La grenouille Garulfo en a fini d'être un humain, le sort qui l'avait transformé en prince s'est miraculeusement rompu lorsqu'il a embrassé une belle reinette (mais non sans avoir au préalable semé la zizanie au sein du royaume de Brandelune). Parallèlement, dans le pays voisin de Miralonde, le jeune prince Romuald est victime d'un sort tristement inverse puisqu'il a été transformé… en grenouille.
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Nous laissions Garulfo à la fin d'un premier cycle entamé d'une main de maître mais résolu en demi-teinte. Nouveau décor, nouveaux acteurs ? Ne parlez pas si vite.
Fatuité, vanité et irrespect définissent un prince Romuald ressemblant étrangement à un personnage beaucoup plus humble rencontré dans les tomes précédent…
Quel lien farfelu et génial, né de la magie d'une vieille sorcière, les auteurs ont-ils envisagé ? On s'en délecte par avance, sur plusieurs pages, et c'est assez fameux quand, au beau milieu de l'album (planche 27 pour être plus précis), les deux univers se rencontrent, les métamorphoses s'annulent, et le lecteur entrevoit la réponse à ses questions !
Le scénario comprenant deux histoires imbriquées et s'influençant est vraiment bien ficelé et très plaisant. Tout colle et tout est parfaitement bien pensé. On croirait même (et c'est peut-être le cas) que ce tome 3 (premier d'un deuxième cycle) avait été prévu dès l'origine.
D'ailleurs, si le premier tome, malgré un écrin magnifique, présentait un scénario convenu, ce troisième opus fera taire toutes les critiques tant il est exceptionnel dans sa trame, son dessin et ses dialogues.
En plus de ce scénario digne des plus grands auteurs, on notera : la rencontre avec un jeune orphelin de la fratrie Poucet ; un combat aérien tactique avec looping, piqué et prise de bec ; la présence d'un mystérieux ogre mangeur d'enfants ; et toujours cet emploi de la langue française magnifiée, avec, en prime, une fin tout en suspense et en mystère.
J'adore, et je ne peux que recommander
Alain Ayroles.