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EAN : 9782330159702
400 pages
Actes Sud (02/02/2022)
3.8/5   3632 notes
Résumé :
Hélène a bientôt quarante ans. Elle est née dans une petite ville de l'Est de la France. Elle a fait de belles études, une carrière, deux filles et vit dans une maison d'architecte sur les hauteurs de Nancy. Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : se tirer, changer de milieu, réussir.
Et pourtant le sentiment de gâchis est là, les années ont passé, tout a déçu.
Christophe, lui, vient de dépasser la quarantaine. Il n'a ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (455) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 3632 notes
Ce magnifique roman confirme l'exceptionnelle qualité du regard de Nicolas Mathieu. Dans la lignée de Leurs enfants après eux, l'auteur laboure ses invariants avec une acuité éclatante de justesse : le temps qui passe, l'incandescence de l'adolescence, les complexes de classe et notre rapport à la réussite sociale, toujours avec un ancrage géographique fort dans le Grand Est.

Connemara est un roman politique. Il ne dessine pas d'horizon à atteindre mais il saisit les fractures sociales béantes de notre époque en interrogeant sur la construction d'une identité d'aujourd'hui à travers ces deux personnages principaux, deux quadragénaires. Dans le camp des gagnants de la mondialisation, Hélène a coché toutes les cases du mètre étalon de la réussite professionnelle et sociale : mariée, deux enfants, cadre supérieure dans une société de conseil, maison d'architecte and co. Mais elle a fait un burn-out. Elle, le transfuge de classe qui s'était acharnée à conquérir sa réussite et à fuir aussi bien sa famille et sa région, est revenue. Christophe n'est jamais parti. Lui s'est laissé porté. Ex-star de l'équipe locale de hockey, ex-obsession des lycéennes, il est de ceux qui n'ont pas profité, désormais représentant en nourriture canine, divorcé, vivant seul dans un triste pavillon à carrelage avec son père et son fils.

Ces deux personnages sont totalement incarnés et existent au-delà des emblèmes sociétaux qu'ils représentent. Ils se déploient, se rencontrent dans un monde vivant. Jamais on ne perd leur grain de peau, on est toujours à fleur de peau de leur existence, de leur rencontre, puis de leur histoire d'amour. le récit prend son temps, refusant l'allusif ou l'elliptique. On plonge dans les détails de ces moments de vie avant de basculer dans de superbes plans séquences et des flash-backs époustouflants sur l'adolescence comme si on aurait voulu rendre éternel ce qu'on fut, un seul instant.

« L'adolescence est un assassinat prémédité de longue date et le cadavre de leur famille telle qu'elle fut gît déjà sur le bord du chemin. Il faut désormais réinventer des rôles, admettre des distances nouvelles, composer avec les monstruosités et les ruades. le corps est encore chaud. Il tressaille. Mais ce qui existait, l'enfance et ses tendresses évidentes, le règne indiscuté des adultes et la gamine pile au centre, le cocon et la ouate, les vacances à La Grande-Motte et les dimanches entre soi, tout cela vient de crever. On n'y reviendra plus. 
Alors Mireille regarde sa fille ( Hélène ). Elle l'envie, lui en veut, elle voudrait la toucher. L'amour au-dedans lui fait mal. Elle pense petite idiote, mon coeur, grande saucisse, ma chérie, pour qui tu te prends, ne t'en va pas. Elle est si fière. Elle a tellement de peine à lâcher. »

Nicolas Mathieu est l'auteur français qui parle le mieux de cette période
Hélène et Christophe veulent une deuxième chance, ils veulent suspendre le temps en rejouant quelque chose de leur adolescence, cette période indépassable de leur vie. Et c'est déchirant de les voir retrouver une énergie à la fois candide et désillusionnée jusqu'à un épilogue terriblement mélancolique ( très LaLaLand ), attendu mais qu'on soupirait de le voir dévier.

Et puis, il y a ses plans larges, des passages quasi analytiques qui règlent leur compte au néo-libéralisme contemporain. Ce n'est évidemment pas un hasard si le roman se déroule en 2017, à un moment de bascule, à la veille de l'ère macroniste. Avec une sens réjouissant du sarcasme et de la satire, très proche d'une comédie anglaise à la Jonathan Coe, Nicolas Mathieu réjouit en dézinguant le volapuk de l'entreprise, cette novlangue ( plus très nov' d'ailleurs ) managériale révoltante qui s'infiltre partout sans qu'on s'en rende compte. L'humour est féroce pour décrire les menées de ce cabinet de conseil pour collectivités territoriales déroutées par la réforme refondant les régions.

