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EAN : 9782253940777
312 pages
Le Livre de Poche (28/02/2024)
  Existe en édition audio
4.13/5   1228 notes
Résumé :
Entre une mère et sa fille, l’amour reste toujours fragile. Entre bienveillance et malentendus, envie d’être ensemble et désir d’émancipation, portraits croisés d’une mère célibataire et de sa fille unique. D’abord fusionnelle, leur relation se distend quand l’école puis l’ascension sociale de la fille viennent heurter les rêves plus modestes de la mère.

Un roman touchant, beau et émouvant sur l’amour filial, qui interroge les différences de classes,... >Voir plus
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sur 1228 notes
Chronique version audio
« L'envol » est l'histoire d'un amour fusionnel entre une mère et sa fille, en somme l'histoire de la vie d'une famille monoparentale. Un enfant qui naît, que l'on rend autonome, qui va à l'école, qui suit des études et qui finit par aller voler de ses propres ailes. Pour ce roman, Aurélie Valognes a choisi une construction parfaite pour raconter les existences de Lili et de Gabrielle. Deux « Je », qui prennent chacune à leur tour la parole, deux monologues qui successivement racontent le même événement ou les conséquences de cet événement, chacune de son point de vue. « L'envol » pourrait se résumer par cette citation de Bernard Werber : « Entre Ce que je pense, Ce que je veux dire, Ce que je crois dire, Ce que je dis, Ce que vous avez envie d'entendre, Ce que vous comprenez… il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même… » Autant vous le dire tout de suite, la version audio est une réussite totale pour cette construction : vivante, captivante et tellement pleine d'émotions ! Chacune exprime ses exaspérations, ce qui ne peut se dire, ce qu'elle voudrait dire… Une suite de pensées qui font toute la complexité d'une relation. Dans la version audio, Lili est incarnée par Aurélie Valognes, Gabrielle par Françoise Cadol : un duo de choc qui fonctionne à merveille !

« L'envol » décrypte un portrait croisé mère-fille construit en cinq parties. À la fusion des premiers mois de vie et de l'entrée à l'école, à la crise d'adolescence, à la séparation pour les études, et à d'autres crises que je ne vous révélerai pas, « L'envol » est le reflet réel d'une relation « normale » entre une mère et sa fille. Gabrielle a tout sacrifié au bonheur de Lili : une évolution professionnelle possible, l'amour éventuel d'un homme, ses économies pour des vacances annuelles à la mer. Les fins de mois ne sont pas toujours faciles, mais malgré cela, il y a entre mère et fille une complicité et une harmonie qui fait pâlir d'envie. Puis, la vie se charge de « tester » cette « jeune » relation trop parfaite, parce que l'enfant que l'on met au monde n'est jamais tout à fait celui que l'on voudrait qu'il soit, il choisit sa propre voie. Gabrielle n'a pas fait d'études, elle a l'intelligence pratique des choses de la vie, elle aime apporter du soutien à ceux qui en ont besoin. Lili a soif d'apprendre, elle veut être la première en tout. Plus elle grandit, plus elle s'acharne, plus elle travaille, plus elle s'épuise dans cette course infernale contre elle-même.

Le fossé se creuse… inexorablement… Cette mère à l'intelligence émotionnelle ne comprend pas ce besoin de s'exténuer à la tâche, de vouloir toujours plus et toujours mieux… de vouloir à tout prix sortir de son milieu. C'est une femme aux valeurs traditionnelles, Gabrielle, qui a basé toute l'éducation qu'elle a transmise sur de vraies valeurs qui n'ont rien à voir avec la réussite sociale ou l'argent. Car c'est aussi l'enjeu de « L'envol ». Lili a de l'ambition à revendre, une tête bien faite qui va lui permettre de déjouer tous les plans faits pour elle, par sa mère, par ses professeurs de prépa, par ses camarades qui la traitent de « transfuge ». Car sans le savoir, Lili cherche sa place. Où est sa place ? Une question qui la hante, encore et toujours, même au sommet, même lorsqu'elle a torpillé tous les enjeux imaginés pour elle.

