Dans la grande tradition des contes orientaux,
Vehlmann et Duchazeau emmènent le lecteur à la recherche du conte ultime, celui qui change le cours des choses, celui qui impacte tellement son auditeur qu'il changera de comportement.
Ils sont 5 donc, à essayer de comprendre ce qu'est un conte parfait. Un raconte ses histoires pour les petites gens des marchés, improvisateur de génie, il a un succès fou. Un autre est une femme déguisée en homme, car les conteurs ne peuvent être que des hommes. Un est le neveu du Calife de Bagdad. Un est tellement sulfureux, prohétique et pornographique que les autorités ne souhaitent pas qu'il parle (il jure comme un charretier...), et le dernier est le disciple du 4è, conteur d'exception lui-même...
Les 4 premiers sont inscrits au concours de conte organisé par le Calife. le neveu souhaite être reconnu pour ses mérites de conteur. le sulfureux conteur est inscrit par son disciple qui souhaite voir son maître reconnu pour ses talents. Ce maître se moque des concours, mais se prend au jeu quand même. Wahid, la femme, souhaite prouver que les femmes savent raconter les contes aussi bien que les hommes. le conteur des marchés souhaite simplement gagner...
Voilà les 5 embarqués dans une quête par le neveu du Calife, qui souhaite apprendre à créer le conte parfait. Ils vont voir une cartomancienne qui leur prédit des tonnes de choses les plus invaisemblables les unes que les autres... Mais toutes vont se réaliser.
On est (malgré quelques anachronismes modernes, lorgnant vers MeToo) dans la grande tradition des contes orientaux. Une quête, des personnages emblématiques, des situations rocambolesques... les auteurs ont vraiment bien potassé leur sujet. Les contes se suivent au gré de leur voyage initiatique. Certaines péripéties ne sont pas au même niveau que d'autres (c'est également le cas dans les 1001 Nuits, en fait), mais le tout forme un récit assez cohérent. Avec la chute qui va bien avec, comme on dit, de manière à prendre le lecteur au dépourvu. Bien joué.