Remarquable roman qui nous interroge profondément sur ce qui vaut le coup dans la vie, sur ce qui malgré nous nous imprègne, nous habite, nous soumet ou nous révolte, au-delà des lézardes de la vie sans pour autant briser notre quête de sens et d'amour.



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Nicolas Mathieu n'est pas l'écrivain de la désillusion. Si la frustration est au coeur de ses romans, un vent d'espérance n'y souffle pas moins pour autant.

Avec Connemara, c'est à l'aube du mitan de la vie qu'il s'attele. Hélène approche des quarante ans, deux filles, un beau mariage et un poste à responsabilité. L'heure des bilans pour celle à qui tout semble avoir réussi. C'est sans compter ses humeurs noires qui la harcèlent et prennent source dans sa propre terre de désirs inassouvis.

Jusqu'au jour où le hasard mettra sur sa route une ancienne gloire de son lycée que toutes les filles convoitaient.

Christophe est en instance de divorce, et ne voit pas assez son fils. Il est représentant en nourriture canine, et organise son temps en fonction d'objectifs inatteignables. L'heure des comptes, pour celui qui semble avoir tout raté. Il a pourtant la ferme intention de reprendre son activité de hockeyeur, comme du temps où il en était star locale.

"Il fallait vivre pourtant et espérer, malgré le compte à rebours et les premiers cheveux blancs. Des jours meilleurs viendraient. On le lui avait promis." Page 52.

Quelles raisons le poussent à vouloir revivre ses instants de folle exaltation et d'espoirs sans fin ? Peut-être les mêmes que celles qui ont conduit Nicolas Mathieu à nous offrir ce nouveau roman à la frontière entre le générationnel et l'universel. Une écriture à fleur de peau, alliée à un souci constant du détail, comme un "chassé-croisé des espérances et de la peur" inspiré de sociologie, de psychologie et d'une putain de lucidité qui fait du bien !
Start-up nation balbutiante, exploitation des classes populaires, vacuité des valeurs, repli sur soi, nous sommes en 2017. C'est dans cette ambiance crépusculaire - sur laquelle le soleil ne s'est toujours pas levé - que les Français vont élire un président dont ils ne veulent pas.
Reste la rage de vivre, avec fougue, de celle que l'on retouve dans ces hymnes populaires qui traversent les générations et des classes entières, car "on dit que la vie est une folie, et que la folie ça se danse".
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Quatre ans après avoir remporté le prix Goncourt pour « Leurs enfants après eux », Nicolas Mathieu invite à suivre deux quadragénaires qui font le bilan de leurs vies…

Née dans un petit bled de l'est de la France, Hélène semble pourtant avoir réussie sa vie. Parvenue à "s'extraire" de son milieu grâce à de brillantes études, elle a un poste à responsabilités très bien rémunéré, un mari que beaucoup lui envient et deux filles charmantes. Alors certes, il y a eu ce petit burn-out qui l'a incitée à quitter Paris pour retourner dans une région natale plus reposante, mais sur l'échelle de la réussite sociale, il n'y a tout de même pas vraiment à se plaindre. Jusqu'au jour où elle croise Christophe, ex-star de l'équipe de hockey d'Epinal, dont toutes les filles du lycée étaient folles, mais qui est en instance de divorce et a perdu beaucoup de sa splendeur d'antan…

« Connemara » invite à vivre la crise de la quarantaine de deux êtres qui se demandent s'ils ont réussi leurs vies. Lui, vend de la bouffe pour chiens dans un bled qu'il n'a jamais pu/su quitter, tout en rêvant de rechausser ses patins à glace afin de pouvoir revivre ses plus grands moments de gloire. Sur papier, elle semble avoir réussi, sauf qu'elle se retrouve dans un système économique hypocrite qui brasse autant d'air que d'argent, tout en ayant l'impression d'avoir sacrifié/raté son adolescence. Leur rencontre va donc permettre à l'un de s'attirer à nouveau le regard rempli de convoitise d'une femme, de surcroît issue d'un milieu social plus élevé, de quoi revigorer son égo. Quant à l'autre, elle va pouvoir rejouer son adolescence en mettant à ses pieds une ancienne star du lycée qui n'avait d'yeux que pour les autres filles, de quoi rattraper le temps perdu et se sentir à nouveau belle et jeune, tout en assouvissant un léger sentiment de vengeance…

