Qu'ai-je pensé de cette circassienne ?
Fille d'un général russe du tsar
Nicolas II, issue d'une famille caucasienne, Gali Hogondokoff qui mourra Leïla du Luart est un personnage que l'on qualifierait des plus pittoresques.
Comme beaucoup d'autres, elle a traversé le XXème siècle ballottée par les évènements. Elle fuit les Rouges par la Chine, se retrouvant avec mari et un enfant à Shanghai sans un sou. Divorçant, elle part pour Paris où elle deviendra mannequin chez Coco Channel. Vivant dans l'insouciante mondanité de la jet set des années 20, entre Paris et Deauville, elle se mariera avec un aristocrate français.
Comme elle l'avait fait au début de la Première guerre mondiale, pendant laquelle la jeune Gali s'occupa des blessés à l'arrière du front, elle y rencontrera ainsi son premier mari grièvement atteint à la tête, elle décide de s'investir dans la Guerre d'Espagne. Elle développe un concept innovant d'ambulance-bloc chirurgical. Principe qui n'avait jamais été mis en oeuvre et qui a le mérite de faire gagner des heures dans le traitement des blessés les plus graves. C'est une révolution pour la médecine de guerre. Elle mènera elle-même les ambulances en Espagne, au côté des Franquistes. J'ai ainsi découvert que certains français s'étaient battus dans les rangs nationalistes.
Ensuite, Leïla déploiera ses ambulances au sein de sa propre formation de la campagne de France en 1940 jusqu'à l'invasion de l'Allemagne par les troupes françaises en 1945. Mais son passé de combattante ne s'arrêtera pas en 1945. Elle dirigera un centre de repos pour les soldats durant la Guerre d'Algérie.
Marraine du 1er Régiment Étranger de Cavalerie (REC) à compter de 1943, elle le restera jusqu'à sa mort en 1985. N'oubliant jamais une seule cérémonie, un seul Noël, elle se montrera présente pour tous et généreuse.
C'est donc le portrait d'une femme courageuse qui n'a jamais plié face aux difficultés de la vie. Mais, elle possède aussi ses zones d'ombre qui pondère l'avis que je peux avoir de cette circassienne. Je ne parle pas de son action dans la Guerre d'Espagne que l'auteure survole, se concentrant sur l'emploi utile des ambulances. En fait, ce qui me laisse dubitatif, c'est la volonté qu'avait cette personne de se sentir utile au point qu'elle voulait créer une dépendance des autres vis-à-vis d'elle. Elle cherchait une reconnaissance qui faisait d'elle à la fois une femme pouvant avoir le coeur sur la main mais qui n'hésitait pas à être autoritaire pour ses proches comme pour ceux qui travaillaient avec elle.
C'est pour cela que je reconnais ses mérites mais elle est, à mon sens, un personnage ambiguë. Tracassé tout au long du livre par cette idée, je n'ai pas accroché totalement avec cette biographie même si elle n'est pas dénuée d'intérêt.