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EAN : 9782812625749
256 pages
Editions du Rouergue (03/04/2024)
4/5   16 notes
Résumé :
Séparée de ses frères Alexandre et Tom à la suite de la disparition de leurs parents, Lise rejoint l'orphelinat d'Argentan, où elle se forme à l'art de la dentelle. Mais dans ce lieu mystérieux, elle a l'étrange sensation d'être épiée et est intriguée par la soie qu'elle utilise pour confectionner une robe.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Incontournable Mai 2024


Comment dire...ce n'est pas de l'Épouvante...mais presque, je dirais. Il y a une atmosphère angoissante dans ce roman et le final est définitivement horrible. Il a y un frisson léger comme la brise dans cette histoire, une aura étrange que tout ça va mal finir. Alors, certes, on parle de dentelle, ne faites pas l'erreur de penser que ce sera pour sa dimension coquette. Ce serait plutôt pour parler de la vanité lié au pouvoir et de ce que certains gens sont prêts à faire pour l'obtenir...ou la retrouver.


Les choses se sont précipités pour la petite Lise, qui ne le sait pas encore, mais qui se trouve au coeur d'un projet aussi complexe et minutieusement élaborée que cette dentelle qu'elle va apprendre à tisser. Car c'est bien la particularité de l'orphelinat où elle fut envoyée: On y apprend l'art du point d'Argentan, dont l'exécution se fait à l'aiguille. Si elle s'y est retrouvée, c'est bien qu'elle est considérée sans parents depuis peu. Elle pleure le trépas de sa mère, ayant donné la vie à son petit frère Thomas sans pouvoir conserver la sienne. Son père, éternel voyageur en quête de projets grandioses, ne donne plus signe de vie. de cet homme lui restent les bouts de papiers truffés de références aux mythes, à la Bible ou à quelques philosophie existentielle, gardés dans une boite. Quand à son frère ainé, il est retourné aux études. Les deux enfants projettent d'un jour devenir les tuteurs de leur benjamin. Lise commence à peine sa nouvelle vie qu'un évènement vient bousculer le quotidien des petites dentellières: Une commande, passé par quelque riche personne, qui exige une robe en dentelle selon un modèle complexe et ce, réalisé avec un étrange fil gris. Un second évènement perturbe quand à lui la vie de Lise: Une riche comtesse vient d'adopter Thomas, son petit frère. Enfin, dans l'ombre, de petites araignées s'envoient des messages très concis. Nous ne le voyons pas encore, mais tout est lié. Mais pour mener à quel funeste résultat?



Il y a trois narrations dans le roman, d'une certaine façon. Celle tenue par Lise, le fil conducteur principal. En parallèle de part et d'autre, il y a celle des petits bouts de papier du papa de Lise, qui arrivent toujours au moment où la narration de Lise traite du sujet. Ils ont toujours une pertinence relative aux dernières phrases du chapitre qu'ils suivent. Et il y a celle des araignées, dont on voit justement des illustrations d'araignées. Ce ne sont que de courts messages, un peu comme des télégrammes. C'est en raison de ces messages qu'on sait qu'un complot se trame quelque part, mais à savoir si elles agissent contre, pour ou de manière neutre envers Lise, ça ce n'est pas clair avant un petit moment. Les plus poétiques diraient que la narration évoque la dentelle: Avec tous ces messages ramifiées au fil conducteur, ça donne en effet cette impression.


Il y a quelque chose de si candide et doux dans la façon d'être de Lise, qui se retrouve dans la narration à la troisième personne. Ce n'est pas un décor sombre ou inquiétant, ce sont les éléments douteux qui s'accumulent et les zones d,Ombre dans les évènements qui donne le côté mystérieux à L Histoire. Pourquoi l'adoption de Thomas par une femme en apparence associable? Pourquoi une robe de mariée en dentelle au fil étrangement gris et terminée en moins de deux mois spécifiquement? Pourquoi les petits messages semblent concorder avec des évènements, presque comme des mises en garde? Et qu'est-ce que les araignées semblent attendre comme ça?


