Bien que l'odyssée de
Maurice Barrès en Grèce soit, pour lui, une déception, et que la beauté solennelle d'Athènes ne l'ait pas touché, cette oeuvre néanmoins déploie un atticisme cher à ses Maîtres.
En celle-ci, Barrès nous fait voyager dans les contrées hellènes qui peuplent notre imaginaire depuis nos années lycée, quand nous rêvions sur la fureur d'Achille, sur les ruses d'Ulysse ou la folie d'Ajax ; quand nous divaguions sur l'Olympe, les yeux rivés sur la mer Égée, linceul d'azur de nos héros.
Mais ces images rêvées, ces paysages magnifiés par les plus Grands, devenus les modèles ultimes de Beauté n'ont su émouvoir l'auteur : c'est à Sparte, dans les monts rocailleux et rêches que Barrès sut comprendre la majesté de la terre des dieux.
Heureux comme Ulysse après son beau voyage, Maurice retrouva la douceur lorraine regrettée au pied de l'Acropole.
Enfin, le style est limpide et toujours juste, intelligent sans être érudit ni pédant, et plaira à quiconque est féru de voyages, de carnets, de mythologie et d'anecdotes littéraires fin de Siècle : rendre à César ce qui lui
appartient.