Alors là les amis, je tombe des nues. Je suis vraiment passé à côté de cet auteur il y a vingt ans environ quand j'attribuais deux étoiles à
une petite robe de fête ou à
la folle allure. Ai-je changé à ce point ? Mûri ? Mes goûts se sont-ils modifiés avec la lecture plus intense de ces dernières années ?
Ce petit livre est un bijou de poésie, une invitation à regarder la vie qui s'écoule ou qui s'en va, des moineaux qui s'envolent d'un tilleul, des tourterelles sur la branche d'un bouleau, un papa qui s'éteint doucement « dans la nuit bleutée de l'hôpital » et une feuille morte qui tourbillonne, poussée par le vent.
J'ai surligné des passages entiers ou de simples phrases que je vais consigner dans le cahier ad hoc, peut-être en apprendre quelques unes, c'est dire mon enthousiasme !!
Et puis j'aime le bonhomme, ce qu'il dit en filigrane de notre société, de notre rapport au monde, son côté un peu rustre aussi qui se cache derrière sa courtoisie. Il n'y a que sur la religion que j'aurais quelques difficultés à le suivre bien qu'il égratigne au passage les curés et ça, ça me plait bien. Ce minimalisme proche des haïkus, cet émerveillement devant la vie, cette humilité.
Trois petites citations pour finir :
« L'ennui prépare l'émerveillement, comme on déploie une nappe blanche sur la table, les jours de fête ».
« Une phrase dansait sur la page d'un livre comme une baguette sur la peau d'un tambour ».
« Un rouge-gorge, au pied du tilleul, saute à la corde avec un rai de lumière ».
Et quand il parle de la place aux arcades de Marciac, village du Gers où il est enterré (tiens, j'irai lui rendre une petite visite la prochaine fois que je me rendrai au festival de jazz), il écrit, à propos des rues qui partent de cette place : « Les rues s'en vont dans la campagne comme à un bal ». C'est pas joli ?
Enfin de la poésie qui me parle.
Challenge Multi-Défis 2024.
Challenge Riquiqui 2024.