Le personnage d'Alexandre, grand frère de Lise, et Margot, petite canaille attachante de l'orphelinat, deviennent les allier de Lise dans ce mystère, dont le centre est l'adoption de Thomas.


Je trouve ce roman propose quelque chose de "frontière" entre les codes du roman d'horreur et ceux de l'investigation. Il y a quelque chose de confrontant à côtoyer la douceur et l'horreur en une seule histoire, car, n'en doutez pas, c'est bien un scénario horrifiant qui nous attend à la fin. Pas le plus angoissant pour l'adulte habituée des romans d'horreur que je suis, mais assez pour mettre mal à l'aise. Surtout quand on réalise pour quelle bagatelle tout cela est destiné, en contrepartie de tout le mal que cela a nécessité. Mais comme nous sommes bercés par le quotidien d'une jeune fille gentille dans un monde de dentelle et de petits messages étonnants, la fin ne se devinait pas d'emblée.


C'est un roman relativement rapide à lire, car il n'est pas alourdi par les descriptions et sa police est plus grosse que la norme, malgré un format de roman un peu plus petit que la norme. Un avantage pour les lecteurs et lectrices qui aiment que les choses bougent rapidement. Comme la plume est efficace, ça ne présente pas le défaut de ne pas en dire assez, mais je note que l'atmosphère angoissante aurait pu être plus perceptible si on avait mit un peu plus d'accent sur les descriptions de lieux.


Attention, il y aura des divulgâches.


Il subsiste par contre une certaine interrogation de ma part quand au moment choisi par les araignées pour agir à la fin. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour agir? Pourquoi, au nombre qu'elles sont, ne pas avoir investi le château? Il y aurait eu place à un peu d'explications pour ce choix de moment. Et surtout, on ne sait pas si les araignées ont libérés leurs soeurs...ce n'était pas là le but de la mission des araignées, en plus de se venger?


Enfin, le livre dans lequel était consigné les informations du rituel supposé conférer la jeunesse éternelle à la comtesse était le point le plus bâclé: Voyons, un livre de cette importance posé de manière désinvolte dans une pièce à même le sol? C'est le genre de livre qui, quand il a ce degré d'importance, est soit verrouillé quelque part , soit traiter avec égards, comme posé sur un lutrin. Et c'est quand même une sacrée chance pour nos deux orphelins d'avoir choisi de mettre la mains sur l'objet le plus important: Ni plus ni moins l'objet incriminant qui a aussi l'heur d'être une possession de leur père.


C'était un bon roman, suffisamment captivant pour s'y plonger facilement, sur un thème tout-de-même rare que celui de la dentellerie, où les toiles des araignées ne font pas frémir, pour une fois. Je dirais même que dans cette histoire, elles sont les victimes d'une réelle créature effrayante: La femme vaniteuse qui n'a de respect que pour elle-même. Il aurait peut-être pu être plus travaillé sur certains détails, mais je pense que mes amateurs et amatrices de 9 ans et plus de romans frissonnants apprécieront. Peut-être même les lecteurs et lectrices de ce groupe d'âge qui craignent les histoires de sang et de créatures surnaturelles, mais veulent s'initier au genre. Je suis curieuse de voir quel accueil il va recevoir en librairie.


Pour un lectorat intermédiaire du 3e cycle primaire, 10-12 ans+ ** Je pense que les 8 ans précoces en lecture et les 9 ans, ( donc le 2e cycle primaire), pourraient aussi s'y plaire.




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Avant tout je remercie les éditions Rouergue et Babelio pour l'envoi de ce livre à l'occasion de la Masse Critique Jeunesse de mai 2024.

