Adapté au cinéma par Carine Tardieu et interprété par
Agnès Jaoui et
Denis Podalydès (2012),
du vent dans mes mollets évoque l'enfance de Rachel qui, du haut de ses 9 ans a le moral un peu au ras des chaussettes. Ce n'est pas que ses parents ne sont pas aimants, bien au contraire : elle est chérie, tout comme il faut.
Mais il plane sur la maisonnée comme une ambiance plombée, il y flotte comme un parfum de mélancolie, le petit air de rien d'un quotidien tristounet qui fait que Rachel n'est pas la plus expansive, la plus joyeuse, la plus souriante des petite filles.
La faute peut-être au passé qui plane comme un mauvais souvenir sur cette famille ; la faute peut-être à la mondialisation qui fait que les poupées Barbie dont elle rêve en secret sont fabriquées par de pauvres petits orphelins chinois exploités ; la faute à la cuisine brinquebalante que Papa ne se décide pas à retaper ; la faute aux kilos qui tendent la chemise de nuit de maman ; la faute à sa grand-mère mutique par vraiment portée sur l'empathie inter-générationnelle…
Bref, Rachel est tiraillée entre le rôle de petite fille trop sage qu'on lui a cousu sur mesure et les injonctions contradictoires de sa mère qui voudrait qu'elle comprenne déjà les choses des grandes personnes.
Heureusement, les choses vont changer quand Hortense, toute identique à ce que Rachel est au fond d'elle-même – délurée, espiègle, coquine – entre dans sa vie. Mais...
Bref,
du vent dans mes mollets raconte la délicieuse pétillance de l'enfance, sa folle insouciance et ses grands chagrins. Il dit aussi les grands canyons qui séparent le monde des parents et celui de leurs mômes, et tous les ponts a priori inconstructibles que chacun crée pour se trouver.