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Juan Branco (Autre)
EAN : 9782749946535
255 pages
Michel Lafon (18/03/2021)
3.31/5   27 notes
Résumé :
Comment ? Comment sortir de l'impasse et sauver un pays qui étouffe sous ses charges, la médiocrité et l'impunité ? En abattant l'ennemi. Voilà la réponse de Juan Branco qui, pour les avoir beaucoup fréquentés, connaît ad nauseam l'égoïsme, la concupiscence mais aussi l'extrême fébrilité de ceux qui nous gouvernent. Tour à tour menacé, flatté, vilipendé par des médias aux ordres, lui qui a battu le pavé avec les Gilets jaunes, dont le mouvement de protestation, viol... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Après avoir "armé les esprits" avec son précédent Crépuscule, le sniper de Saint-Germain-des-Prés revient parachever la besogne. Abattre l'ennemi est un coup d'état littéraire qu'aucune armée au monde ne saurait défaire.

Passons le style, propre à Branco, tirons la sève de son brûlot.
Ce nouvel opus réussit l'exploit d'être tour à tour : la chronique familiale d'un chérubin soudainement rejeté ; l'autobiographie publique d'un trentenaire savoureusement renseigné ; le pamphlet lucide d'un tacticien amoureusement courroucé ; le manuel de dressage d'un circassien infiniment passionné ; le testament politique d'un être puissamment inquiété...

Dans quelle contrée vivons-nous pour que toute vérité vaille invariablement menaces de mort ? Jeter la lumière sur cette oligarchie griffue qui feint le dédain mais qui se trouve partout en embuscade, permet à Juan Branco d'en limiter les sortilèges. Ces idées ont besoin de soutiens, de relais, de portes-flambeaux, de controverses pour exister. Ne laissons pas la juste parole emplir l'abîme sans y trouver d'échos. Les âmes muselées, au sens propre comme au figuré, n'ont plus d'excuses pour se désintéresser de la chose publique. Il est trop facile d'être silencieusement complice d'une République avariée. Oui, nos petites lâchetés quotidiennes ont des répercussions éternelles. Comme les Gilets Jaunes l'ont rappelé, l'heure est au courage et à la responsabilité face à la multiplicité des périls qui nous guettent.

En toute fin d'ouvrage, les propositions programmatiques de l'auteur sont reprises et condensées clairement. Malgré quelques idées fortes, l'écologie reste le parent pauvre de ces propositions alors qu'elle aurait dû jouer un rôle beaucoup plus central. Voilà le genre de débat que nous aurons à mener par la suite. Aujourd'hui, chacune, chacun, peut, doit, s'en emparer, se renseigner, critiquer, amender, sourciller, imaginer, proposer à son tour.

C'est exactement ce pour quoi nous nous battons depuis 1789, pour que la liberté déchire l'ennui, pour que l'égalité façonne la vie, pour que la fraternité abatte l'ennemi. Feux !!

Lien : https://www.youtube.com/watc..
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J'ai pris un peu de temps avant d'émettre un petit quelque chose sur ce livre. Peut être parce que son style très particulier (difficile de le qualifier sans juger en même temps) m'avait rendu sa lecture assez difficile.
La fin d'ouvrage avec les futurs lieux de pouvoir m'avait laissé un peu sceptique, me donnant l'impression d'être dans un "cabinet fantôme" mais solitaire...
Il m'a fallu entendre Juan Branco reparler de Julian Assange pour me décider à faire quelques lignes. Comment reprocher à quelqu'un d'engagé de se substituer aux partis politiques qui ne représentent quasiment plus personne en dehors de la petite caste gagnante de la globalisation néolibérale ?
Son constat est bien sûr lucide :
"Modelés par des années de formations intensives, nos Princes, majoritairement masculins et d'extraction bourgeoise, se trouvent par ces vecteurs que l'on appelle les "concours" propulsés, l'âge adulte à peine entamé, en des charges de nature aristocratique, dont ils préserveront le bénéfice jusqu'à la fin de leur vie. Leur sélection est fondée non pas sur leur capacité à démontrer leur intelligence et leur culture, mais sur leur capacité à se plier à celles-ci."
Avec Julia Cagé, Thomas Piketty, Christophe Guilluy et d'autres (Hervé Kempf...) ils dessinent les contours d'une organisation de société pouvant advenir si toutes les forces capables de porter un vrai projet de société alternatif à celui qui nous conduit à la débâcle s'organisaient.
Ce livre peut être lu comme le "testament" d'un soutien de la première heure au mouvement populaire des gilets jaunes. A ce titre il est bien sûr diabolisé par nos maîtres et leurs chiens de garde médiatiques mais les 7 (décidément ! ) chapitres formant cet ouvrage constituent un passage obligé pour quiconque forme le doux rêve d'un vrai "monde d'après".
Pour le plaisir...
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Après Crépuscule j'ai lu Abattre l'Ennemi. C'est un livre remarquable en ce sens ou il participe activement à la "déniaiserie" politico-economico-financière pour peu que l'on soit normalement formaté par le système dans lequel nous baignons comme je peux l'être. Je ne suis pas du tout fan du style d'écriture de Branco et des nombreuses redites dans ses deux ouvrages. Néanmoins son écriture à eu à mon encontre quelques fulgurances tellement elles sont entrées en résonance avec mes convictions profondes.La partie de l'ouvrage qui propose des actions, mesures, solutions au constat ne m'ont pas convaincu. Une gentille utopie a laquelle il a eu néanmoins le mérite de réflechir ce qui manque à tants...Mais ce n'est que mon humble avis. Pour conclure bravo à Juan Branco pour cet opus....
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Juan Branco ne propose pas une société nouvelle ex-nihilo mais plutôt une refonte de la notre en en bougeant radicalement les curseurs dont il estime les positions totalement déséquilibrées. Tout est passé en revue : santé, éducation, industrie, numérique. Les structures même de notre Républiques sont démontées pour être ré-agencées.
Les élites qu'il a côtoyées puis quittées sont remises à leur pleine et stricte utilité à la nation sous un contrôle rendant impossible ce qu'il dénonce depuis longtemps : l'appropriation par elles des outils de l'Etat ( lire ou visionner le discours à Polytechnique « La République ne vous appartient pas).
Tout cela vient après une longue mise en place où Juan Branco nous livre son parcours, son vécu de l'intérieur des rouages intimes de notre société et les ruptures qu'on été pour lui sa rencontre avec Julian Assange et l'émergence du mouvement des Gilets Jaunes.
J'ai croisé dans ces pages des propositions pour le moins étranges. Juan Branco tente d'exorciser les démons de notre République. L'ambition est grande et la tâche importante mais ici extrêmement réfléchie pour une société au bénéfice de tous.
Dans la dernière partie, Juan Branco propose sa version de l'Etat et des institutions. Une refonte totale incluant des changement de lieux et dont l'objet est de faire perdre aux dominants tous les leviers de pouvoirs et de mettre en place partout un contrôle populaire.
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Que c'est pompeux! le mec se masturbe tout en pensant à son double!
Quelqu'un qui me sort un nouveau bouquin tous les 6 mois pour m'apprendre à m'émanciper, excusez mais disons que j'ai tendance à y voir un type d'émancipation qui lui est plutôt personnel pour le coup...du type pognoniste!
Oh et puis ce titre...! le mec s'est pris pour le nouveau guide du prolétariat? En tant qu'ouvrier, on doit y voir notre soeur Emmanuelle à nous!?
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Nous l'avons dit. Il y a quinze millions d'armes en circulation au sein de la société, et l'Etat et ses gouvernants se sont montrés bien heureux que nous ayons eu la décence qui leur manquait, en nous refusant de mobiliser cet arsenal qui par et pour le peuple aurait pu s'éveiller. Il nous faudra nous en tenir à cette éthique, ne jamais renoncer à cette évidence tant que nous serons par les mêmes outils provoqués : leur sang ne mérite pas d'être versé, et nous devons préserver cet impératif éthique qui fait de chaque homme nous devançant un être à protéger.

