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Critiques de Aki Shimazaki (2675)
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No-no-yuri

A part " Suisen", je n'ai jamais été déçue par les pentalogies de l'auteure. Les tourments familiaux et conjugaux qu'elle met en scène, à travers différents points de vue, sont prenants, émouvants. J'ai apprécié les deux premiers tomes de cette nouvelle série, mais celui-ci, je ne l'ai vraiment pas aimé! Les deux étoiles vont aux détails qui précisent certains thèmes déjà abordés avant.



Tout est plat, sans saveur. le style dénué d'émotion, les descriptions. Par exemple, on nous donne deux fois le contenu banal du petit -déjeuner du personnage principal. Intérêt? Quant à Kyôko, la soeur d'Anzu, aucune empathie pour elle! Auto-centrée, d'un pragmatisme froid, prétentieuse, elle ne m'a pas attirée, c'est le moins qu'on puisse dire... Et la raison donnée à son comportement ne m'a pas convaincue.



Le joli lys des champs qui ouvre symboliquement le livre, et le clôt, méritait mieux, je trouve ,que cette tranche de vie décevante !
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Le poids des secrets, tome 5 : Hotaru

Merci à Marie-Hélène, Sandrine et Onee qui toutes trois, à leur manière, m'ont donné envie de découvrir cette pentalogie que j'ai tenu à terminer dans son intégralité avant de donner mon avis. Cette série m'a suivie toute la semaine, lecture fluide et sobre, épurée et sensible. J'avoue que si j'avais donné mon avis dès la fin du 1er tome, il aurait été différent, sans doute moins enthousiaste car je n'ai senti qu'au 3ème tome que la magie opérait, que l'écriture de Aki Shimazaki, que je trouvais sèche et peu ciselée, se révèle être en fait d'une délicate et troublante poésie. Moi qui aime les écritures travaillées, il m'a fallu un temps d'adaptation pour apprécier ce style très concis. D'un côté le livre, avec ses cinq tomes, se lit avec facilité et aisance, d'un autre côté l'écriture concise ne m'a pas complètement nourrie même si j'en percevais peu à peu la poésie. Je suis ainsi moins dithyrambique que d'autres personnes même si j'ai pris un grand plaisir à lire ce livre. Disons qu'il finit moins corné que certains de mes livres.



De lourds secrets de famille narrés par un protagoniste différent à chaque tome. Un kaléidoscope permettant de donner la parole à chacun et de connaitre les différents ressentis, la façon de vivre ces mêmes événements. le procédé est original et intéressant. Ces angles d'approche différents se font écho, donnent de l'épaisseur et de la subtilité à l'histoire.



Le 1er tome, Tsubaki, se place du point de vue de Yokiko. Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d'abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d'une vie familiale marquée par les mensonges d'un père qui l'ont poussée à commettre un meurtre. Ce récit mêle L Histoire et l'intimité d'une famille. L'Histoire et les histoires. Les bombes meurtrières et le poison meurtrier. le crime parfait et insoupçonnable. La façon dont la jeune fille découvre le secret familial qui va la pousser au meurtre est d'une fascinante et troublante beauté. La scène est gravée en moi. Tsubaki signifie Camélia en japonais et en effet, il s'agit de la fleur préférée de Yukiko. Elle aime dans cette fleur le contraste des couleurs et leur épanouissement en plein hiver : « Dans la campagne près de Tokyo, quand il neigeait, je trouvais les fleurs dans le bois de bambous. le blanc de la neige, le vert des feuilles de bambous et le rouge des camélias. C'était une beauté sereine et solitaire. »



Le 2ème tome Hamaguri, palourde en japonais, pointe le projecteur sur Yokio, ancien amoureux de Yukiko. Cette dernière, au moment des bombes, a soudainement renoncé à le voir malgré la puissance de leur amour. Devenu âgé, Yukiko comprend, grâce à sa maman qui se meurt, pourquoi cette femme aimée a agi ainsi dans ce passé lointain. Hamaguri signifie coquillage seul vestige de son amour passé : « Chez les hamaguri, il n'y a que deux parties qui vont exactement ensemble, même si en apparence elles semblent pareilles. On souhaite que les filles puissent rencontrer l'homme idéal pour le reste de leur vie. Tout le monde ricane. Madame Tanaka dit d'un ton sérieux : — Après avoir mangé, jouez avec les coquilles et retrouvez les paires originales. Ce n'est pas facile, vous allez vite vous en rendre compte. »



