cette critique.

Sur la forme, j'aime beaucoup cette couverture à la fois douce et inquiétante, avec le choix particulier des couleurs et cette étrange silhouette de maison qui se découpent par rapport aux autres éléments. Côté écriture, le style est très agréable malgré un problème récurrent de conjugaison (le livre est écrit au passé mais se retrouve assez souvent avec des paragraphes entiers au présent, surtout en fin de chapitre), et le vocabulaire utilisé est riche. L'histoire nous permet de découvrir le monde de la navigation tout en douceur, avec pas mal de termes techniques qui sont expliqués au fur et à mesure sans donner un effet trop rébarbatif. le tout rend le bouquin très agréable à lire, j'ai beaucoup apprécié !

Sur le fond, nous suivons plusieurs personnages situés à plusieurs endroits, qui vont tantôt se séparer, se retrouver, agir ensemble ou en solitaire. J'ai beaucoup aimé cet aspect roman choral, même si le nombre de personnages pousse certains à être oublié en cours de route, au point qu'on ne sait même pas ce qu'ils vont devenir à la fin du livre. L'histoire nous emmène dans les traces de Shanna, une adolescente qui part faire une virée en bateau avec son frère pour se changer les idées suite à une rupture amoureuse. Poussé par le mauvais temps, Shanna, son frère Aron, et leur ami Miguel décide de passer la nuit sur une petite île afin de ne pas prendre de risque, et c'est en arrivant qu'ils découvrent que le monde a été envahi par une étrange mousse bleue.

Dès le début, cette idée de monde qui se teint en bleu m'a énormément plu, au point que j'ai regretté que l'apocalypse arrive si tôt. le passage sur les tags de poissons ornant des murs et des routes bleues est très poétique et très ''visuel'', j'aurais vraiment voulu pouvoir découvrir davantage ce nouveau monde bleu. Mais rapidement, ce champignon bleu se transforme en mousse qui tue tous les humains qui sont à son contact, et l'humanité est ainsi pratiquement anéantie. Là encore, la description de ce monde couvert de mousse, où la survie est difficile, aurait pu être grandiose, mais tout va trop vite. Au point d'ailleurs de nous priver d'informations pourtant importantes : les animaux sont-ils touchés également ? le champignon bleu se trouvant ''dans le sable qui compose bétons, ciments et bitumes'', pourquoi le sable et donc les plages ne sont pas envahis de mousse bleue ? le sable étant facilement porté par le vent, comment des endroits situés en bord de mer (comme Greenwood ) peuvent-ils être épargnés par la catastrophe ? Je sais qu'on est sur un livre jeunesse, mais j'ai trouvé que l'intrigue coinçait de ce côté là : soit les auteurs auraient dû rester plus vagues sur ce champignon, soit ils ils auraient dû mieux le penser et le définir. Mais là, on se retrouve avec les fesses entre deux chaises...

A l'inverse, nous apprenons très rapidement qui est responsable de cette mousse bleue, et j'avoue être très dubitative sur ce choix : pourquoi ne pas avoir conservé cette révélation pour plus tard ? Là, les explications tombent comme un cheveux sur la soupe. Pire, elles seront tout bonnement ''oubliées'' durant une ellipse d'une semaine qui se situe entre la troisième et la quatrième partie, sans doute parce que trop problématiques pour être intégrées à l'histoire, et ça c'est vraiment une grosse erreur à mes yeux.

D'ailleurs en parlant de cette ellipse, j'ai trouvé qu'elle posait réellement problème parce qu'elle vient scinder le livre en deux parties : une première qui se tient, une seconde qui est totalement bancale parce que la logique semble avoir été totalement oubliée pendant cette semaine ellipsée. Ainsi Cette ellipse marque donc une véritable rupture de cohérence dans l'histoire, et c'est vraiment dommage d'avoir faire une si grosse erreur.

Autre problème, ce livre a voulu mettre en avant certaines causes, et si j'adhère également à ces causes, je les ai trouvé très mal abordées.

La première et le couple lesbien Shanna et Kayne : déçue par son petit-copain, Shanna tombe amoureuse de Kayne, qui n'aime pas les hommes parce que sa mère avait connu beaucoup de déceptions également dans ses relations. Là, c'est Red Flag : une femme n'est pas lesbienne parce qu'elle n'aime pas les hommes, une femme est lesbienne parce qu'elle aime les femmes ! Ce cliché de la fille déçue des hommes, c'est un cliché limite homophobe, qui démontre bien que les auteurs sont tous deux hétérosexuels et qu'ils parlent donc de sujets qu'ils ne connaissent pas et sur lesquels ils ne se sont pas renseignés correctement. de plus, Shanna n'a aucun souci avec son homosexualité nouvellement découverte. Pas de questions, pas d'angoisse, pas de problème pour faire son coming out à absolument tout le monde... là encore, ça démontre un manque total de connaissance sur le sujet. Enfin, nous assistons à quelques moments gênants avec les deux cousins qui balancent des insultes homophobes, et qui semblent n'être là que pour dénoncer l'homophobie de manière creuse, surtout qu'il n'y a aucune raison pour qu'ils soient au courant. Après tout, ni Shanna ni Kayne ne les apprécie, ils ne sont en contact que par téléphone, et le tout a duré moins d'une semaine... alors qu'est-ce qui aurait bien pu pousser les deux filles à apprendre aux cousins qu'elles étaient en couple ?!

