Editions Mnémos [corriger]

Bon. Il est temps de conclure.

Quelques mois après le tome 2, immédiatement après le tome 3, Sylvo est obligé de quitter sa fumerie d'opium pour une nouvelle mission. Et cette fois, c'est personnel.

Autant dire qu'il ne fait pas dans la dentelle et que l'ambiance légère de Rue Farfadet est loin derrière nous.

Apportant une conclusion satisfaisante à la fois au tome 2 et au tome 3, cet opus se précipite un peu tout de même et aurait pu bénéficier d'un peu plus de pondération. Mais la course aux quatre coins d'une Panam en proie à son équivalent Communard reste haletante et prenante comme jamais.



Chapeau bas et révérence à Raphaël Albert pour une tétralogie extrêmement plaisante à lire et qui a su évoluer au même rythme que son héros et que l'histoire de Panam.

On change radicalement d'ambiance. À l'issue des évènements du tome 2, on retrouve Sylvo allongé sur la natte en bambou d'une fumerie d'opium.

Que ce soit pour l'oubli ou pour retrouver la mémoire, on suit ses souvenirs de fumées, on alterne ses brefs moments de conscience et sa vie à Toujours-Verte, la forêt dont il vient.

Quasiment une biographie, nous suivons la vie de Sylvo de sa naissance à son statut de déraciné.

S'il est plaisant d'en apprendre plus sur lui, on se situe nettement en dehors des autres tomes de la série, que ce soit en terme de fond comme de forme. Ça reste particulièrement agréable à lire, surtout si on apprécie le world-building et les préquelles.

On monte d'un cran dans l'étrange. Les enquêtes banales d'adultère et de chats perdus ne suffisent plus à Sylvo et Pixel.

Portés aux (discrètes) nues après les évènements du premier tome, nos deux "héros" sont amenés, dans une ambiance proche de la révolution, à enquêter sur la disparition d'un journaliste qui-n'est-pas-leur-ami, sur des choses étranges du côté de l'Académie des technomages, sur un cirque pas banal et sur le célèbre Arsène Lutin.

Toujours beaucoup de clins d'œil, notamment à l'elficologue Pierre Dubois, de jeux de mots sur les noms de rues et de quartiers (Farfadets-Poissonniers, Le-Dru-Gobelin, etc.) et aux auteurs de polars (Agatha, Ellroy, Simenon pour ne citer qu'eux) qui donnent leurs noms aux flingues de Panam.

Une lecture plaisante et décontractée, pile ce qu'il me fallait !