Le plus troublant pour celui qui écoute la version audio de « L'envol » est de se sentir parfois proche de la mère, et parfois proche de la fille. L'empathie balance entre les deux en fonction des moments et des épreuves, mais les émotions, elles, sont omniprésentes. Comment ne pas faire de parallèles avec l'éducation reçue, l'éducation transmise, l'incompréhension face aux décisions de ses propres enfants, la certitude de savoir qu'ils se trompent de chemin sans pouvoir le leur dire ? J'ai ri et eu les larmes aux yeux, senti mon coeur de mère se serrer en écoutant ce texte qu'il m'a été impossible de lâcher tant l'analyse faite par Aurélie Valognes de la relation mère-fille est conforme à mon propre ressenti. Les voix des deux protagonistes et les émotions qu'elles font passer apportent un atout inestimable au texte. C'est comme si elles avaient noué une véritable relation mère-fille, comme si elles étaient les porte-parole de leurs vécus respectifs.

« L'envol » est le roman de l'intime qui questionne l'enfant qui grandit suffisamment pour quitter le nid et qui cherche sans relâche à mériter sa place dans la société. Alors forcément, lorsque les voies empruntées diffèrent, la communication se rompt, le naturel de la relation s'estompe. On n'ose plus dire ni questionner. On cache. On arrive à un moment de la vie où il devient difficile de se comprendre. Il faut parfois des drames pour retrouver l'essentiel du sel de sa vie, créer sa place, mesurer les compromis afin qu'ils ne coûtent pas trop cher et surtout parvenir à vivre avec soi-même sans se dédire.

Vous le savez, je crois aux rencontres entre un livre et son lecteur, je crois au moment parfait où il vous tombe entre les mains. Pour vous éclairer. Pour vous ouvrir les yeux. Pour vous venir en aide quand les dissensions deviennent trop fortes, ou les déceptions trop vives. J'ai été profondément remuée par ce texte d'une extrême sensibilité qui fait réfléchir sur notre parcours de parent. Une leçon de vie, une leçon d'amour. Et deux voix remarquables, éblouissantes de justesse et d'humanité pour incarner Lili et Gabrielle.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Gabrielle est une mère célibataire qui élève sa fille Lili seule. Leur relation est fusionnelle.
Les chapitres alternent entre la voix de la mère et la voix de la fille que l on prend plaisir à voir grandir. l'entrée à l école, le collège, le lycée, la classe prépa… Lili est une bonne élève et n hésite pas à se tuer à la tâche pour aller au bout de ses rêves et de ses ambitions. Mais qu est ce que réussir?
Les deux femmes ne se comprennent pas toujours, ont du mal à communiquer mais l amour est toujours là.
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Après avoir lu le résumé de L'envol, j'ai tout de suite su que ce roman allait me parler. J'étais émue de me plonger dedans, surtout en ayant découvert qu'il y avait une part autobiographique. Lu en à peine une petite journée, L'envol m'a marquée.

Nous suivons la vie de Lili et de sa maman Gabrielle. Celle-ci est auxiliaire de vie et élève seule sa fille, dans un petit HLM en banlieue parisienne. Si les fins de mois sont difficiles, Gabrielle veille à ce que Lili ne manque de rien et s'épanouisse. La mère et la fille sont très complices et malgré leur quotidien simple, elles sont heureuses. Mais en grandissant, Lili est de plus en plus curieuse, elle rêve d'un beau métier et d'une grande carrière. Petit à petit, de l'incompréhension naît entre Gabrielle et Lili, leur relation se tend, des mots qui blessent sont prononcés et la distance s'installe…

Aurélie Valognes aborde le sujet de l'envol de l'enfant, des choix qu'il fait en quittant le nid familial. Il est question de classes sociales, de transfuge de classe et de cette désagréable impression d'être parfois un imposteur. Évidemment, l'autrice fait la part belle à la relation mère-fille et aux désaccords inévitables. C'est un roman très intime que nous propose Aurélie Valognes. J'ai été profondément émue par la justesse de ses mots. J'ai un parcours très similaire à celui de Lili, je me suis souvent reconnue en elle, comme par exemple dans les passages où elle évoque ses mois en classe préparatoire littéraire et cette horrible impression d'avoir moins de valeur que les autres, qui sont des fils et filles de et ont eu accès très tôt à la « bonne culture »… Je crois que c'est la première fois qu'un roman résonne autant en moi…