Autre cause qui est abordée : l'écologie. Comme on l'apprend très rapidement, c'est un groupe d'écologistes qui est responsable de cette mousse bleue et du génocide de l'humanité, mais le bouquin ne les condamne absolument jamais, et là j'ai été vraiment gênée. Qu'un livre pour adulte mette en scène des personnages très ambiguës moralement, ça ne me pose pas de souci. Mais ''Les derniers refuges'' s'adresse à un public à partir de 12 ans (j'ai vérifié sur le site de l'éditeur), et je trouve ça très problématique de présenter des terroristes comme des héros. le mot ''terrorisme'' est d'ailleurs très peu employé dans le livre, et seulement dans des contextes avec des ''méchants'' qui frisent la caricature.

Les personnages de ces terroristes sont également présentés d'une manière très attrayante : ce sont des gens gentilles, intelligents, sympa, qui souhaitent un retour à la nature. Ils portent des habits en lin, ont des dreadlocks, aiment marcher pieds nus dans le sable pour se reconnecter à la nature et fument des joints. Pire, ce sont surtout des gens qui, pas une seule seconde, ne se sentent coupables d'avoir génocidé l'humanité, ni d'aller . D'ailleurs, ils sont très prêts de la nature, mais ils vivent dans un QG ultra moderne et qui ne dénoterait pas pour un méchant de James Bond

Enfin, la fin semble vite expédiée, et laisse tellement d'éléments en suspens que ça ressemble plus à un tome 1 qu'à une fin ouverte. Pire, cette fin vient encore enfoncer le clou de la gêne, puisque les terroristes ne sont jamais considérés comme responsables ou comme mauvais (

En bref, ce livre a de très bonnes idées, mais la manière dont il les utilise est extrêmement problématique, notamment avec cette idée que ''le terrorisme et le génocide, si c'est écologique, c'est une bonne action !'' Je trouve que cette déresponsabilisation et cet extrémisme n'ont clairement pas leur place dans un bouquin qui s'adresse à des enfants de 12 ans.
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Les derniers refuges est un roman d'anticipation, qui s'inscrit dans une veine « fin du monde ». Quand j'ai lu le quatrième de couverture, je me suis dit que le livre pourrait me plaire. Quand j'ai lu les deux premiers chapitres, qui alternaient les points de vue de Shanna, une adolescente qui navigue avec son frère, et de Noa, son ex-petit ami, qui non seulement a déménagé récemment (il n'y peut rien, c'est le choix de ses parents) mais en plus a quitté Shanna, parce que, parce que… Parce que c'est son choix, après tout, et il n'y a pas à commenter.
Puis cela se gâte, très vite. J'attendais beaucoup de cette fameuse « mousse bleue » qui envahit tout, je ne m'attendais pas à ce qu'elle ne serve pas si longtemps que cela, finalement (oui, il est difficile de dire ce que l'on n'a pas apprécié sans trop en dévoiler). L'on saura très vite pourquoi elle est là et qui l'a utilisée – sans remords, ni regrets. Sans logique non plus dans la manière dont ces personnages vivent, non comme des activistes écologiques, mais comme des méchants des pires films d'action.
La lecture de ce roman est très facile, j'aurai aimé me laisser porter, sauf que très souvent, des choses coinçaient – dans la construction de l'intrigue, dans la caractérisation des personnages. Je ne vous parle même pas de la mère de Aron, Shanna et Thimy qui, lors d'une catastrophe naturelle, oublie les consignes de sécurité les plus élémentaires – elle a de la chance d'avoir des romanciers qui veillent sur elle, sinon, ses trois enfants auraient été orphelins. L'on peut parler d'ailleurs d'héritage parce qu'Aron, son fils aîné, ne joue pas son rôle de grand frère, mais alors, pas du tout auprès de Shanna – mais personne ne lui en veut, personne ne le lui reproche, tous le comprenne, y compris lors que l'on saura son rôle dans toute cette histoire.
Je ne peux même pas la qualifier de « manichéenne », je dirai plutôt qu'elle est remplie de préjugées : les gens riches sont forcément « des méchants », les russes, même s'ils oeuvrent pour aider autrui, sont aussi « des méchants ». Les garçons sont des êtres sensibles, la moindre trahison les met dans un état pas possible – sauf que ce qu'Aron appelle une trahison, moi j'appelle cela agir selon sa conscience. D'autres garçons peuvent être très bêtes, mais ce n'est pas leur faute – je pense à deux cousins qui valent nettement mieux que ce que Kaine et Shanna pensent d'eux. Si vous suivez ma longue énumération/argumentation, vous devez vous demander qui est Kaine : c'est une jeune fille qui a deux ans de plus que Shanna, qui a été placée par les services sociaux à cause des actes qu'elle a commis. Elle et Shanna vont tomber amoureuses, le coup de foudre, et se mettre en couple au cours d'une des ellipses temporelles dont ce récit a le secret, ellipses bien pratiques pour mettre sous le tapis tout ce que le récit contient de bancal. le souci à mes yeux n'est pas que les deux jeunes filles soient lesbiennes, le souci est qu'elles le sont parce que les hommes les ont déçues. Bêtement, pour moi, être lesbienne, c'est aimer les femmes, non être dégouter des hommes. Là, j'ai vraiment eu l'impression de lire un des clichés les plus fréquents sur l'homosexualité féminine.
Les derniers refuges : un roman que j'ai peu apprécié, un roman destiné aux adolescents, un roman que je ne recommande pas vraiment, et c'est suffisamment rare pour que je l'écrive.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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