Le 3ème tome Tsubame, qui signifie hirondelle, donne le point de vue de la maman de Yokio, Mariko, aux origines coréennes qu'il faut absolument cacher, le racisme envers les coréens étant très fort au Japon. Mariko est non seulement coréenne mais également maman célibataire d'un enfant naturel. Mariko est une survivante du tremblement de terre de 1923 et de la bombe de Nagasaki. Elle doit son salut grâce à la bienveillance et la bonté de deux hommes : le prêtre étranger catholique qui l'accueille tel un père lors du tremblement de terre, « monsieur Tsubame » et son mari qui saura l'aimer d'un amour pur et profond.



Le 4ème tome, Wasurenagusa, myosotis en japonais, donne la voix cette fois à l'époux de Mariko, Kenji, depuis leur rencontre jusqu'à leur vieillesse. C'est sans doute le personnage le plus attachant et le plus émouvant de cette série. J'ai été touchée par l'amour qu'il porte à sa femme et au sacrifice qu'il accomplit pour elle, en décidant de rompre avec sa famille dont il est l'unique héritier pour cette femme « aux origines douteuses » selon les dires de sa mère.



Enfin le 5ème tome, Hotaru, ou luciole, clôt en beauté cette pentalogie en se plaçant du point de vue de la petite fille de Mariko, Tsubaki. Mariko, affaiblie, va se confier à elle. La jeune fille sera la seule à connaitre les lourds secrets de famille. C'est le tome que j'ai préféré, celui qui m'a fait comprendre l'emprise sous laquelle Mariko se trouve avoir été, dernière pièce d'un puzzle familial lourd et complexe. le tome où on comprend comment et pourquoi Mariko est tombée dans l'eau sucrée : « Ho…ho…hotaru koi..Venez les lucioles ! L'eau de l'autre côté est salée, l'eau de notre côté est sucrée. Venez les lucioles ! Elle s'est arrêté et m'a dit : Quelle chanson cruelle ! C'est un piège / Tsubaki, prends garde de ne pas tomber dans l'eau sucrée ». Protection d'une grand-mère se confiant pour que sa petite fille ne réitère pas les mêmes erreurs. C'est doux, tendre, complice.



Chaque titre désigne une plante ou un animal très symbolique dans la compréhension de l'histoire et qui incarnent chacun des personnages. La poésie se révèle avec sobriété et prend sa source dans la nature : « Les fleurs des pêchers dans le jardin commencent à s'épanouir. Les moineaux chantent bruyamment sur les arbres. Il y a des bourgeons de saule sur le bord de la rivière. le vent n'est plus celui de l'hiver. C'est le début du printemps ».

Les couleurs, les sons, les odeurs accompagnent l'intimité de ces récits. « le rouge des camélias est aussi vif que le vert des feuilles. Les fleurs tombent à la fin de la saison, une à une, sans perdre leur forme : corolle, étamines et pistil restent toujours ensemble. Ma mère ramassait les fleurs par terre, encore fraîches, et les jetait dans le bassin. Les fleurs rouges au coeur jaune flottaient sur l'eau pendant quelques jours ».



Une fresque, un puzzle, un kaléidoscope, dans lequel il manque, je trouve, le point de vue de Ryoji Horibe, l'amant de Mariko. Un livre à tiroirs au style épuré dont la retenue fait le charme et la poésie.

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Hôzuki

Dans sa boutique, Mitsuko vend des ivres d'occasion, et le vendredi soir elle devient entraîneuse dans un bar. Elle le fait pour pouvoir élever son fils Tarô, sourd et muet, un fils qu'elle a adopté illégalement... Un jour, Mme Sato franchit le seuil du magasin, à la recherche de livres pour son époux diplomate. Elle est accompagnée de sa fille Hanako, qui se lie d'amitié avec Tarô. La rencontre de ces deux enfants va mettre en péril l'équilibre de vie de Mitsuko, qui repose sur un lourd secret qui va réunir les deux femmes.