Son père, grand voyageur en quête de la bonne idée qui les rendra riches, ne donne plus de signe de vie depuis des mois et sa mère vient de mourir en couche. La famille et le quotidien de Lise, approximativement 10 ans (?) implosent. Si elle est envoyée à l'école des dentellières, son grand frère Alexandre est orienté vers le collège pour ses études tandis que son tout nouveau petit frère, Tom, est confié à leur voisine le temps d'être sevré. du moins c'est qui était convenu alors pourquoi Lise reconnaît-elle Tom à la nurserie de l'orphelinat ? Mais à peine l'a t-elle reconnu que son frère n'est déjà plus là. Qui a bien pu adopter ce bébé quand d'habitude les gens choisissent des enfants en âge d'aider dans les tâches domestiques ou de travailler ? Lise commence alors son enquête, accompagnée de Magot, une autre pensionnaire de l'établissement qui ne rêve que de voyages et d'aventures.
A cette soudaine adoption se mêle aussi une étrange histoire de confection de robe de mariée. Il s'agit d'utiliser le fameux point d'Argentan, savoir enseigné uniquement dans cet orphelinat, mais aussi du fil gris, choix peu commun pour une robe de mariée. Plus bizarre encore, pourquoi ne pas avoir confié cette tâches aux orphelines les plus douées ? Lise n'est là que depuis peu, pas franchement bercée dans les travaux d'aiguilles, et pourtant elle se retrouve à travailler sur cette robe qu'on dit de grande importance quand d'autres de ses camarades bien plus aguerries sont écartées du projet.
Si Lise est le narrateur principal, les chapitres sont régulièrement entrecoupés de courts messages, à la manière de télégrammes, qui laissent présager un complot. Mais un complot contre qui ou quoi ? Qui se cache derrière ces mystérieux messages ? Ami ou ennemi, le doute plane une bonne partie du roman.

Les chapitres sont également régulièrement entrecoupés de petits mots, de notes, écrits et envoyés par le père de Lise avant sa disparition mais ces petits mots sont rédigés de manière bien plus soutenue que le reste de l'histoire et n'ont pas toujours de rapport avec les chapitres qu'ils précèdent. Je me suis retrouvée plusieurs fois à me demander à quoi servaient ces petits mots. Quelle étrange correspondance ce père a établi avec ses enfants qu'il ne voit que très peu, leur parlant de mots aux racines grecques ou latines, de mythologie, de religion, d'araignées. Au troisième tiers du livre, la tendance s'inverse. Les petits mots en disent trop et dévoilent à moitié le chapitre qui va suivre, ce qui est bien dommage. J'en suis venue à penser que si l'idée était tout de même bonne, le dosage n'était pas bon.

On comprend assez vite que les araignées auront un rôle important dans ce récit mais seront-elles là pour aider notre jeune héroïne ou seront-elles l'ennemi ? Lise en croise une dès le premier chapitre et n'en a pas peur. de plus, une araignée est dessinée au commencement de chaque chapitre. Araignées, dentelle, soie, fil, … On commence à entrapercevoir un lien entre tout ça même s'il m'a fallu un petit temps pour mettre le doigt dessus.
J'émets cependant une réserve quant à ses araignées, justement. Étant donné leurs surprenantes capacités dû notamment à leur très très grand nombre, pourquoi avoir attendu si longtemps pour agir ? Pourquoi avoir attiré une jeune orpheline dans leur filet alors qu'elles se débrouillent finalement très bien par elles-mêmes ? Aucun humain n'a aidé au dénouement de cette histoire, quand on y pense.

