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Rémi Boiteux (Traducteur)
EAN : 9789998772410
320 pages
L'arbre qui marche (21/03/2024)
4.06/5   9 notes
Résumé :
Le témoignage rocambolesque d`un pêcheur contraint de se réinventer, qui au passage déclenche une révolution agricole dans les océans. Le livre qui donne envie de changer de vie. A 14 ans il quitte l`école pour devenir pêcheur en Alaska. Il découvre un métier qu`il adore. Pourtant il va devoir se reconvertir.
Car le changement climatique est passé par là, et les poissons s`épuisent. Après plusieurs tentatives, Bren Smith invente un modèle de ferme océanique q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Tout d'abord, une fois n'est pas coutume, je commencerai par remercier sincèrement Nathan de Masse critique pour m'avoir permis de découvrir cette histoire fantastique! Nathan, merci d'avoir rendu possible un nouveau coup de coeur!
Je ne vous apprendrai rien si je vous dis que la Lecture est l'opportunité de faire des rencontres incroyables!
Avec ce bouquin reçu il y a quelques jours, j'ai eu la chance de croiser le chemin d'un p'tit gars qui est devenu en quelques heures passées en sa compagnie, mon héros!
Le fermier des océans - Mes aventures d'ancien pêcheur en mission contre le changement climatique (oui, j'avoue, c'est un peu long comme titre!) est le récit autobiographique de Bren Smith, originaire de Terre Neuve qui raconte comment il est passé du statut de "pillard des mers" (pêcheur) à "fermier des océans".
A 14 ans, il devient pêcheur en Alaska, un métier pas facile mais qui va devenir sa passion. Au bout de quelques années, il va rapidement réaliser que la surpêche est entrain de vider les océans. Il va tenter de se recycler de toutes les manières : Hockeyeur, acquaculteur, artisan, étudiant en droit, ... pour enfin découvrir ce qui sera son credo et art de vivre : "un paisible agriculteur marin qui soigne ses algues et coquillages dans une mer urbaine"

Je n'ai jamais vu un type qui s'est relevé d'autant de galères! Il a tout vécu, tout subi : chômage, prison, addictions, perte d'un oeil après un jet de produits chimiques, destruction des ses exploitations marines à la suite de DEUX ouragans, coup sur coup, victime d'escroqueries, ne sait pas nager et développe des allergies ... aux coquillages, ce qui est tout de même un comble!
Beaucoup auraient abandonné, lâché prise! mais le p'tit gars est un terre-neuvien, bien trop tétu pour quitter le cap.

C'est avec beaucoup d'humour que Bren Smith raconte toutes ses mésaventures. Bren, c'est un sacré bon conteur, il vous embarque sur "Mookie", sa baignoire trouée qui lui sert de bâteau de pêche que seul lui est capable d'empêcher de couler!
Son récit se lit comme un roman d'aventures, avec passion, enthousiasme, délectation!
Et puis Bren, il prend jamais la grosse tête, en bon américain, il pourrait transformer sa petite entreprise en Grosse sociéte juteuse et faire du fric, mais non, dans son bouquin, il vous donne tous les bons plans, les techniques avec précisions pour monter une affaire similaire qui pourra devenir concurrente; Tout est en open source dans le bouquin ou sur les sites qu'il a construit pour aider tous ceux qui le désirent à monter une ferme océanique.

Enfin, dernier truc pour bien comprendre la personnalité de cet autodidacte accompli, persuadé que l'avenir de l'humanité passe par l'implantation de milliers de fermes marines, en rejetant toute exploitation industrilelle, Bren Smith va vous convaincre grâce à son enthousiasme contagieux que la sauvegarde de la planète passe par les océans!

Vous direz peut-être que je suis bon public, je m'en fous, ce p'tit gars a réussi à me faire rêver, à me redonner espoir dans l'avenir et tout ça en lisant une vraiment belle histoire durant laquelle j'ai passé un sacré bon moment.

Alors, je n'hésite pas à le dire, ce livre est un énorme coup de coeur que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire!

