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EAN : 978B0CWMCQ7BC
248 pages
Lux Éditeur (04/04/2024)
4.05/5   29 notes
Résumé :
Né d’un père analphabète et d’une mère peu scolarisée, Jean-Philippe Pleau a grandi à Drummondville, rue Duplessis, dans une famille ouvrière. Les circonstances de sa vie lui ont cependant permis de poursuivre des études universitaires en sociologie et de devenir animateur de radio. Il est aujourd’hui étranger au monde d’où il vient, sans vraiment appartenir à celui dans lequel il a abouti. Rue Duplessis est l’histoire de cette déchirure sociale. Un récit émouvant o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Roman autobiographique et essai sociologique du transfuge de classe.

À travers son regard de sociologue, l'auteur raconte sa vie et celle de ses parents. Ils ne sont pas vraiment pauvres, car son père a un travail en usine et il tire sa fierté de son auto qu'il renouvelle régulièrement. Mais c'est aussi un homme quasi analphabète, aux convictions très rigides et qui poursuit la tradition familiale d'alcoolisme. Sa mère est en phase avec son époux, « c'est comme ça », on ne peut pas changer les choses. C'est un milieu raciste et homophobe, totalement fermé aux idées nouvelles.

Ses parents l'ont aimé et malgré la différence, il aime ses parents. Mais, enfant unique, il portait tout le poids des insécurités familiales, son épais dossier médical en témoigne. Ses parents, perpétuellement inquiets pour lui, le conduisaient souvent à l'hôpital. le petit garçon aurait eu davantage besoin de voir un psychologue, mais dans son milieu, ça ne se faisait pas.

Des récits d'une enfance dans un milieu ouvrier, il y en a beaucoup. Ce qui fait la différence dans celui-ci, c'est sa perspective sociologique qui apporte des explications aux comportements humains par le biais des classes sociales. Il élabore aussi la notion de « transfuge de classe », avec les efforts pour accéder à une classe plus scolarisée et le décalage ressenti ensuite lorsqu'il retourne chez lui. L'auteur ne généralise pas en disant que toutes les familles ouvrières sont ainsi, mais à travers sa propre expérience, il réfléchit sur les tensions sociales.

D'autre part, même si notre vie personnelle est bien différente et même s'il ne s'agit pas de classes sociales, on peut avoir une petite idée du sentiment de décalage culturel. Lorsque dans une réunion familiale, on nous dit que non, eux, ils ne lisent jamais de livres, car c'est une perte de temps. Ou, dans un autre registre, on doit se contenter de picorer une salade pendant que les autres se régalent d'un tartare de gibier.

Une lecture intéressante, parfois un peu répétitive, mais instructive d'émotions humaines et de réalités sociales.
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Rue Duplessis (ma petite noirceur) de Jean-Philippe Pleau a été une lecture difficile. J'étais partagé, par une colère contre cet individu diplômé en sociologie qui se dit transfuge social, habité par la honte de ses parents (père analphabète et de sa mère qui a peur de tout). Puis il y a la justesse de ses propos que même la démocratie n'offre pas l'égalité des chances. L'auteur est poursuivi par le syndrome de l'imposteur, il gagne sa vie avec son intellect, lui qui vient d'un milieu ouvrier. Je suis d'accord avec lui sur la honte que nous donne le manque d'argent dans la société que nous sommes. L'auteur a honte lors d'une discussion de ne pas comprendre certaines choses. M. Pleau, on ne peut pas tout connaitre, je vais terminer avec une anecdote. Frank Costello, que l'on surnommait le diplomate de la mafia, voyait un psychologue parce qu'il avait honte. Il aurait voulu avoir toute cette puissance et cette richesse sans être un bandit. Je sais que l'auteur n'est pas un bandit, mais il partage cette honte de ces origines, l'une monétaire, l'autre sociétale.
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Littérature québécoise

Jean-Philippe Pleau est un animateur à la radio de Radio-Canada. Dans ce roman autobiographique, il nous raconte son enfance dans une famille ouvrière, avec des parents peu éduqués mais très aimants qui lui ont permis de poursuivre ses études jusqu'à la maîtrise. En vieillissant, Jean-Philippe sent une différence entre lui, ses parents, et ses amis d'autrefois. Il raconte, il réfléchit, … sur ce qu'il était et ce qu'il est devenu.

J'écoute souvent son émission radiophonique. C'est un sociologue qui philosophe et vulgarise bien sa pensée. le livre est intéressant mais, je trouve que c'est parfois redondant. On revient souvent sur la même chose : Cet homme qui vient d'un milieu pauvre, n'ayant pas toute la culture générale qu'il voudrait, mais étant quand même très éduqué. J'aurais aimé davantage de récits de ses années d'études et de ses rapports avec ses collègues étudiants.