Un très court roman, ou une longue nouvelle. Aki Shimazaki nous y conte quelques semaines de la vie d'une libraire et de son fils, une femme un peu perdue qui a trouvé sa rédemption en sauvant un enfant. L'auteure nous y montre comment l'amour maternel peut l'emporter sur tout, une amitié naissante, la compassion, ...



Les personnages, à peine décrits, n'y vivent que par leurs actes et leurs pensées. Mais ce sont quatre personnalités fortes, les deux mères et leurs enfants, qui s'affrontent en douceur, sans violence physique. Et l'amour maternel choisi finira par l'emporter.



Un très joli petit livre servi par une écriture très intimiste. Une belle fable et une ode à l'amour maternel.
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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Suisen

Le type, Monsieur Kida qu’on l’appelle avec bienveillance, est là dans son appartement, un verre de whisky à la main. Pas n’importe lequel, un Suntory Whisky Toki. Il faut s’avoir s’aventurer en dehors des sentiers battus qui mène au mont Fuji et au Nikka. Sans glace. Sans musique. Sans bruit. Mais ce type, pauvre type, une femme, une maîtresse, plusieurs maîtresses même. Il croit être au sommet de l’échelle et de la popularité. Et ce n’est pas sa relation avec cette jeune et belle actrice qui va faire dégonfler son ego masculin, dimensionné à son pouvoir de séduction, si je ne veux pas virer dans la vulgarité. Plus haute sera donc la chute. Il est à la tête de sa société, des whiskys très réputés. D’ailleurs, son affreuse belle-mère va lui laisser les pleins pouvoirs, l’évidence même, lui le fils prodige du père fondateur.



Alors oui, tu me diras, ce type est exécrable, imbu de sa personne, indigeste même en période de fête. Pourtant, il m’a bien fait sourire, il y a peu d’occasions de sourire dans la vie. Et je n’ai même pas honte à m’amuser de ses malheurs tant cette personne est méprisable, abjecte même. Mais derrière cet aspect presque malsain de l’homme, il y a aussi la critique acerbe de la société japonaise qui place encore dans les esprits la femme comme un objet de décoration ou de confort. Le couple n’existe pas en tant que tel, il est juste question de l’homme, et des femmes qui gravitent autour de lui pour son plus grand plaisir, plaisir sexuel, plaisir culinaire. Parce qu’avant de passer à la casserole, il faut mettre le couvert.



« - Monsieur Kida, j'aime beaucoup le whisky de votre société. Mais vous n'êtes pas digne de votre excellent produit. C'est mystérieux pour moi. »



Et comme tout bon roman, celui-ci finit avec un verre de whisky. Vide le verre, à force de déguster les mots au coin du feu, imaginant l’odeur grillée des yakitoris d’une gargote bon marché, une femme vient me resservir un verre, les verres sont si petits comme les romans de Aki Shimazaki, le pan de son kimono légèrement entrouvert, laissant apparaître la pointe d’un sein, l’ébauche d’une toison pubienne. Là où il y a du whisky, il a du sexe parce que je ne vaux pas mieux que Monsieur Kida. Alors je finis mon second verre, et ferme la dernière page de ce roman. Merci, vivement un Nikka Coffey Grain ou à défaut, un Lagavulin...
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Suzuran

Suzuran, c’est le muguet, la discrète fleur printanière.



Suzuran, c’est une magnifique poterie, l’œuvre d’Anzu, la potière qui vit pour son art en élevant son petit garçon. Mais la vie n’a pas toujours été facile avec sa grande sœur, brillante et croqueuse d’hommes.



Le suzuran, malgré sa beauté, est aussi une plante toxique, comme le bonheur dont les racines sont le malheur d'une autre.



Suzuran, c’est un roman d’amours et de femmes japonaises, un court texte avec la grâce d’un ikebana.

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Tonbo

Nobu est un fils sans père- un thème récurrent de cette pentalogie où les pères meurent d'épuisement au travail,-Mitsuba- disparaissent pour permettre à leur famille de vivre sans déshonneur -Zakuro- ou se suicident harcelés par des campagnes de dénigrement injustes -Tonbo.



Nobu est un fils sans père , donc, et un homme qui oppose à l'injustice, à la sujétion, au sacrifice de l'individu,  le pouvoir du libre arbitre, de l'initiative individuelle.



