Au départ la 4ème de couverture m'avait fait hésiter, un drame, une école ensevelie par un glissement de terrain, plus d'une centaine d'enfants morts dans la commune d'Aberfan en 1966. William tout jeune embaumeur fraichement diplômé se porte volontaire pour s'occuper de redonner forme humaine aux corps et aider les familles à leur identification.
De bonnes critiques m'ont finalement convaincue de le lire, d'autant que ce sujet original pouvait se révéler prometteur.
Après une entrée en matière sur ce drame d'Aberfan poignante et réussie, mon intérêt s'est rapidement émoussé, car la suite du récit revient à l'enfance puis à l'adolescence du jeune garçon et le propos est alors beaucoup plus classique. Présentation de la famille de William, une mère et un père aimants mais ce dernier est emporté très jeune par un cancer. William grandit auprès de sa mère et de son oncle (frère jumeau de son père) et du compagnon de ce dernier, qui ont tous deux repris les établissements familiaux d'embaumement.
William se découvre assez tardivement, à l'âge de dix ans, une voix hors du commun, et sa mère l'inscrit en pension dans un choeur réputé de Cambridge. le petit William devient ado, le lecteur le suit jusqu'au fameux incident qui bouleversera sa vie, lui fera abandonner la musique pour revenir à l'embaumement. La plus grande partie du livre tourne autour de ce thème de la musique et non sur le drame d'Aberfan et du métier d'embaumeur. de ce fait, le contrat n'a pas été rempli pour ma part. de plus, le récit très descriptif et brouillon (avec ses multiples flash-backs) s'avère sans grande surprise et je me suis ennuyée. Tout cela m'a semblé très mou, convenu, avec énormément de longueurs et de clichés. le point d'orgue du roman supposé tenir en haleine, se révèle monté en épingle et déceptif (et malheureusement même ce point n'a pas été une surprise). Il me semble que la scène phare du livre aurait dû être celle d'Aberfan. En la mettant en entrée en matière, le texte a perdu en force, et se noie ensuite dans des banalités et petites histoires lues et relues. J'ai eu l'impression d'avoir regardé un vieux feuilleton télé mélo et ringard des années 70 en noir et blanc, quel ennui …
À mon grand regret, je n'ai finalement pas appris grand-chose de ce monde des embaumeurs. Avec l'emploi de la troisième personne par l'auteure, je suis restée à distance de William qui m'a beaucoup agacée et avec lequel j'ai eu du mal à entrer en empathie.
Le style est plutôt maladroit, la construction du roman assez bancale, le personnage de la mère plein d'incohérences (la haine vouée à son beau-frère et son compagnon est peu crédible, presque grotesque, ainsi que la relation fusionnelle avec son fils puis son quasi-abandon). L'homosexualité de plusieurs personnages est mise en avant et je n‘ai vraiment compris ce que ça apportait à l'histoire, pour moi l'auteur ne délivre aucun message, et mes émotions sont restées en mode encéphalogramme plat, hormis les chapitres consacrés à Aberfan.
La rencontre ne s'est pas faite avec
Jo Browning Wroe, comme quoi, la première impression est parfois la meilleure.