Enfin, pour conclure, je remercie lamaison d'édition "L'arbre qui marche" toute nouvelle dans le marché de l'édition (mars 2024) et dont l'ambition est "« Améliorer le monde en le racontant ». Cela semble être une bonne idée!
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Voilà un ouvrage passionnant et instructif à lire.
Il s'agit d'un témoignage, d'une rédemption écologique, d'un parcours de vie pas commun, avec un auteur qui pourrait voir un jour sa vie sur grand écran car c'est une sorte d'aventurier, de pionnier annonciateur des temps futurs.
Bren est natif d'un petit village isolé sur une île de Terre Neuve, tout à l'est de l'Amérique du Nord. Les maisons sont colorées comme sur des cartes postales, il n'y a que la pêche et des habitants au parler savoureux, à l'hospitalité généreuse. Mais notre jeune Bren se révèle inapte aux études, marginal, prêt à toutes les mauvaises expériences de vie. Seul l'appel du large, l'amour de l'océan lui parle. Alors il devient pêcheur et connait le rude métier de la pêche industrielle au saumon qui ravage le fond les mers et décime les populations de poissons.
Départ pour Boston et le Massachusset puis New-York. Un commencement de prise de conscience l'amène à se lancer seul dans une petite ferme d'huitres qui sera dévastée par les cyclones. Expérience qui le fait rebondir vers la diversification des cultures : huitres, moules, palourdes et ALGUES. Cette fois il est sur la bonne voie et la célébrité se met en route. Ne manque plus que l'amour et il se marie avec une infirmière qui va l'épauler.

Démarre une partie militante de sa vie pour expliquer les bienfaits de l'agriculture océanique seule capable de nourrir une population nombreuse ayant pollué les terres et mieux encore, une méthode qui régénère l'océan. Il reçoit les plus grands chefs cuisiniers du monde chargés de concocter les plats réalisés avec les légumes du futur que sont les laminaires, il est contacté par ceux qu'il nomme les requins, venus dans le seul espoir de profit et non d'intérêt général, il fonde Green Wawe, part au Danemark, donne des conférences, vit l'enfer des gens célèbres avant de repartir faire découvrir Terre Neuve à sa femme.
Le livre alterne des chapitres de témoignages, de documentation pour ceux qui voudraient se lancer dans ce nouveau secteur de fermier des mers porteur d'emplois à venir, bourré de détails utiles, même de recettes, de remerciements à tous ceux qui l'ont aidé, renseigné.
Agréable ouvrage au toucher, beau papier, belle présentation, ce livre plaira à tous les inquiets du changement climatique, à tous ceux qui veulent changer de modèle agricole et cesser de pêcher dans un océan mort pour nourrir l'humanité avec les produits de la mer, connus en France sous le nom de Kombu Royal, sorte de chou kale marin.
On peut juste être gênés par le côté typiquement américain de l'ouvrage, les notes en anglais, les références valables seulement aux Etats-Unis.
Je remercie les Editions l'Arbre qui Marche et Babélio qui m'ont offert une belle découverte car j'ai beaucoup appris et ma curiosité reste vive sur ce sujet encore mal connu.
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« Et si la mer nous apportait de quoi corriger les erreurs du passé ? »
C'est le credo de Bren Smith, dont la toute nouvelle maison d'édition L'arbre qui marche a eu la bonne idée de traduire le livre : « Le fermier des océans » sous-titré « Mes aventures d'ancien pêcheur en mission contre le changement climatique ».

Sacré personnage ce Bren ! Né à Terre-Neuve, une maison au bord d'une falaise, la mer pour horizon …des souvenirs qu'il garde en tête dans la banlieue du Massachusetts où ses parents s'installent et où il va faire les 400 coups !
A 14 ans il quitte l'école et découvre la pêche aux homards : il a trouvé sa vocation ! A 17 ans c'est l'Alaska, la pêche à la morue, il embarque sur toutes sortes de navires, toujours plus gros, toujours plus performants au point que les stocks de poissons s'épuisent. Il tente alors l'aquaculture, en plein essor, mais dont il comprend rapidement les limites et les dérives et il décide de lancer sa première ferme élevage en mer avec les huîtres : plein succès, jusqu'à ce que les tempêtes de 2011 et 2012 détruisent toutes ses installations et l'amènent à tout revoir et à diversifier sa production: huîtres mais aussi moules, Saint -Jacques , palourdes et surtout algues, dont sa grande vedette la laminaire sucrée !
Cette fois, Bren est vraiment devenu le fermier des océans et ne cesse depuis de chercher à convaincre et à développer cette « économie bleu-vert » pour nourrir les populations, créer des emplois et redonner vie à la planète.