Certes c'est un livre jeunesse mais il m'est difficile de désigner un public. le vocabulaire est bien choisi sans jamais prendre les lecteurs pour des idiots, même si à plusieurs reprises les dialogues m'ont paru trop soutenu pour sortir de la bouche d'enfants censés avoir entre 9 et 11 ans. Si la typographie (écriture vraiment grosse, beaucoup d'alinéas, chapitres courts) s'adresse à de jeunes lecteurs d'environ 8 ans, le sujet me semble bien trop délicat pour cet âge. On ne peut pas parler d'horreur mais les thèmes abordés peuvent être impressionnant pour un jeune public, ce qui fait que j'adresserai alors plutôt ce livre à un lectorat d'une dizaine d'années. Mais dans ce cas l'histoire sera-t-elle assez intéressante pour eux ? On ne peut pas nier que l'héroïne parvient à ses fins avec une certaine facilité non pas parce qu'elle est particulièrement hardie mais peut-être plutôt parce que les adultes sont trop … faciles à berner.
C'est un roman rapide à lire mais qui manque peut-être aussi d'un peu de descriptions, ne serait-ce qu'une ébauche des personnages ou des lieux. Par exemple au chapitre 25 Lise nous dit arriver sur un escalier qui mène aux Enfers. Cette pièce n'aura d'enfer que le nom, la description des lieux se contentant de déposer ici et là quelques objets (bougies, coupoles, …) mais rien de bien effrayant ou angoissant, même pour un jeune public. A vouloir être trop concise, l'auteure en a négligé l'ambiance et c'est bien dommage.

Cela reste néanmoins une bonne entrée en matière pour ceux qui veulent commencer à frissonner sans avoir réellement peur pour autant. A condition de ne pas avoir peur des araignées, évidemment !
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J'aimerai remercier Babelio et les éditions Rouergue pour l'envoi du roman jeunesse Soie Les orphelins d'Argentan à l'occasion de la Masse Critique Jeunesse & Jeunes Adultes.

On suit l'histoire de Lisa, jeune orpheline. Son père est porté disparu depuis quelques mois. Quant à sa mère, elle vient de mourrir en couche en donnant naissance à son petit frère Thomas, surnommé Tom. Alors que le grand frère de Lisa, Alexandre, retourne au collège, la petite fille est envoyée à l'école des dentellières afin d'apprendre « l'art subtil de la dentelle ». Lisa y retrouve très vite son petit frère Tom mais il disparait du jour au lendemain. Lisa, avec l'aide de sa nouvelle amie Marie-Maguerite (ou Margot pour les intimes), va mener l'enquête.

C'est un bon roman jeunesse. Tout d'abord, la typographie : la taille de la police est grosse ainsi que les interlignes. le vocabulaire utilisé est très bien choisi, l'autrice ne prend pas ses jeunes lecteurs/lectrices pour des idiots. Chaque chapitre est accompagné de dessins d'araignées et est relativement court. Suit une page de note du père à l'attention de Lisa ou une page où une araignée informe de « la situation ».
Même pour un roman jeunesse, l'ambiance est bien retranscrit. C'est lugubre, c'est pesant et c'est miteux avec toutes ces araignées qui pullulent non seulement dans l'histoire mais aussi sur nos pages. Ces petites bêtes sont omniprésentes au début mais dévoilent petit à petit, toute leur importance jusqu'à un final où il vaudrait mieux ne pas être arachnophobe… Les personnages de Lisa, Margot, Tom et Alexandre sont attachants. Les événements s'enchainent bien : il n'y a ni longueur, ni description surperflue. Il subsiste quelques fautes (Alexandre devant Alexandra en plein milieu du récit) mais ça reste correct.

Je recommande ce roman aux jeunes lecteurs/lectrices aimant le mystère et n'ayant pas peur des araignées.
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L'araignée Gipsy monte à la gouttière...

Lise est une petite fille sans histoire. Elle est séparée de ses 2 frères, Alexandre et Thomas à la mort de leur mère.

Elle se retrouve dans un orphelinat, dirigé par des soeurs et la vie s'écoule paisiblement.

Enfin, pas tant que ça ! Elle découvre que son petit frère est tout près d'elle alors qu'elle n'était pas au courant. Et puis un jour, le petit est adopté par une bonne femme bizarre !

Et cette commande en dentelle d'Argentan faite avec du fil de soie, gris et soyeux qu'elle ne connaît pas va faire grincer les rouages de son petit cerveau.

