" Imaginez une école...
Où les enfants sont libres d'être eux-mêmes...
Où la réussite n'est pas définie par des critères académiques mais par chaque enfant de manière personnelle...
Où l'ensemble de l'école se gérer démocratiquement en assemblé générale où chaque personne dispose d'un droit égal à être entendu...
Où vous pouvez jouer toute la journée si vous le voulez...
Et il y a du temps et de l'espace pour s'asseoir et rêver....
Pourrait-il exister une telle école... "
De ces quelques lignes, je n'ai conçu un seul mot... Tout juste me suis-je avancé à traduire de l'anglais leur auteur.
On pourrait les croire issues de la verve poétique de quelque penseur anglo-saxon. Mais il n'es est rien. Cette réalité éducative a bien existé. Et bien qu'elle est failli disparaître – chose que je n'ai découvert que récemment – elle existe toujours.
C'est l'entière-liberté laissée aux élèves qui guide la pédagogie d'A. S. Neil. Ce qui interpelle le plus, c'est que les élèves ne sont contraints à aucune assiduité en classe. C'est même avec fierté que l'auteur explique que le jeu est la principale activité des enfants. Guidés par leurs envies, ils sont même plus qu'encouragés à " épuiser leur curiosité ". La seule règle admise semble être que chacun a le droit de faire ce qu'il veut... Dans la limite où ses envies n'affectent pas les autres personnes. Les griefs et la gestion quotidienne de l'école s'administrent en assemblée générale. Tous, élèves comme professeurs ont égal droit à la parole et chacun dispose d'un égal droit de vote. Des règles sur les heures de coucher, l'utilisation des locaux, la répartition de l'argent de poche, les sanctions y sont instituées... Et peuvent disparaître la semaine qui suit.
Si A. S. Neil présente dans ce livre les modalités de son école, il explicite aussi longuement sa pédagogie. Son ambition, former un " enfant autonome ", confiant en ses capacités et aimant la vie. Menant à bien ses objectifs, mais sans imposer de résultats scolaires. Propre, mais parce-qu'il l'aura choisi. Honnête, mais parce-qu'il aura admit par lui-même l'inutilité du mensonge. Sans attitude malsaine en matière sexuelle car sa curiosité aura été satisfaite et son éducation en la matière sans tabou...
Héraclite disait " on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. " : Car son cours n'est jamais le même et qu'on a forcément soi-même changé.
Cela traduit assez fidèlement mon sentiment par rapport à ce livre. Lu pour la première fois à la fin de mon adolescence, je l'avais trouvé éclairant sur la difficile question de l'éducation – j'avoue volontiers ma naïveté en ces temps jadis – C'est avec un cynisme doux-amer que je le relit aujourd'hui : Écrit au début des années 60, cet éloge de la totale liberté rendant l'enfant autonome et prêt à affronter notre société engoncée dans ses conventions " anti-vie " laisse dubitatif...
Puis, j'ai découvert que cette école existait toujours aujourd'hui – sous la direction de Zoé Readhead Neil , la petite Zoé du livre... - Que cette école avait faillit disparaître en 1999... Et obtenu l'agrément des autorités britanniques en 2007...
Je ne résiste pas par finir par une traduction à nouveau :
" Summerhill Fondée en 1921... Toujours là aujourd'hui. " :
http://www.summerhillschool.co.uk/