Citations à l'affiche
Au suroît
quand la lumière troue et déchire la surface de la mer
quand elle me fauche d'une lame
et m'emporte dans le vortex des émotions
(lever de soleil)
- chacun de nous est un malade mental potentiel, jeune homme. Le normal est une illusion. Nous sommes tous assis à califourchon entre notre univers intérieur et le monde extérieur, nous oscillons dangereusement. La position est très inconfortable, rares sont ceux qui parviennent à garder leur équilibre.
Les protégés obtenaient quinze jours de vacances qu'on ne leur payait pas, ce qui était une façon plus humaine de diminuer les frais. Du reste, les vendeurs acceptaient leur situation précaire, sous le fouet de la nécessité et de l'habitude. Depuis leur débarquement à Paris, ils roulaient sur la place, ils commençaient leur apprentissage à droite, le finissaient à gauche, étaient renvoyés ou s'en allaient d'eux-mêmes, tout d'un coup, au hasard de l'intérêt. L'usine chômait, on supprimait le pain aux ouvriers ; et cela passait dans le branle indifférent de la machine, le rouage inutile était tranquillement jeté de côté, ainsi qu'une roue de fer, à laquelle on ne garde aucune reconnaissance des services rendus. Tans pis pour ceux qui ne savaient pas se tailler leur part !
Sables mouvants
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Et toi
Comme une algue doucement caressée par le vent
Dans les sables du lit tu remues en rêvant
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Mais dans tes yeux entr'ouverts
Deux petites vagues sont restées
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer.
Tu te laisseras donc toujours duper, peuple braillard et stupide. Tu ne comprendras jamais qu'il faut te défier de ceux qui te flattent.
Nous sommes les seuls spectateurs de cette représentation cosmique qui d’habitude se joue sans public. La beauté existe-elle pour elle-même?
Je soutiendrai jusqu'à en être fusillé que l'art, dès qu'il est mis en contact avec la politique, s'abaisse inévitablement au niveau de n'importe quelle pacotille idéologique.
PRINTEMPS À FIALTA.
Beaucoup trop oublient que les gens sont comme des couteaux suisses ; leur métier ne représente qu'une, pas nécessairement la meilleure, en tout cas une seulement de leurs nombreuses potentialités.
La réalité dépasse la fiction, car la fiction doit contenir la vraisemblance, mais non pas de la réalité.
Car les sentiers durent en moyenne beaucoup plus longtemps que les empires, répondant à des besoins plus sérieux.
Le destin n'est rien d'autre que la somme des choix que l'on fait.
A l'horizon, pas un village, pas une maison, pas une route, pas un poteau électrique. Rien pour attester d'une quelconque présence humaine sur cette planète.
Tsukiyo sourit comme si aucun mot n'avait le pouvoir de déranger le conte qu'elle s'est fabriqué pour se protéger de la laideur du monde.
Tous ces travaux étaient créés pour les femmes et toujours avec une idée de construction par rapport au corps. Ce n'était pas des copies de tableaux transposés sur la femme comme l'ont fait d'autres couturiers avec Piet Mondrian.
(Sonia Delaunay sur les rapports entre sa peinture et sa mode)
La beauté d'une femme est le miroir même de son imagination...
Deborah se précipita dans les escaliers, le cœur battant la chamade. Elle était invitée à dîner à Barfield House ! Elle téléphona immédiatement à sa mère à Stratford-upon-Avon. Mrs Camden, femme effacée et fatiguée, usée par les années consacrées à élever Deborah et ses deux frères – Mr Camden ayant disparu pour une destination inconnue peu après la naissance de Deborah, la cadette –, écouta sa fille tout excitée se vanter de son invitation à Barfield House.
— Et porte des sous-vêtements propres, ma chérie, conseilla Mrs Camden. On ne sait jamais ce qui peut arriver.
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J’ai découvert l’Oisans à la fin de l’enfance.
Je devais avoir douze ou treize ans quand je suis monté avec ma mère au col du Gioberney par le versant Valgaudemar. Ce fut mon premier contact avec ce qu’on peut déjà appeler la haute montagne, le col culmine à 3 233 mètres. Si je ne garde aucun souvenir de la bavante qui y mène, la vue au sommet fut un éblouissement, une révélation proche de la conversion de Claudel à Notre-Dame : "Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant, mon cœur fut touché et JE CRUS." En arrivant au col, les Bans me dévoilèrent leur magie. Cette montagne, à l’époque, était recouverte de glace, elle resplendissait littéralement au soleil.
C’était gigantesque et irréel pour l’enfant que j’étais encore. Un monde nouveau s'ouvrait à moi. Je n'avais encore jamais vu une telle netteté, une telle évidence. Je ne l'ai bien sûr pas formulé ainsi à cette époque, mais la beauté m'avait frappé comme la foudre.
Je voulais monter En Haut.
Ses yeux sont secs et ses larmes, intérieures, sont glacées. En apnée, il avance vers le lit de mort. Il tend sa main, secouée de tremblements, vers celle de Raphaëlle à la parfaite immobilité. Aucun souffle de vie ne parcourt plus ses cellules, mais sa main n'est pas encore froide. Il la prend, la serre, et sa bouche se tord de douleur au contact de son aimée disparue. Des larmes déferlent sur ses joues et bientôt les sanglots agitent son corps voûté. Il voudrait s'effondrer sur elle. Est-ce la bienséance ou la pudeur qui le fait renoncer ? Il se maintient autant qu'il le peut. Pleure le plus silencieusement possible, mais ses cordes vocales vibrent d'un chagrin incommensurable.
Chaque fois qu’il sortait marcher il avait l’impression de se quitter lui-même, et, en s’abandonnant au mouvement des rues, en se réduisant à n’être qu’un œil qui voit, il pouvait échapper à l’obligation de penser, ce qui, plus que toute autre chose, lui apportait une part de paix, un vide intérieur salutaire…
Le mouvement était l’essence des choses, l’acte de placer un pied un pied devant l’autre et de se permettre de suivre la dérive de son propre corps.
je suis un peu le Don Quichotte de l'infini et de l'éternité, et l'infini et l'éternité ont sans doute un faible pour les gens comme moi.