Aidée par sa copine Margot elle va essayer de démêler les filles...

J'ai bien aimé ma lecture. Cette gamine est dégourdie et n'hésite pas à monter au créneau. C'est mignonnet.

T'attends pas à un truc de dingue, mais c'est plutôt une histoire très bien ficelée, simple et efficace. C'est du pur jeunesse, la cible étant pour des gnomes de 9/10 ans.

Et aussi chapeau à l'autrice qui nous pond un livre où au moins quand tu as fini l'histoire tu as appris quelque chose. Et ça je ne peux qu'applaudir car moi même du haut de mes bientôt 35 ans j'ai appris des choses.

Par exemple, que la veuve noire fait du cannibalisme sexuel avec son partenaire.

Sur ces bonnes paroles je repars crinière au vent vers de nouvelles aventures.
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Lise a perdu sa maman en couches et son père est porté disparu, après de nombreuses aventures loin de la maison, il laisse Lise et ses deux frères Alexandre et Tom, sans parents. Lise est confiée à un orphelinat où on lui apprend l'art de la dentelle et le célèbre point d'Argentan. Séparée de ses frères elle arrive à se faire une nouvelle amie, mais sa tristesse demeure.
Mais un jour, elle reconnaît le petit Thomas qui dort dans un couffin ! Elle est sûre que c'est son frère. Elle veut pouvoir l'approcher mais le lendemain il a disparu ! Et entre temps une mystérieuse femme est passée à l'orphelinat...

C'est un roman jeunesse vraiment très bien écrit avec une atmosphère bien réalisée et j'ai vraiment pris plaisir à le lire. Les caractères sont un peu plus gros que d'habitude et les chapitres très courts, ponctués de "notes", celles laissées par le père des enfants, qui nous apprennent un tas de choses durant tout le récit. Donc en plus d'avoir une histoire sympathique elle est ludique !
Le mystère est bien entretenu, et l'ambiance de l'orphelinat et du manoir de la comtesse est vraiment chouette. J'ai adoré les liens qu'avait Lise avec ses frères, c'était vraiment touchant.
C'est un bon roman jeunesse qui j'en suis sûre plaira à ceux qui aiment les aventures, le mystère, et... les araignées !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Avant tout je remercie les éditions Rouergue et Babelio pour l'envoi de ce livre à l'occasion de la Masse Critique Jeunesse de mai 2024.

Son père, grand voyageur en quête de la bonne idée qui les rendra riches, ne donne plus de signe de vie depuis des mois et sa mère vient de mourir en couche. La famille et le quotidien de Lise, approximativement 10 ans (?) implosent. Si elle est envoyée à l'école des dentellières, son grand frère Alexandre est orienté vers le collège pour ses études tandis que son tout nouveau petit frère, Tom, est confié à leur voisine le temps d'être sevré. Du moins c'est qui était convenu alors pourquoi Lise reconnaît-elle Tom à la nurserie de l'orphelinat ? Mais à peine l'a t-elle reconnu que son frère n'est déjà plus là. Qui a bien pu adopter ce bébé quand d'habitude les gens choisissent des enfants en âge d'aider dans les tâches domestiques ou de travailler ? Lise commence alors son enquête, accompagnée de Magot, une autre pensionnaire de l'établissement qui ne rêve que de voyages et d'aventures.
A cette soudaine adoption se mêle aussi une étrange histoire de confection de robe de mariée. Il s'agit d'utiliser le fameux point d'Argentan, savoir enseigné uniquement dans cet orphelinat, mais aussi du fil gris, choix peu commun pour une robe de mariée. Plus bizarre encore, pourquoi ne pas avoir confié cette tâches aux orphelines les plus douées ? Lise n'est là que depuis peu, pas franchement bercée dans les travaux d'aiguilles, et pourtant elle se retrouve à travailler sur cette robe qu'on dit de grande importance quand d'autres de ses camarades bien plus aguerries sont écartées du projet.
Si Lise est le narrateur principal, les chapitres sont régulièrement entrecoupés de courts messages, à la manière de télégrammes, qui laissent présager un complot. Mais un complot contre qui ou quoi ? Qui se cache derrière ces mystérieux messages ? Ami ou ennemi, le doute plane une bonne partie du roman.