Et qui ose substituer aux valeurs toutes puissantes d'un capitalisme ancré dans les traditions féodales de soumission au chef, les ambitions d'une pédagogie de la confiance, du soutien, de la créativité.  Il quitte la grande compagnie Goshima et crée une école du soir, un juku, fondée sur ces valeurs, pour permettre aux collégiens d'intégrer l'école de leur choix.



Son école porte un nom ailé,  diapré , joyeux comme une ancienne chanson,  léger comme l'insecte qu'elle désigne : Tonbo, la libellule.



A travers elle, et grâce à des emboîtements de récits- gigogne, Nobu redonne sens et honneur au métier et à la vie de son père,  enseignant calomnié.



Il retrouve la gaieté de la chanson enfantine fredonnée par sa fille.



En somme, il renoue les deux bouts de son histoire, il les accole. 



Ne dit-on pas que deux libellules qui s'accouplent forment un coeur?  Et que ce coeur a la forme même du Yamato, le vieux Japon primitif?



Le  coeur du pays, le coeur d'un père, le coeur d'un fils.



Le nom d'un insecte ailé,  celui d'une chanson, celui d'une école et celui d'une petite fille.



Ce troisième livre  tisse des correspondances plus étroites entre passé et présent, tradition et modernité.  



La trame se serre, le fil se tend, la navette passe et repasse entre les personnages.



Le chagrin se console, la blessure se ferme, la poésie s'incante, le coeur se berce.



Je suis au coeur du labyrinthe et je ne veux surtout plus en sortir. Je ne lâche pas le fil.. .



Impossible de refermer ce bestiaire fabuleux,  cet herbier délicat , où fruits,  fleurs,  insectes dessinent une cosmogonie complexe , malgré des phrases toutes simples, des histoires toutes nues.



 Touché(e) par  une simplicité si profonde, une complexité si limpide.





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Tsukushi

Ce quatrième tome me laisse un sentiment troublant .

L'idée dérangeante que la lecture lisse du début de l'ouvrage cachait quelque chose de tragique ou déstabilisant !

Yûko a épousé en avril 1981 Takashi Sumida, le fils du président de la banque du même nom.

Sereine et comblée, elle découvre une boîte d'allumettes décorée de Tsukushi, figure symbolique qu'elle trouve " artistique et érotique " lors de l'anniversaire de sa fìlle Mitsuda.

Treize ans après son mariage elle s'aperçoit brutalement qu'elle ne connait pas son époux.....



Est- il possible que les apparences et les convenances, le poids des origines sociales et la maîtrise continuelle de soi, comme un rituel dans cette société japonaise si opaque cachent secrets et mensonges, non- dits et dissimulations ?

Afin de préserver conventions et statut au sein d'une grande famille ?

On sent confusément que quelque chose nous échappe au cours de cette lecture mais Quoi ?



Bien sûr, les apparences sont à sauver à tout prix , coûte que coûte dans une société froide, où les doubles vies sont enfouies au coeur d'un silence impénétrable, oú tradition et modernité se heurtent de plein fouet.

La famille idéale japonaise ne serait- elle qu' hypocrisie et sauvetage des apparences, renonciations et secrets , frustrations ?



Une fois de plus, l'auteur nous surprend par sa finesse.

Simplicité , profondeur et sensibilité se mêlent .

Poésie et beauté, élégance et pudeur donnent à ce récit intimiste , bouleversant teinté de mystère jusque dans les dernières pages un charme envoûtant .

Douleur et Lumiére ! Un ravissement !

Quel bonheur les romans japonais ! J'ai lu et chroniqué le tome 5 il y a quelque temps sur ce site.



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Hôzuki

Comme toujours dans les livres d'Aki Shimazaki, changement de tome, changement de narrateur.

Dans le premier livre on découvrait deux personnages : Mitsuo, rédacteur dans un journal, et Mitsuko, une amie d'enfance, entraîneuse dans un bar. Le récit se faisait du point de vue du jeune homme.

.

