Cette collection "Petite philosophie du voyage" est décidément très intéressante. Ici, l'auteure nous parle du silence. Et c'est à la lecture de ce livre que l'on se rend compte de la valeur du silence. Notamment dans notre monde ou tout doit aller très vite et où le bruit est incessant.
Je me suis aperçu, lors de cette lecture, qu'il y a mille et un silence. Que cela peut prendre une multitude de formes et ne veut pas forcément dire absence de bruit. C'est un livre qui est instructif et qui nous fait voir le(s) silence(s) d'un autre oeil. C'est le genre d'écrit que l'on peut lire et relire, ce sera toujours agréable de retrouver cette méditation sur la portée du silence.
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Notre vie est rythmée, de jour comme de nuit, par des vibrations sonores agréables et apaisantes ou désagréables et dérangeantes. Le silence auquel j'aspire n'est donc pas un silence absolu, sorte d'abstraction née de notre conscience humaine, qui cherche à faire taire les bruits qui envahissent nos vies et les nuisances qui encombrent notre pensée la plus subtile. Le silence que j'aime n'est pas l'absence de bruits, c'est une disposition de l'esprit à entendre le bruissement du monde et les mouvements de mon monde intérieur.
Afin de laisser parler le silence en nous-mêmes, il est nécessaire d’écouter par le cœur. La faculté d’émerveillement transforme l’homme en enfant, en cet être qui est encore ignorant de la parole, vierge face au monde et prêt à l’accueillir dans sa plénitude comme un miracle. L’approche enfantine du monde est la seule qui fasse l’expérience de la relation entre toutes choses sans avoir recours au langage, par cette attitude qui nous coupe la parole et nous laisse bouche bée, l’étonnement. Le véritable silence actif, qui s’oppose à la perception du silence extérieur, consiste à se rendre disponible à l’écoute du monde, à abattre les frontières entre le soi et le vivant, à devenir paysage.
Dans le monde du bruit, le silence est synonyme de malaise et de gêne, et nous nous empressons de combler ces vides par quelques mots de circonstance. Le silence ne fait plus partie de notre langage familier, il est devenu le signe de l'insolite : un ange passe.
Notre vie est rythmée, de jour comme de nuit, par des vibrations sonores agréables et apaisantes ou désagréables et dérangeantes.
Du microcosme qui nous compose à la voûte céleste qui nous couronne, le silence est plus fort que la parole ; il est la part d'éternel qui côtoie le murmure de la vie.