Autant le dire en préambule dans ce livre il ne sera pas question de travail du verre, de miroirs vénitiens. Mais d'Art
Aristote disait l'oeuvre d'art est comme un miroir dans lequel nous nous reconnaissons.
Et bien
François de Bernard nous invite un incarner une oeuvre d'art, et plus précisément le Mariage de la Vierge réalisé dans l'atelier du Tintoret, à Venise.
De sa naissance sur un morceau de toile, de sa présentation à ses premiers commanditaires, de sa vie chez le nonce apostolique de la sérénissime. Et au fil des siècles sa propre collection de collectionneurs qu'ils soient Vénitiens, Ferrarais ou Bergamasques , ou encore son passage sous le pinceau d'un faussaire.
Mais avant tout ce roman est sensuel qui dans son acception du XIVe siècle : emprunté du latin sensualis, « relatif aux sens, doué de sensations », puis « qui parle à l'intelligence », lui-même dérivé de sensus, « fait de s'apercevoir ou de percevoir ; sens, sentiment ; intelligence, idée ».
Les sons de l'atelier, les voix du maître et de ses élèves ;
Le toucher des craies, charbons et sanguines ;
Le goût des matières qui imprègnent la toile ;
La mise à la lumière et donc à la vue de tous de la toile ;
L'odeur des haleines des visages qui s'approchent de l'oeuvre.
Une très belle lecture qui fait le bonheur des sens et nous renvoie comme un miroir la lecture, la compréhension, le regard que nous portons sur les tableaux, et pourquoi pas faire naître de l'empathie vis à vis des oeuvres d'art.... Pour s'y retrouver un peu, qui sait....