Dans "Hozuki", la narratrice est Mitsuko. On en apprendra plus sur sa vie, son passé (jeune fille puis prostituée) et sur son présent (gérante d'une librairie de livres d'occasion, mère d'un jeune métis sourd-muet), et sur son refus des relations sociales. Cette envie de rester dans sa bulle. Sans contact. Une envie qui va être forcée. Et qui va nous permettre d'en apprendre plus sur ce petit bout de chou de 7 ans, le fils de Mitsuko.

.

Je patiente. Je vais lire un autre livre avant de me lancer dans le tome 3. Mais je suis très intriguée. Je me demande qui sera le narrateur/la narratrice. Clairement Mitsuko est le centre de gravité de cette série (qui s'intitule "dans l'ombre du chardon", le "chardon" étant le nom d'entraîneuse de Mitsuko).
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Fuki-no-tô

Comme toujours avec Aki Shimazaki, je me retrouve plongé dès son titre dans mes cours de biologie végétale à la recherche de la pétasite du Japon, je passe sous silence la classification latine de l'espèce. Comme j'aime bien le silence et que je n'étais pas des plus assidus dans cette matière ça m'arrange un peu. Bref, revenons à la lumière du récit, ou plutôt à l'ombre du chardon.



Me promenant dans cette forêt de bambous, à la cueillette de ces pétasites - tu sens déjà ce délicieux parfum de fuki-miso mijotant dans la marmite -, je croise au loin ce couple, une femme avec une femme, Mistuo et Fukiko, qui se tiennent la main. L'image est belle dans ce Japon, où l’homosexualité est encore un sujet "légèrement" tabou, encore plus dans cette campagne reculée loin des quartiers tintamarres de Shibuya ou de Harajuku. Est-ce la présence des bambous, cette ambiance végétale qui m'entoure, mais je perçois ce parfum d'amour et de retenu. Juste une main dans la main, pas besoin d'être plus démonstratif, l'amour perçu dans ce silence contenu que seule une mélodie de Bach ou de Schubert viendrait imperceptiblement bercer.



Mitsuo et Fukiko se sont pris un petit week-end, à l'abri des regards dans ce petit ryokan isolé. La patronne fait une drôle de tête, mais au final, avec le plus grand respect, elles se font discrètes. Au bain, elles vont, le yukata s'ouvre, et je suis aux anges, silhouettes élancées, cheveux libérés, pubis mouillé. Un bain de vapeur enveloppe le onsen, zut, je ne vois plus rien, la buée accapare mes lunettes, saleté de myopie, je perds les meilleurs moments quand elles s'approchent l'une de l'autre, se lavent passionnément, caresses sensuelles... Et avec pudeur, comme la plume de l'auteure. Toujours aussi belle, aussi poétique que délicate, juste l'image des mots qui se pose dans mon inconscient. A la découverte de la nature, à la découverte de sa "nature", à l'ombre des bambous.
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No-no-yuri

C'est le troisième opus du nouveau cycle "Une clochette sans battant" écrit par l'autrice Aki Shimazaki. D'après d'autres avis, celui-ci était décevant par rapport au deux premiers. Moi, j'ai bien aimé, juste un bémol sur la fin un peu inattendue mais pourquoi pas. Contrairement aux deux premiers où les héroïnes étaient plutôt sympathique, sur cet opus ci, l'héroïne Kyoko, soeur de Anzu, est une femme célibataire, très belle mais ayant une vie privée très dissolue. Elle aime avoir des amants, mariés de préférence pour ne pas avoir à se marier elle-même. . Elle a une haute opinion d'elle-même. Sa vie professionnelle est très remplie en tant que secrétaire de direction. Mais le départ soudain de son ancien patron paternaliste et l'arrivée d'un second beaucoup plus jeune vont ébranler en elle pas mal de certitudes.

J'ai bien aimé le portrait de cette femme qui peu à peu se modifie au vu des changements qu'elle subit.

Hâte de lire le quatrième opus.

Un joli récit.
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Hôzuki

Hôzuki est le nom japonais du physalis, cette petite plante avec un petit fruit orange niché dans une délicate coque de feuilles jaune verte presque translucides.

C’est le nom de la boutique de livres d’occasion que tient Mitsuko, une célibataire endurcie qui vit avec sa mère et son fils de 7 ans, un petit garçon métis et sourd.

Ce court roman est tout doux, même si chacun des protagonistes cache un secret, en lien avec ce fameux physalis.