Nous ne sommes pas eux. Là où la saleté et la mort se répandent en leur monde à gorge déployée lorsque cela leur sied, et se voient masquées par mille dispositifs lorsque cela est dans leur intérêt, nous utiliserons la sanction de façon non violente, mais collective et renforcée. Qu'ils ne croient pas que leurs stigmates visant à faire de trois poubelles et deux portes défoncées le symptôme d'une violence atroce aient fonctionné : nous savons, nous, combien d'yeux et de mains nous avons perdus, et quels corps mutilés et estropiés devront demain être glorifiés.

Ne leur laissons pas la possibilité de faire appel à cette morale qu'ils ont tant dévoyée. Comprenons les jeux de reflet qu'ils utilisent pour nous couler et intégrons que les apparences seront clefs. Ne sombrons pas en cette erreur qui, habitant les années passées, fit perdre entre terrorismes et luttes anomiques des êtres qui auraient pu autrement devenir socles à penser.
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Il m'a fallu beaucoup de tremblements, de violence, de doutes et d'incertitudes , d'enquêtes et d'humilité pour comprendre que ce qu'ils me disaient être talent n'était que capacité d'adhésion à un monde qui cherchait, en me flattant, à me corrompre et m'absorber pour faire de moi un outil au service de l'écrasement de ceux-là qui, pourtant, loin de nous, nous permettaient d'exister.

Il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre que toutes les richesses dans lesquelles nous étions nés n'étaient que le fruit d'un éventrement de la nation qu'il fallait faire cesser, et non le produit d'un quelconque génie face auquel il faudrait s'agenouiller.

Il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre que bien des camarades en ces sphères-là restaient embrigadés en ces croyances leur assurant le confort de la vanité, et je n'ai toujours pas trouvé la force pour leur pardonner de ne pas avoir à leur tour décidé de s'émanciper.
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Réformes qui seront proposées dans le cadre de cette initiative constituante :
• Création du référendum d’initiative citoyenne.
• Instauration du principe de mandat révocatoire• Tirage au sort partiel, proportionnelle partielle.
• Réforme du financement de la vie politique (loi Cagé)
• Changement de la durée du mandat présidentiel, avec limitation de trois mandats.
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Tandis que nos Princes et héritiers se chargent de dilapider le capital accumulé par toute une société, le vendant à vil prix contre postes et rémunération, quitte par la suite à s’expatrier pour se protéger, la base économique proprement nationale n’a cessé de se réduire, menant à
l’asservissement de toute une part de nos concitoyens à des puissances déterritorialisées, et dès lors, dénuées d’affect à leur égard. Devenu un pays à « forte valeur ajoutée », la France n’a en fait qu’accepté de s’insérer dans un système-monde où son poids, quasi nul, n’est plus qu’équivalent à sa
capacité à consommer.
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Piégés entre divertissements télévisés, réseaux sociaux et papiers glacés, les citoyens n'apparaissent à nos dirigeants que comme des lapins pris dans les phares d'une voiture, incapables de se défaire des sortilèges qu'ils ne cessent de produire afin de les soumettre et inhiber.
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Vidéo de Juan Branco
L'auteur explique son livre "treize pillards" qui raconte treize vies privées/publiques de personnages d'état actuels.
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