Alors merci Aurélie Valognes pour ce beau roman, qui m'a beaucoup touchée et m'a fait réfléchir à mon propre chemin. J'ai souvent eu l'impression que vos mots, forts et sincères, racontaient une partie de mon histoire. Merci d'avoir écrit avec tendresse et honnêteté sur cette relation mère-fille pas toujours évidente à entretenir et préserver, malgré la bonne volonté, lorsque L'envol a eu lieu. Merci d'avoir écrit sur cette volonté d'être différent de ses parents et de faire autrement même si on les aime. Votre roman restera longtemps gravé en moi et je ne manquerai pas de le relire dans quelques années, si j'ai un jour la chance de devenir maman. L'envol est ma plus belle lecture depuis le début de l'année 2023 !
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Ecriture originale et agréable pour ce livre d'Aurélie Valognes. Deux personnages, Gabrielle, la mère, et Lili, la fille, racontent leur vie fusionnelle dans un H.L.M. de la banlieue parisienne. Mère et fille se suffisent à elles-mêmes, mènent une vie très modeste, mais elles sont fortes de leur amour mutuel. Lili, fillette très douée et animée par une volonté farouche, va évoluer bien au-delà de son milieu d'origine, et, de malentendus en non-dits, une distance va s'installer entre les deux femmes. Mais finalement l'amour et l'estime ne sont jamais très loin, et permettront de gommer les incompréhensions.
Ce livre est touchant, les deux personnages sont très attachants, La structure, faite de petit chapitres alternant les analyses de Gabrielle et celles de Lili, rend la lecture très agréable et dynamique. Un peu comme dans un tableau impressionniste, de multiples petites touches s'additionnent et se complètent pour former un ensemble coloré et cohérent.
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Je m'appelle Marina. J'ai 20 ans et je suis une transfuge de classe.

La première fois que j'ai entendu ce terme, j'étais en cours de philosophie en hypokhâgne.
On nous avait donné un exercice où figurait une série de statistiques. L'une d'elle mettait en évidence le faible pourcentage de chance qu'un individu issus des classes ouvrières fassent des études supérieures.
Les minorités qui y parviennent sont qualifiées de transfuge de classe, pour le changement de statut social qu'induit leur poursuite d'études.
J'ai longtemps cru ne pas en faire partie.
À vrai dire, j'ignorais que mon cas alimentait des statistiques, qu'il démontre que la méritocratie n'est qu'un écran de fumée, le nouvel opium du peuple. Non, pour moi, les difficultés économiques et sociales auxquelles je faisais face n'avaient rien à voir avec l'institution scolaire.

Je me trompais.

En lisant Les Héritiers de Bourdieu, j'ai compris que, dès le banc de l'école, s'exercent des injustices et des inégalités socio-économiques : certains doivent s'accrocher plus fermement à leur bouée de sauvetage pour ne pas se laisser entraîner par le courant, tandis que d'autres savent déjà nager.

En ce qui me concerne, je ne me suis jamais plaint de mon sort. Je n'ai jamais demandé de traitements de faveurs, jamais osé faire part de mes conditions de vies à mes camarades et à mes profs, car la honte me retenait de briser le tabou.
Parce que la société n'aime pas qu'on fasse l'étalage de ses manques, parce que ceux qui détiennent le pouvoir parlent le plus fort, parce que notre patrimoine, si tant est que l'on en est un, n'atteint pas le pib des Maldives, nous nous consumons dans notre propre misère.

Certains, de rares énergumènes, déjouent les statistiques, au grand plaisir des costumes cravates qui peuvent alors se vanter de leur belle république qui donne à tous la chance de réussir, mais ils oublient de mentionner les immenses sacrifices que cela exige ; des sacrifices qui détruisent les transfuges avant d'avoir atteint la ligne d'arrivée, et quand même ils la franchissent, le syndrome de l'imposteur les foudroie, car la légitimité, la confiance en soi ne se construit pas grâce aux notes.

L'envol d'Aurélie Valognes met en scène brillamment ces parcours que l'on croit unique, mais qui se ressemblent tous dans les problématiques rencontrées. C'est sans attente que je me suis plongée dans son roman, dont le contenu m'avait tout l'air d'être léger et sans prise de tête. Mon étonnement n'a été que plus grand, en découvrant au fil des pages le point de vue successif d'une mère et de sa fille, dont l'une est auxiliaire de vie tandis que l'autre devient une bureaucrate très influente.
Ce décalage entre la mère et la fille se ressent de plus en plus au fil des pages. À mesure que les réussites jalonnent son enfant, la mère se sent de plus en plus dépassée, de moins en moins sûre d'elle, tandis que Lilli, sa fille entre dans un monde régi par des codes, qu'elle ne maîtrise pas.

