SURVIVRE ET PRESERVER
“L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien" (G. Patton).
Ces deux témoignages écrits par des combattants de 1ère ligne combattant dans les conditions les plus sauvages qui soient peuvent se lire l'un derrière l'autre.
Le fond est le même que ce soit du front de Leningrad à Berlin après un passage par les Pays Baltes et Dantzig (Gdansk) en Poméranie ou lors des assauts amphibies de la 1ère division de Marines sur Peleliu et Okinawa. La même haine, la même peur, la même fureur, la même bestialité...La première force de ces Grands Témoignages réside en la présentation réelle de ce qui fût et non de ce qui fût ensuite recréé. Personne n'est épargné. Qui sème le vent (Allemagne, Japon) récolte la tempête. Après la logique interne de la Guerre à outrance prend le dessus.
Les différences absolument considérables résident dans le soin qu'ont le corps des officiers, l'intendance, les services de santé de leurs troupes d'assaut. Les Marines s'occupent le mieux possible de leurs soldats. On se rend compte qu'il y a une vraie attention.
Les Frontoviki sont laissé à l'abandon, envoyés au massacre avec comme corollaire un carnage sans fin qui rappelle les descriptions apocalyptiques des combattants de tranchée de 14-18 (cf les peintures d'
Otto Dix, les écrits de Junger, le mémorial de Verdun sur les lieux de l'affrontement). On voit qu'en 1944, les Russes savent désormais mener des offensives combinées interarmes de très grande envergure, que le matériel américain est présent (camions Studebaker, jeeps...).
Mais de 1941 à mi-1943, on bouche les trous avec de la chair humaine. L'incurie soviétique est sans limites..
"Bir-Hacheim le rombier" (http://www.bir-hacheim.com) écrit que seule la folie russe pouvait stopper la cruauté mortifère nazie...Il a raison....Quel anéantissement...!
Une fois en Allemagne, les russes perdent tout contrôle. C'est une armée ivre qui s'empare de Berlin.
La population civile de Prusse-Orientale devient de la chair à pillage, meurtre et viol...
Voilà la réponse à la destruction "façon terre brulée" des terres russes, à la mise à mort d'enfants, d'adultes, à la liquidation des prisonniers (sans parler du traitement spécifique de la "Question juive").
La Wehrmacht se souille littéralement y perdant son honneur tant revendiqué. Les "ostkampfers" se révèlent être des fils de reitres et de lansquenets. le retour du bâton se fait sous la forme d'un fléau de Dieu...
Ce que je trouve admirable dans ces témoignages c'est que ni
NikolaÏ Nikouline, ni Eugen Sledge (rajoutons bien sûr
Mario Rigoni Stern avec son "Un sergent dans la neige") n'ont perdu leur âme.
Ils ont préservé, on ne sait comment, une part d'humanité.
L'auraient-ils perdue qu'il n'y aurait rien à commenter, ni à justifier ou à reprocher...
Le Marteau-Pilon écraseur de chair et d'os est un Moloch affamé révélateur de la face la plus noire de notre espèce. Ne pas le croiser sur sa route est un Cadeau.
On le doit à celles et ceux qui s'y collèrent.