Avec une écriture simple et épurée, l’auteure nous raconte une histoire d’amour et de hasard empreinte de poésie.

J’ai été happée par cette histoire et l’ambiance typiquement japonaise qui règne au coeur de ces pages.
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Mitsuba

Entamer une pentalogie de l'auteure est toujours un grand plaisir. Je n'avais lu d'" Au coeur du Yamato" que le troisième tome, " Tonbo", et j'ai voulu reprendre ma lecture dans l'ordre .



Mitsuba, le trèfle à trois feuilles...symbole de promesse en japonais...shamrock irlandais...



C'est au café qui porte ce nom que Takashi Aoki , trentenaire ambitieux, donne depuis quelques temps rendez-vous à la jolie réceptionniste de son entreprise, Yûko, dont il est amoureux. Il est fier d'être un shôsha-man ( employé d'une firme commerciale) . Et il désire épouser Yûko, qui accepte.



Socialement et sentimentalement, tout semble donc aller pour le mieux. Mais c'était sans compter l'emprise psychologique, le harcèlement moral que les grandes sociétés japonaises exercent sur leurs salariés... Effarante et révoltante réalité de femmes et d'hommes dévoués à leurs entreprises jusqu'à en perdre toute vie de famille., toute liberte individuelle... A moins de démissionner...



Je me suis beaucoup attachée aux personnages, écartelés entre leurs désirs profonds et le poids social, professionnel. L'écriture est toujours délicate et sensible. J'ai trouvé la fin fort émouvante, le tremblement de terre de Kobe en arrière-plan donne une dimension tragique aux destins.... Je suis impatiente de découvrir la suite! Mitsuba,une promesse de lecture à venir tout aussi réjouissante.
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Suzuran

Un livre merveilleux , doux , discret ,pétri d’émotions , habité par des passions sous le symbole des fleurs et de la nature , poétique, inspiré, discret et efficace à l’image d’une amie chère qui m’avait incitée à le lire en octobre 2020 !!



Elle se reconnaîtra sûrement !



De minuscules histoires contées avec une délicatesse sans pareille !



À l’image de cette auteure à part qui nous donne à nous lecteurs tant de bonheur même lorsque l’on est déprimé et anxieux !

Merci à toi, mon amie !

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Suisen

Confession d'un masque. Dégonflage d'une baudruche. Exécution d'un fantoche. 



Suisen est un coup d'épée dans l'eau .



Un intermède grotesque dans la pentalogie, et le seul des cinq livres, à mon sens, à être dépourvu d'intérêt. Comme son personnage principal et narrateur.



Comme Narcisse  -Suisen, en japonais-  épris de son image et condamné à s'y noyer faute de se connaître, Gorô Kida, (entrevu et déjà profondément antipathique dans Azami),  est incapable de se voir tel qu'il est, refuse de  reconnaître  l'enfant blessé qui est en lui, et se contente pendant les trois quart du récit d'être  l'hagiographe consternant de son lamentable personnage de play boy creux, présomptueux, infatué de sa personne et d'un égoïsme tyrannique.



Avant de se faire le critique consterné de ce qu'il est vraiment...mais sans nous toucher pour autant.



L'auteur pourtant sait à merveille capter les complexités de ses personnages, et sait faire béer  leurs failles derrière un discours factuel et neutre. Ici , elle échoue tant la charge, à tous les sens du mot, est lourde..



Gorô, le sujet, n 'est guère reluisant, on l'a dit, son univers- une compagnie familiale de whisky japonais- sans grand intérêt , et son exécution en cinq actes n'a pas le brio d'une comédie puisque c'est la victime qui raconte, ni le tragique d'un drame, tant la victime échappe à notre compassion, ou même à notre empathie..



On s'ennuie donc un peu. Et on a hâte de retrouver les autres personnages et locuteurs subtils, complexes et raffinés,  À L'ombre du chardon.



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Azami

On se glisse avec délice

Dans les pentalogies fleuries

D'Aki Shimazaki...



Après "Le poids des secrets", me voici plongée dans le premier tome de " L'ombre du chardon", " Azami" justement, cette jolie fleur sauvage de chardon...