Déstabilisées, incomprises et désoeuvrées, les deux femmes finissent par se crêper le chignon en longueur de journée.
Les deux vouent pourtant une admiration inconditionnelle pour l'autre, mais les barrières érigées par ce changement de statut social malmènent leur lien, en les rendant plus opaques, plus insondables l'une envers l'autre.

On découvre alors ce que cette ascension sociale signifie réellement, comment elle se manifeste concrètement dans le quotidien de cette famille.
En effet, pour Lilli, il ne suffit pas de brandir son diplôme pour être admise dans un cercle où la richesse fait loi ; pour la mère, il n'est pas non plus question de la traiter durement pour des lacunes qu'elle n'était pas en mesure de combler.

En clair, Aurélie Valognes esquisse des portraits très différents mais réalistes de deux milieux sociaux, qui s'avèrent aussi peu miscibles que l'eau et l'huile, et qui font crépiter le feu, lorsqu'ils entrent en contact.
Spectateur de ces dynamiques sociales, le lecteur pourrait être tenté de blâmer l'une, pour son absence de communication avec sa mère et l'autre pour son incompétence, mais il n'en est rien.

Car, au fond, ces injustices ne sont imputables ni à l'une ni à l'autre, mais à la société qui les crée en priorisant une institution dirigée par des oligarques dont le but est de maximiser les rendements, et ce, peu importe les moyens usités.

En somme, cette histoire fait écho à la mienne : les mots, le discours dont Aurélie Valognes est la porte parole a fait sens, et j'ose espérer qu'ils auront tout autant de poids chez vous, car il est temps de sortir du silence.
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Citations et extraits (216) Voir plus Ajouter une citation
« On ne va pas se plaindre, quand même, il y a plus malheureux que nous… ».
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« - Comment s’appelle l’amour pour son enfant ?
– ça, c’est une très bonne question. Je crois qu’il n’y a pas de nom. Peut-être qu’on pourrait lui en donner un. Tu as une idée ?
– Moi je l’appellerai ça l’amour grenadine ! ».
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« Ma mère est forte. Tellement plus forte que moi. Pour tout. Plus armée dans la vie. Plus solide. Plus entière. Elle donne tout. Ne s’économise jamais ».
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« Avec le père de Lili, disons que ça n’a pas marché. Il est parti, et moi je suis restée avec le plus beau des cadeaux ».
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« Je me suis rendu compte que si tu ne vas pas chercher les choses par toi-même elles ne viennent pas toutes seules ».
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Videos de Aurélie Valognes (60) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Aurélie Valognes
Aurélie Valognes est écrivaine. C'est alors qu'elle avait 29 ans que l'écriture fait irruption dans sa vie. Son premier roman, Mémé dans les orties, a d'abord été publié sur une plateforme d'auto-édition et a connu un très grand succès. Cela l'a alors encouragée à l'envoyer à des éditeurs. Il est paru en grand format chez Michel Lafon, puis en poche au livre de poche, et a dépassé le million d'exemplaires vendus. Dix ans après cette entrée en écriture, elle a publié dix romans. Dans ses livres, parmi lesquels on peut citer La Cerise sur le gâteau, Né sous une bonne étoile ou encore La Ritournelle, avec humour, elle brosse le portrait de personnages attachants et aborde des thèmes de société qui nous touchent tous : l'échec scolaire, la solitude des personnes âgées, les questions environnementales ou encore les droits des femmes. Et puis, depuis son neuvième roman, L'Envol, elle est entrée dans une nouvelle phase, avec des textes plus intimes.
Au cours de cette rencontre, Aurélie Valognes nous parle de son nouveau roman, La Lignée, qui nous plonge dans une relation épistolaire entre deux écrivaines, Louise et Madeleine. Elle s'exprime donc sur son propre rapport à l'écriture, revient sur son parcours, sur ce que c'est qu'être une femme écrivaine, et sur le lien qui se crée avec les lecteurs de livre en livre.
Pour retrouver son livre, c'est ici : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23340248-la-lignee-aurelie-valognes-fayard
Et pour nous suivre, c'est là : INSTA : https://www.instagram.com/librairie.dialogues FACEBOOK : https://www.facebook.com/librairie.dialogues/?locale=fr_FR TWITTER : https://twitter.com/Dialogues
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