Les chapitres sont également régulièrement entrecoupés de petits mots, de notes, écrits et envoyés par le père de Lise avant sa disparition mais ces petits mots sont rédigés de manière bien plus soutenue que le reste de l'histoire et n'ont pas toujours de rapport avec les chapitres qu'ils précèdent. Je me suis retrouvée plusieurs fois à me demander à quoi servaient ces petits mots. Quelle étrange correspondance ce père a établi avec ses enfants qu'il ne voit que très peu, leur parlant de mots aux racines grecques ou latines, de mythologie, de religion, d'araignées. Au troisième tiers du livre, la tendance s'inverse. Les petits mots en disent trop et dévoilent à moitié le chapitre qui va suivre, ce qui est bien dommage. J'en suis venue à penser que si l'idée était tout de même bonne, le dosage n'était pas bon.

On comprend assez vite que les araignées auront un rôle important dans ce récit mais seront-elles là pour aider notre jeune héroïne ou seront-elles l'ennemi ? Lise en croise une dès le premier chapitre et n'en a pas peur. De plus, une araignée est dessinée au commencement de chaque chapitre. Araignées, dentelle, soie, fil, … On commence à entrapercevoir un lien entre tout ça même s'il m'a fallu un petit temps pour mettre le doigt dessus.
J'émets cependant une réserve quant à ses araignées, justement. Étant donné leurs surprenantes capacités dû notamment à leur très très grand nombre, pourquoi avoir attendu si longtemps pour agir ? Pourquoi avoir attiré une jeune orpheline dans leur filet alors qu'elles se débrouillent finalement très bien par elles-mêmes ? Aucun humain n'a aidé au dénouement de cette histoire, quand on y pense.

Certes c'est un livre jeunesse mais il m'est difficile de désigner un public. Le vocabulaire est bien choisi sans jamais prendre les lecteurs pour des idiots, même si à plusieurs reprises les dialogues m'ont paru trop soutenu pour sortir de la bouche d'enfants censés avoir entre 9 et 11 ans. Si la typographie (écriture vraiment grosse, beaucoup d'alinéas, chapitres courts) s'adresse à de jeunes lecteurs d'environ 8 ans, le sujet me semble bien trop délicat pour cet âge. On ne peut pas parler d'horreur mais les thèmes abordés peuvent être impressionnant pour un jeune public, ce qui fait que j'adresserai alors plutôt ce livre à un lectorat d'une dizaine d'années. Mais dans ce cas l’histoire sera-t-elle assez intéressante pour eux ? On ne peut pas nier que l'héroïne parvient à ses fins avec une certaine facilité non pas parce qu'elle est particulièrement hardie mais peut-être plutôt parce que les adultes sont trop … faciles à berner.
C'est un roman rapide à lire mais qui manque peut-être aussi d'un peu de descriptions, ne serait-ce qu'une ébauche des personnages ou des lieux. Par exemple au chapitre 25 Lise nous dit arriver sur un escalier qui mène aux Enfers. Cette pièce n'aura d'enfer que le nom, la description des lieux se contentant de déposer ici et là quelques objets (bougies, coupoles, …) mais rien de bien effrayant ou angoissant, même pour un jeune public. A vouloir être trop concise, l'auteure en a négligé l'ambiance et c'est bien dommage.

Cela reste néanmoins une bonne entrée en matière pour ceux qui veulent commencer à frissonner sans avoir réellement peur pour autant. A condition de ne pas avoir peur des araignées, évidemment !
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Elle était ce qu'on avait fait d'elle, elle deviendrait ce qu'elle déciderait elle-même.
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