Chaque année depuis 2015, j'attends le mois de juin avec impatience pour savourer « Les Beaux étés » … même si j'avoue être restée sur ma faim lors de l'avant dernier opus qui se déroulait … en hiver et que nous avons dû patienter plus de deux ans pour suivre les nouvelles aventures de la famille Faldérault. C'est donc avec joie que j'ai découvert le 6ème tome intitulé « Les Genêts ». Après les tomes 4 et 5 qui prenaient place respectivement en 1979 et 1980, on remonte le temps : on retrouve Mado, Pierre et leurs trois enfants en 1970, soit l'été d'après le tome 2. Mado est enceinte jusqu'aux dents et Pépette pointera le bout de son nez à la dernière page. L'album commence avec les mêmes rituels que les étés précédents : une fois de plus, Pierre est en retard pour rendre ses planches, Mado patiente dans le couloir et les enfants imitent les parents en jouant à conduire Mam'zelle Esterel leur fidèle 4L rouge…
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En me plongeant dans cette lecture, j'ai l'impression de retrouver à la fois des proches et des souvenirs d'enfance. C'est un peu comme si en lisant chaque tome je feuilletais un des albums photos de famille conservés dans la maison de campagne et pas rangés par ordre chronologique. On y voit les enfants à différents âges et on s'y attache, on suit également les démêlés sentimentaux des parents… Même si mes beaux étés à moi eurent lieu un peu plus tard, c'était également une véritable Odyssée de la Bretagne en Espagne par l'autoroute A 10 à quatre sur la banquette arrière de la R16 ave la radio à fond qui égrenait les tubes de l'époque… Et
Zidrou, sur le chemin de l'autoroute du soleil nous régale, comme à l'accoutumée, d'une véritable playlist et choisit pour cette année 1970 : Mungo Jerry « Summertime », Marc Hamilton « Comme j'ai toujours envie d'aimer, « Petit bonheur » d'Adamo ou encore « l'Amérique » de
Joe Dassin. La nostalgie fonctionne à plein !
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Mais alors que jusqu'à présent, le scénario se concentrait sur la petite famille parfois élargie (la tante Lili au tome 1, les parents de Mado au tome 3, le petit copain de Nicole au tome 4), la grande nouveauté de ce nouvel opus c'est que les Faldérault ne sont plus au centre de l'histoire. Les « deux madames » de la ferme des Genêts où ils échouent après l'incident de mam'zelle Esterel ont un rôle tout aussi prépondérant et permettent à
Zidrou de se renouveler. Certains diront que le message est mièvre. Je le pense plutôt bienveillant. Il nous rappelle mine de rien qu'il y a cinquante ans certains « devaient se cacher, voire se battre pour être ce qu'ils sont, tout simplement » comme le dit
Zidrou dans son envoi.
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Le dessin de son complice
Jordi Lafebre, l'auteur du si pétillant «
Malgré tout » est tendre à l'unisson : son trait semi réaliste tout en gentillesse et bonhommie, les jeux de lumière et la colorisation de
Mado Pena et de Clémence Sapin provoquent à coup sûr le sourire. Les couleurs sont chatoyantes, les visages joviaux et tout respire la bonne humeur. Ce n'est pas un chef d'oeuvre du 7eme art mais cela nous procure des bulles de bonheur et c'est précieux ! On en redemande.
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Merci à Dargaud,
Zidrou, Lafebre et Netgalley France de m'avoir permis de profiter de ce rayon de soleil avec un peu d'avance !