Ce n'est pas seulement le récit d'une vie romanesque, c'est aussi une réflexion documentée sur les dégâts provoqués par la pêche industrielle, les dérives de l'aquaculture et la toxicité des poissons d'élevage, et un vibrant plaidoyer pour les algues, ces « légumes de la mer » dont « certaines espèces ont plus de vitamine C qu'un jus d'orange, plus de calcium que le lait et plus de protéines que le soja ». Après avoir convaincu de grands chefs et un public averti (« La laminaire sucrée est devenue la coqueluche des blogs culinaires ! »), il reste à en démocratiser la consommation .

Et si la démonstration de Bren vous a convaincu, il vous donne le mode d'emploi pour installer et faire prospérer votre propre ferme marine, et quelques recettes de cuisine en prime !

Un livre à l'enthousiasme communicatif, qui propose des solutions originales pour sauver une planète à la dérive et cette «  agriculture océanique régénératrice » est une bouffée d'optimisme et d'espoir qui fait du bien . On a envie d'y croire, et bien envie aussi de goûter ces fameuses laminaires sucrées qui semblent faire l'unanimité des invités de Bren Smith !

Un grand merci aux Éditions L'arbre qui marche pour cette lecture enrichissante (et pour le bel objet-livre !)
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Merci à Babelio et aux éditions L'arbre qui marche que je découvre, pour cette suggestion de lecture.
Difficile de donner un âge à Bren SMITH quand on parcourt son livre, car il semble avoir vécu tellement de vie en une...
Parti d'une enfance sur l'île de Terre Neuve, contraint de la quitter trop tôt, l'auteur va alors avoir un parcours chaotique dont la toile de fond reste l'océan. Attaché à la mer, il commence sa vie professionnelle très tôt en tant que pêcheur, profession auquel il reste très attaché. Mais voilà, comme tout ce que fait l'être humain, il surexploite son environnement obligeant les autorités à réguler et entraînant chômage et crise écologique. Attaché à la mer et ce qui y vit, il va réfléchir à se nourrir d'elle tout en respectant la biodiversité et le fragile équilibre. D'expérimentations en expérimentations, il arrive à construire une ferme marine.
Et oui, il parvient à me convertir à l'idée que les fonds marins permettent sur une plus petite surface de pouvoir produire plus sans polluer plus. Pour cela, il fait l'apologie des algues et des coquillages comme alternative à notre manière de consommer, sans appauvrir les océans.
Lorsque l'on ferme le livre, on a qu'une envie, goûter ces algues qui semblent si succulentes une fois passées dans les mains de cuisiniers. Mais aussi, pourquoi pas, d'avoir sa propre ferme marine. Car à l'écouter, cela est à la portée de tout le monde (j'en doute un peu), mais il sait communiquer sa passion et décrit, sans s'en cacher, toutes les étapes qu'il a traversé pour monter sa petite entreprise, sans nous épargner les erreurs.
Même si parfois, certains passages sont trop techniques, c'est en tout cas un beau témoignage et une autre manière de concevoir notre alimentation et la manière dont nous exploitons nos ressources. Cela rappelle combien il peut être simple de changer, tout est question d'échelle et de politique.
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Tout commence par une enfance difficile sur l'île canadienne de Terre-Neuve. Après une scolarité chaotique, c'est une descente aux enfers : drogues, addictions diverses et variées, violence, et plus si affinité. Et affinité il y a.
Après diverses péripéties, Bren Smith devient marin-pêcheur et c'est une révélation. le grand large donne un sens à sa vie jusqu'à ce que le dérèglement climatique et la pêche intensive mettent un coup d'arrêt à cette activité. D'abord pris de court, il se reconvertit dans la pisciculture jusqu'à ce que les tempêtes Sandy et d'autres catastrophes détruisent son activité. Encore une fois, il se relève pour créer une ferme aquatique qui produit des "légumes de mer", c'est-à-dire des algues.