C'est le nom secret que Mitsuo avait donné à une camarade de classe, Mitsuko, lorsqu'il avait onze ans. Il était amoureux de cette fillette" belle mais d'un abord difficile", d'où l'idée du chardon...Et il la retrouve par hasard vingt quatre ans plus tard.A un moment de sa vie difficile, son couple étant sexless, pourtant il aime sa femme...



La magie de l'écriture de l'auteure, directement en Français, est toujours là, de même que le mystère prenant de ses personnages. La société japonaise actuelle est analysée subtilement: les difficultés de communication conjugale, la solitude urbaine des corps et des coeurs, le travail trop prenant.



Il n'est pas besoin d'en dire plus, les livres de l'auteure nous communiquent leur parfum de nostalgie, leur introspection tout en délicatesse, dans un style épuré, doux et sensible.Je vais poursuivre avec grand plaisir cette balade champêtre en cueillant le physalis...





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Le poids des secrets, tome 4 : Wasurenagusa

Il y a des jours où on se sent un peu con, excusez-moi l'expression. Comme par exemple quand on lit un bouquin et qu'on s'aperçoit, une fois dévoré, que c'était le tome 4 d'une pentalogie. Et bien c'est ce qui vient de m'arriver avec Wasurenagusa, quatrième opus de la série "Le poids des secrets", et alors je me sens toute bête, d'autant plus que c'était écrit sur la quatrième de couverture. C'est vrai, je ne lis pas systématiquement la partie biographie, ce qui m'intéresse c'est l'histoire. Et là, elle me plaisait l'histoire.



Parlons-en, justement, de l'histoire. Elle est simple, elle se déroule au Japon, en grande partie avant la deuxième guerre Mondiale, c'est de l'amour, beaucoup d'amour, face à l'hypocrisie et à la rigueur des traditions.

C'est un récit court (123 pages) à l'écriture épurée, mais ne vous y fiez pas, c'est en réalité un roman très riche. En effet, sans avoir l'air d'y toucher et avec une grande simplicité, beaucoup de thèmes sont abordés : l'héritage et la filiation, la stérilité masculine, le devoir, l'amour et bien sûr "le poids des secrets". J'ai été touchée par la délicatesse de l'auteure pour aborder tous ces thèmes, surtout je l'avoue, par sa façon de parler de l'amour, ou plutôt des amours, le charnel, le romantique, mais aussi l'amour pur et désintéressé d'une maman pour son enfant (je suis partisane c'est vrai ;p).



Au final, c'est une très beau roman qui se lit très bien sans avoir lu les trois premiers tomes... Ceci dit, comme j'ai beaucoup aimé, je vais lire les quatre autres c'est sûr, et si je vous ai convaincus, vous pouvez même lire la pentalogie dans l'ordre ;-)
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Zakuro

Deuxième volet de la grande fresque 'Au cœur du Yamato', 'Zakuro' évoque avec délicatesse et retenue un fait méconnu et sombre de l'histoire du Japon moderne, à savoir l'emprisonnement longtemps après la fin de la seconde guerre mondiale de soldats japonais dans les camps soviétiques.



Le narrateur est Monsieur Toda, le supérieur bienveillant de Takashi dans 'Mitsuba'. C'est son père qui a été envoyé en Sibérie et n'en est jamais revenu. Après ça, la vie a repris son cours pour Monsieur Toda et ses frère et sœurs, mais pas pour leur mère qui attend toujours le retour de son mari, alors même que 25 ans ont passé et qu'elle est désormais atteinte de démence. Monsieur Toda continue donc à chercher son père et, ce faisant, découvre de difficiles secrets sur son pays et sa famille.



Voilà pour l'histoire. Mais ce résumé ne suffit pas à montrer le talent de l'auteure Aki Shimazaki, qui parvient à garder sa même patte caractéristique que dans 'Mitsuba' : pudeur, poésie, jeu sur les mots et les symboles, tout en se renouvelant complètement, à la fois dans le thème abordé, les caractères des personnages et le ton serein du livre. C'est donc à mes yeux une très belle réussite que ce savoureux 'Zakuro'.
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Niré

Niré, le 4ème opus de la pentalogie Une clochette sans battant, nous raconte Nobuki niré, frère d'Anzu (Suzuran) et de Kyoko (No-no-Yuri) et fils de Fujiko et Tetsuo (Sémi).

