Alors, Londres, ça swingue ? Eh bien non, ça stink (stinker = puer en brusseleir ou en flamand) !
1858 est l'année de la grande puanteur à Londres (The Great Stink – tiens, le patois de Bruxelles rejoint la langue anglaise) et même la reine Victoria est incommodée par les remugles montant de la Tamise, dont le débit est tari.
Une fois de plus, les auteurs nous proposent un album qui pulse, qui a du corps, de l'esprit, de la profondeur et pour le moment, pas d'essoufflement de la série (ouf, parce que je l'aime bien).
La bande dessinée continue de mélanger habillement le fantastique, l'historique, le roman social, la critique sociale, les conditions de la femme, des enfants (il ne faisait pas bon être un gosse à cette époque), sans que les sujets ne prennent le dessus l'un sur l'autre ou que le tout ressemble à un bordel.
La reine Victoria, déconnectée du monde, me donne toujours envie de la secouer (mais on a envie de baffer tous les dirigeants, surtout IRL), tant elle vit loin de toutes les misères endurées par une partie de ses sujets, notamment les femmes et les gosses. Notre équipe va lui jouer un tour de pendu et cela lui fera les pieds, tiens !
Les dessins sont toujours très agréables à regarder, détaillés et j'ai aimé les allers-retours dans le temps, car ils éclairent toujours l'histoire ou nous détaillent le passé d'un personnage. Maintenant, nous savons pourquoi les enfants étaient enlevés dans notre époque (j'aurais dû le comprendre, c'est vieux comme le monde)…
Une bédé qu'il vaut mieux commencer par le début, afin de tout comprendre et qui met les femmes à l'honneur, dans l'Angleterre victorienne. Pas facile, à cette époque, de se hisser à hauteur des hommes…
Vivement l'album suivant, parce que le suspense est insoutenable !
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