Ça reste un bon livre.
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Jean-Philippe Pleau, Rue Duplessis - Ma petite noirceur - 2024 -

Journal de lecture - 20-21 mai 2024 -

« Né d'un père analphabète et d'une mère peu scolarisée, Jean-Philippe Pleau a grandi à Drummondville, rue Duplessis, dans une famille ouvrière. Les circonstances de sa vie lui ont cependant permis de poursuivre des études universitaires en sociologie et de devenir animateur de radio. Il est aujourd'hui étranger au monde d'où il vient, sans vraiment appartenir à celui dans lequel il a abouti. Rue Duplessis est l'histoire de cette déchirure sociale. Un récit émouvant où Jean-Philippe Pleau raconte sa migration intérieure, parfois violente, souvent étonnante, jamais banale. le roman d'une vie qui se lit comme une lettre d'amour adressée à ses parents: un amour séparé par une distance de classe. » ( Les libraires )

Voilà un « roman (mettons) » bien touchant qui me rappelle beaucoup de ces croyances qui circulaient dans mon enfance, la présence de « maniaques » entre autres. Émouvant aussi par ce dualisme et cet écartèlement intérieurs qui habitent l'auteur tout au long de sa mutation vers une autre classe sociale, mais qui je crois, continueront de vivre en lui toute sa vie. Qui est-il, l'ancien ou le nouveau Jean-Philippe ? Les deux j'en suis certaine, ou alors ce troisième fait de la réconciliation de ces deux parts en lui qui en font ou feront un être unique, pleinement accordé ? Je sors de cette réflexion riche d'un peu plus d'humanité il me semble sans que je sache trop pourquoi. Je sais seulement que ce livre aura des résonances en moi qui se transformeront peut-être en gestes nouveaux… qui sait !
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J'avais beaucoup d'attentes face à cette lecture car je suis aussi de Drummondville et suis aussi originaire de la classe ouvrière.
Cependant, je n'ai pas senti de connexion avec "le roman (mettons)" ni avec les personnages. le lien émotif entre l'auteur et le lecteur ne s'est pas construit. Pourtant, les points d'ancrage étaient nombreux.
Sans doute que c'est plus un essai qu'un "roman (mettons)".

La connexion radiophonique que l'auteur dans son rôle d'animateur entretient avec ses auditeurs est, elle, plus soutenue par l'émotion. La voix, l'accent, la rhétorique, c'est porteur de sens et d'émotion.

Comme le médium est un composant essentiel du message, le médium radiophonique sied mieux à ce roman que le médium écrit. En livre audio, ce serait sans aucun doute beaucoup mieux réussi.
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critiques presse (2)
LaPresse
12 avril 2024
Auteur, réalisateur, animateur, Pleau raconte son parcours de transfuge de classe dans le courageux Rue Duplessis : ma petite noirceur [...]. C’est un récit dur, implacable, sans fard ni faux-fuyants, de la pauvreté économique, culturelle et intellectuelle du milieu ouvrier dont il est issu. Un portrait sans compromis, tout sauf édulcoré, de son enfance meurtrie par l’intimidation, de sa jeunesse malheureuse à Drummondville, et de sa migration sociale par l’éducation.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeDevoir
12 avril 2024
Dans «Rue Duplessis», Jean-Philippe Pleau fait le récit du passage de son milieu d’origine à un statut plutôt enviable dans «le monde bourgeois».
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je ne réfléchis jamais avant de choisir un emplacement pour la première fois, mais par la suite, je souhaite être assis au même endroit. Freud dirait que c’est mon inconscient qui veut apaiser ma peur de l’inconnu. Bourdieu, lui, dirait qu’un espace peut se charger d’une valeur symbolique à force de fréquentation, et que l’on peut éprouver du plaisir à en profiter. Je suis dans l’équipe de Bourdieu.

(Lux, p.148-9)
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Je me souviens que quand je demandais à mes parents d’où ils tenaient cette information sur les restos chinois, ils répondaient toujours : « C’est ce qu’ils disent ». Ce fameux « ils », instrument de légitimation de leur discours et de leurs petites aliénations.

(Lux, p.70)
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" Il y a une vérité qui ne se voit pas sur les photos. C'est pour cela que j'écris : décrire le passé visible sur les clichés, oui, mais surtout l'autre que l'on devine hors champ et qui n'est pas moins important, même devenu inconscient."
p.49
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Nos histoires familiales nous déterminent et nous façonnent. Ne pas le voir revient à se maquiller les jours de grande fatigue.
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Je suis un gâteau Duncan Hines sur lequel on a crissé un glaçage aux truffes.
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