Citations de Stendhal (1756)
"Dis lui que je t'aime, mais non, ne prononce pas un tel blasphème, dis lui que je t'adore, que la vie n'a commencé pour moi que le jour où je t'ai vu, que dans les moments les plus fous de ma jeunesse, je n'avais jamais même rêvé le bonheur que je te dois ; que je t'ai sacrifié ma vie, que je te sacrifie mon âme. Tu sais que je te sacrifie bien plus"
C'est parce qu'alors j'étais fou qu'aujourd'hui je suis sage.
Le bonheur c'est de faire de sa passion son métier.
Il suffit d'un très petit degré d'espérance pour causer la naissance de l'amour.
Stendhal
— Voilà, se disait-il, comme sont ces gens riches, ils humilient et croient ensuite pouvoir tout réparer, par quelques singeries !
La seule excuse de Dieu, c'est qu'il n'existe pas.
« Eh, Monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l'azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. Et l'homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé d'être immoral ! Son miroir montre la fange, et vous accusez le miroir ! Accusez bien plutôt le grand chemin où est le bourbier, et plus encore l'inspecteur des routes qui laisse l'eau croupie et le bourbier se former. »
Le Rouge et le Noir. 1830
En me promettant à moi-même de ne jamais aimer, je m’étais imposé une tâche au-dessus des forces de l’humanité ; aussi ai-je été constamment malheureux.
Je me félicite toujours du hasard qui nous a portés à aimer la lecture… C'est un magasin de bonheur toujours sûr et que les hommes ne peuvent nous ravir.
(Extrait d'une lettre adressée à sa sœur Pauline)
La parole a été donnée à l'homme pour cacher sa pensée.
L'amour est une fleur délicieuse mais il faut avoir le courage d'aller la cueillir sur les bords d'un précipice affreux.
On peut tout dire avec un regard, et cependant on peut toujours nier un regard, car il ne peut pas être répété textuellement.
Henri Bayle dit Stendhal
dans: " De l'amour"
A qui sait comprendre, peu de mots suffisent.
« Messieurs les jurés,
« L'horreur du mépris, que je croyais pouvoir braver au moment de la mort, me fait prendre la parole. Messieurs, je n'ai point l'honneur d'appartenir à votre classe, vous voyez en moi un paysan qui s'est révolté contre la bassesse de sa fortune.
« Je ne vous demande aucune grâce, continua Julien en affermissant sa voix. Je ne me fais point d'illusion, la mort m'attend : elle sera juste. J'ai pu attenter aux jours de la femme la plus digne de tous les respects, de tous les hommages. Mme de Rênal avait été pour moi comme une mère. Mon crime est atroce, et il fut prémédité. J'ai donc mérité la mort, messieurs les jurés. Mais quand je serais moins coupable, je vois des hommes qui, sans s'arrêter à ce que ma jeunesse peut mériter de pitié, voudront punir en moi et décourager à jamais cette classe de jeunes gens qui, nés dans une classe inférieure et en quelque sorte opprimés par la pauvreté, ont le bonheur de se procurer une bonne éducation et l'audace de se mêler à ce que l'orgueil des gens riches appelle la société.
« Voilà mon crime, messieurs, et il sera puni avec d'autant plus de sévérité que, dans les faits, je ne suis point jugé par mes pairs. Je ne vois point sur les bancs des jurés quelque paysan enrichi, mais uniquement des bourgeois indignés... »
La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l'âme chercher le chagrin qui nous dévore.
Un roman est comme un archet, la caisse du violon qui rend les sons, c’est l’âme du lecteur.
Je me félicite toujours du hasard qui nous a porté à aimer la lecture… C'est un magasin de bonheur toujours sûr et que les hommes ne peuvent nous ravir.
Julien se rapprochait de la place où elle était, toujours causant avec Altamira ; elle le regardait fixement, étudiant ses traits pour y chercher ces hautes qualités qui peuvent valoir à un homme l’honneur d’être condamné à mort.
Comme il passait près d’elle :
— Oui, disait-il au comte Altamira, Danton était un homme !
Ô ciel ! serait-il un Danton, se dit Mathilde ; mais il a une figure si noble, et ce Danton était si horriblement laid, un boucher, je crois. Julien était encore assez près d’elle, elle n’hésita pas à l’appeler ; elle avait la conscience et l’orgueil de faire une question extraordinaire pour une jeune fille.
— Danton n’était-il pas un boucher ? lui dit-elle.
— Oui, aux yeux de certaines personnes, lui répondit Julien avec l’expression du mépris le plus mal déguisé, et l’œil encore enflammé de sa conversation avec Altamira, mais malheureusement pour les gens bien nés, il était avocat à Méry-sur-Seine ; c’est-à-dire, mademoiselle, ajouta-t-il d’un air méchant, qu’il a commencé comme plusieurs pairs que je vois ici. Il est vrai que Danton avait un désavantage énorme aux yeux de la beauté, il était fort laid.
Ces derniers mots furent dits rapidement, d’un air extraordinaire et assurément fort peu poli.
Les vraies passions sont égoïstes.
La beauté est une promesse de bonheur.