C'est un livre fragile, à lire doucement, à petites goulées. Ni hâte, ni précipitation. Laisser éclore en soi l'étrange sentiment d'avoir touché l'intemporel. Point d'empressement donc à tourner les pages qui vous appellent tellement elle vous interpellent. Si vous enfilez les perles trop vite, elle pourrait vous filer entre les doigts.
Catherine Ternynck m'a fait connaître L'homme de sable. Une rencontre marquante avec un être insécurisé, « fatigué de porter seul sa vie ». Ici, elle m'emmène au seuil du palpable, de l'invisible. Elle m'ouvre un espace suspendu, hors du temps, où je peux sentir le souffle ou même la présence de l'âme, nichée dans un mur de pierre, un drap effiloché, un sourire ou encore dans un impromptu de Schubert, inattendu sur le quai d'un TGV.
Moments de grâce à l'écoute de l'indicible, traduits en mots ciselés, fragiles, sur le fil de l'évanescence. C'est infiniment beau, telle l'âme présente en toute chose, qui souvent nous échappe, par manque de temps, d'attention, trop de tension.
L'auteure nous parle à deux voix, celle de la psychanalyste attentive à la complexité des êtres et "celle d'une femme confrontée à la disparition d'un homme aimé". Les mots posés, les images proposées réussissent à dire le rien, l'impalpable, trésors enfouis en attente et demande d'être vus, reconnus, écoutés.
Ces histoires d'âmes m'ont transporté au-delà de moi-même.
Magnifique !
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