Bette Davis : Fatiguée d'être moi

Réputée pour son caractère bien trempé, elle fut l'une des plus grandes actrices américaines. Elle fut surtout une des premières actrices à se vieillir ou s'enlaidir pour les besoin d'un rôle. Mais que reste-t-il de Bette Davis ?

Interrogé par un collègue sur ma lecture, je me demandai quels films de l'actrice il pourrait avoir vu. Mais quels films étaient pour moi ses plus marquants ? Hormis All about Eve, Mort sur le Nil où elle n'a qu'un second rôle et surtout Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?, peu d'autres titres me venaient d'emblée à l'esprit.

Mais comme en conclut très justement Anne-Capucine Blot, paradoxalement quasiment tout le monde connait le tube de Kim Carnes Bette Davis eyes !


Si j'ai beaucoup aimé me replonger dans la vie et la carrière de Bette Davis à travers cette lecture, il m'a manqué un je ne sais quoi pour être totalement séduit, peut-être ce soupçon de fantaisie que j'avais adoré dans le livre de Maxime Donzel consacrée à son éternelle rivale, Joan Crawford, Hollywood Monster.

Merci à Babelio & Capricci !

A travers ce récit, j'ai découvert l'histoire, ou du moins une partie, de l'actrice Bette Davis que je ne connaissais que de nom. A travers son histoire, on découvre la réalité du fonctionnement des studios à son époque. Bette Davis se bat pour faire évoluer les choses comme d'autres actrices avec d'autres studios, afin que les actrices soient mieux considérées. Elle n'était pas une femme facile. Elle savait ce qu'elle voulait et faisait tout pour y arriver, au point d'épuiser maris et réalisateurs. Cette peur de ne jamais faire assez bien va l'épuiser, amener des crises de colère mais également de mémorables prestations et de nombreuses récompenses.

L'histoire est intéressante et reflète le monde du cinéma de l'époque mais malheureusement, les nombreux aller-retours dans le temps d'un chapitre à l'autre m'ont souvent perdu. On peut être en 1930 dans un chapitre, le suivant en 1947 puis revenir en 1936 dans le suivant. Un coup, on la suit avec son 3eme mari puis revenir à son premier mariage. Bref, il faut faire une petit gymnastique avec les prénoms et je pense que ce n'était pas le bon moment pour moi de le lire. Cela n'empêche pas de découvrir la vie très riche de cette actrice qui a marqué le cinéma américain.

Mes faibles connaissances sur Bette Davis se limitaient à un physique particulier, une femme d'apparence frêle, aux très grands yeux, (il y a même un succès des 80's en chanson !) un caractère fort, et une magnifique interprétation aux côtés de Joan Crawfod dans "Qu'est-il arrivé à Baby Jane"....
Une fois de plus, les Éditions Cappricci, au travers d'une plume fluide et vivante, nous retracent de manière brève ( le livre fait 108 pages) mais complète, la vie de cette grande actrice.
Son enfance, fille de divorcés qui ira d'abord vivre en pension avec sa petite soeur Bobby, puis avec leur mère, qui soutiendra inconditionnellement les talents de ses enfants, n'hésitant pas à intercéder pour elles dans des écoles artistiques.
On découvre ses mariages, son plaisir à jouer sur les planches, avant de débuter au cinéma et l'arrivée de la gloire.
Bette Davis n'hésitera jamais à s'affirmer face aux réalisateurs et producteurs, garde la main sur son jeu, et claque même la porte de grands studios si elle n'est pas satisfaite. Peu encline à satisfaire aux critères de beauté, elle n'hésite jamais à s'enlaidir pour un rôle. Malgré ses excès ( clopes en série, alcool,..) c'est une grande professionnelle, exigeante, elle aura une carrière impressionnante: plus d'une centaine de films, et elle a longtemps détenu le record du plus grand nombre de nomination aux Oscars (elle en gagnera deux).
Son talent ouvrira la porte à un nouveau type de rôle pour les actrices qui étaient auparavant très vite mises sur une voie de garage : celui des femmes vieillissantes. Elle connaîtra la gloire, la fortune, l'âge d'or du cinéma américain, et tournera, même si dans des rôles mineurs, jusqu'à la fin des années 80. Elle mourra en France, où elle s'était établie, à 81 ans, en 1989, d'un cancer du sein..
Merci à Cappricci Éditions de l'avoir donné l'occasion de découvrir un grand nom de l'âge d'or du cinéma.
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