J'ai malheureusement été un peu déçue cette fois, Nobuki est gentil garçon mais ô combien fade et transparent, et je me suis ennuyée à ses côtés sans ressentir beaucoup d'émotions.

Les « découvertes » de Nobuki m'ont laissée sur ma faim, puisque Aki Shimazaki nous en a dit beaucoup plus long au cours des précédents tomes qu'à son personnage. de ce fait, il ne se passe rien de nouveau dans ce tome, j'ai rongé mon frein en attendant de nouvelles révélations, qui attendront finalement le dernier tome (ou pas) ...

Aki Shimazaki amène habituellement les situations avec finesse, à légers pas de ballerine. Là elle m'a fait l'impression d'avoir chaussé ses grosses geta, et je l'ai vue arriver de loin quand elle met en place de trop nombreuses coïncidences.

Ce numéro quatre en demi-teinte est clairement celui que j'ai le moins apprécié jusqu'à présent dans cette pentalogie. Je remarque d'ailleurs que souvent l'auteure me captive moins quand elle met un personnage masculin à l'honneur (j'avais ainsi été déçue de Suisen). Aki Shimazaki me semble peiner à se renouveler. J'espère que le dernier tome apportera un nouvel angle intéressant et relancera mon intérêt.

Je suis en revanche toujours aussi séduite par les magnifiques couvertures et cette jolie feuille d'orme (qui se dit niré en japonais) dorée tourbillonnante chahutée par le vent et les fines gouttes de pluie.

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Le poids des secrets, tome 2 : Hamaguri

Dans le deuxième tome du poids des secrets appelé "Hamaguri" comme la coquille d'une palourde dans laquelle les deux enfants ,Yukiko et Yukio, s'étaient promis un amour éternel en y inscrivant leurs prénoms, quand ils étaient enfants, à Tokyo, nous quittons le point de vue de Yukiko, la fille et abordons, l'histoire de Yukio, le garçon.

Un histoire bien lourde pour ce garçon qui ignore jusque la fin son secret de famille et sa parenté avec la petite fille qu'il retrouve quelques années plus tard. Elle disparaît de sa vie sans qu'il en connaisse les raisons.

On le retrouve plus âgé, marié à une autre, vivant avec sa mère, Mariko, présente dans le premier roman.

Impression étrange pour la lectrice que je suis car je connaissais son secret et lui, l'apprend seulement à la fin du livre.

C'est un merveilleux petit roman que nous a écrit Aki Shumazaki, Japonaise installée au Canada. Elle a un vrai talent de conteuse et bien que le sujet soit grave, son écriture est calme et sereine, sans traduction car elle écrit en français.

Je découvrirai avec plaisir la suite mais je me laisse un peu de temps.

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Azami

Mitsuo, jeune trentenaire croise par hasard Gorô Kida, un ancien camarade de classe devenu le président d'une importante compagnie de spiritueux... Il se rend avec lui dans un club très sélect, où il croise une autre ancienne

amie d'école, Mitsuko, devenue entraîneuse...



Cette amie d'école qu'il surnommait "Azami"...fut son premier amour !



Leur retrouvailles furent passionnées, sincères...mais éphémères, chacun ayant aussi évolué différemment. Il n'empêchera que Mitsuko / Azami restera le 1er et grand amour de Mitsuo...La nostalgie, l'évocation de leurs souvenirs communs de lycéens....leur sensibilité réciproque...



Ce récit sera sous le symbole de l'Azami... reflétant sû rement la complexité , le mystère et le caractère sauvage de Mitsuko...

""L'Azami ".

Je trouve cette fleur unique, avec sa forme particulière et sa couleur violette . On n'en offre pas en cadeau à cause des épines pointues sur les feuilles .

Une fleur d'un abord difficile "..........



"Mitsuko était arrivée en dernière année. Très différente des autres, elle

m'intriguait beaucoup. Elle me semblait solitaire. Il y avait en elle

quelque chose qui l'approche de quiconque" (p. 24)



Un très beau et très émouvant moment de lecture, avec toujours,le bonheur de la plume subtile, sensible de Aki Shimazaki....qui envoûte et nous tient en haleine !!
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