Les algues, d'après l'auteur, seraient une véritable panacée capable de nourrir la planète sur de très petites surfaces marines, avec un bilan carbone des plus raisonnable. Il prétend même qu'une surface de mer équivalente à l'état du Massachusetts suffirait à cela. Il est difficile pour un non-spécialiste de se faire un avis tranché sur le sujet, mais il présente des arguments qui semblent étayés. La fin de l'ouvrage présente quelques algues qu'il cultive, ainsi que des recettes de cuisine à base d'algues.

Voici donc une autobiographie où l'on se demande bien quel âge peut avoir Bren Smith tant il a vécu de choses, ou plutôt de vies. Chaque fois, il échoue pour mieux se renouveler. "Tomber sept fois, se relever huit" pourrait être son leitmotiv.
C'est le récit d'une rédemption dans un style très à l'américaine qui se veut être un "page turner" pour reprendre l'expression consacrée, et c'est vrai que le livre est facile à lire. le style est avenant, mais le côté très "héros invincible" ; "self made man"qui ne doute jamais de rien, avec quasiment une dimension pentecôtiste que l'on retrouve dès le titre avec le terme de "mission", agacera les lecteurs les plus américano-sceptiques (euphémisme), dont je fais partie. On peut également regretter l'image désastreuse et très clichée qui est donnée des marins-pêcheurs, assimilés à des voyous.

Malgré cela, on sent que l'auteur à un désir de pédagogie et le livre fourmille d'informations intéressantes sur l'histoire de la pisciculture tout en redonnant ses lettres de noblesse à cette activité finalement assez méconnue. Rien que pour cet aspect-là, l'ouvrage mérite une lecture.

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions L'Arbre qui Marche pour m'avoir permis de découvrir cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
La guerre avait également créé de nouveaux besoins en matériaux synthétiques résistants. Les filets de pêche devinrent pratiquement incassables, ce qui a permis aux chaluts de longer les fonds marins accidentés en aplatissant les obstacles tels que ces encombrants récifs coralliens. Aujourd'hui, des "filets fantômes", perdus ou rejetés, peuvent continuer leur dérive pendant des décennies, voire des siècles, en attrapant tout sur leur passage. Maintenus à flots par leurs bouées, ils forment des murs verticaux parfois longs de plusieurs centaines de mètres, qui pêchent tout seuls et sans relâche jusqu'à ce qu'ils ploient sous le poids de leurs prises, qui les entraînent alors vers le fonds de l'océan. C'est là que leurs butins entortillés sont dévorés par les crustacés, ce qui permet au filet de remonter à la surface pour continuer à pêcher, pêcher, pêcher encore. Ce matériel fantôme constitue un si sérieux problème que certains gouvernements, dont celui de la France, ont offert des récompenses à quiconque récupère les filets pour les remettre aux gardes-côtes.
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La mer dissimule le crime : ni traces ni témoins.
Sitôt quitté le port, la loi terrestre n'a plus cours. Une année sans sortir une lame ou un flingue, on appelle ça une bonne année. Océan, ton univers impitoyable.
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Nous sommes des créatures narratives, guidées par le cœur autant que par la tête. Et ça, ça me plaît. p109
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Les spécimens de qualité supérieure [...] étaient expédiés au Japon [...]. Le reste était infesté de parasites et de vers, un amas rouge et blanc qui se tortillait dans les chairs. Hiroto balançait ces déchets dans des boîtes sur lesquelles il collait un macaron "D" qui expliquait-il avec un sourire en coin, signifiait "degueu". McDonald's les rachetait à bas prix pour confectionner ses Filets-O-Fish. p61
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L'espoir n'a pas besoin de joie pour germer - il préfère le terreau amer de l'échec.
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