« Connemara » c'est la confrontation de deux mondes que tout oppose, de deux classes sociales qui vont se réunir dans une belle partie de jambes en l'air que l'on qualifiera volontiers d'amour. À l'image de la chanson populaire de Michel Sardou, Nicolas Mathieu va rassembler la France d'en haut et celle d'en bas, sans fausses notes, mais en faisant tourner des serviettes au-dessus des têtes qui ne sont plus vraiment blanches, mais parsemées de vilaines tâches…

Car même s'il nous sert une histoire d'amour, Nicolas Mathieu aime gratter là où cela fait mal, là où la crasse s'est accumulée au fil des ans. Dans un style totalement opposée à celui des réseaux sociaux, qui s'attellent à embellir notre quotidien à coups de photos triées sur le volet, voire même retouchées pour l'occasion, Nicolas Mathieu, lui, préfère décaper pour enlever les couches de verni. Outre un récit intime qui invite à découvrir les regrets et les frustrations de deux quadragénaires, il livre également une fresque sociale et politique qui se déroule durant l'élection présidentielle de 2017 et ne manque pas de déglinguer au passage ces consultants qui nous vendent de l'air à prix d'or. Un véritable régal !

Alors oui, « Connemara » est un récit lent, sombre et pessimiste, qui invite à se demander ce qu'est "une vie réussie", mais qui laisse également un peu de place à l'amour, tout en livrant quelques notes positives sur fond de Michel Sardou

Là-bas au Connemara… on dit que la vie, c'est une folie… et que la folie, ça se danse…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Il y a les romans doudous et les romans bourre-pif ; celui-ci relève clairement de la seconde catégorie.

Nicolas Mathieu raconte la rencontre, 25 ans après le lycée où ils se sont croisés, de Christophe et Hélène. A l'époque, il était la belle gueule champion de hockey-sur-glace, et elle, la bûcheuse bêcheuse. Rien entre eux ne s'est passé alors, même si elle en rêvait. Et tout à coup, elle va tenter de le conquérir à nouveau -mais pareille aventure a-t'elle encore un sens, alors que tout les sépare désormais ?

Je sors de ce roman KO. J'ai l'âme meurtrie, et je ne sais pas si je l'ai aimé ou détesté, tant il m'a fait mal. Nicolas Mathieu cogne à chaque page avec une force de malade, et sans jamais faiblir. On ne se méfie jamais assez des types à lunettes qui portent des pulls à col rond sur leurs chemises bien boutonnées.

Et pourtant, c'est brillant, c'est puissant. L'auteur nous offre une radioscopie de la France des années '90 à 2017 d'une précision douloureuse. Tout y passe : l'enfance, l'adolescence, la vie adulte, la vieillesse, le couple, les grandes écoles, l'esprit de revanche, le monde du travail, la capitale, la province, les premiers de cordée et les autres, tous les autres. Nicolas Mathieu se saisit de chacun de ces sujets avec une justesse impitoyable, mais sans jamais juger, ni se complaire dans son rôle de conteur : on sent, on sait, qu'il écrit pour lui autant que pour nous.
Et tout sonne effroyablement vrai dans ce roman, des aspirations pleines d'audace et d'assurance de la jeunesse, aux barouds d'honneur rageurs de la quarantaine, où l'on tente tout pour repousser les renoncements prêts à nous engloutir. Autant de lucidité m'a laminée. (La prochaine fois, je lirai Foenkinos, ce sera plus simple).

Mais tout n'est pas que souffrance. En romancier tranquille et talentueux qu'il est, Nicolas Mathieu nous fait nous attacher à ses personnages, piteusement et magnifiquement humains (bien que je n'aie pas apprécié Hélène), et l'on a envie de connaître leur devenir. Il alterne les époques et les chapitres consacrés à l'un ou l'autre de ses protagonistes, mais sa maîtrise de la narration est telle que l'on n'est jamais perdu. En outre, son écriture est un pur plaisir de littéraire.
Ce qui ne m'a pas empêchée d'avoir envie de jeter ce roman monstrueux contre un mur, sitôt terminé, tant il m'a fascinée et mortifiée. Mais un livre qui remue autant ne peut qu'être remarquable et exceptionnel (même si on se retrouve avec du Sardou en tête pendant toute la lecture).

Alors, blindez-vous avant de le lire à votre tour. Prévoyez des pauses, des petits remontants, des sucreries, et respirez par le ventre. Mais pour Sardou, il n'y a rien à faire.
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Hélène, je m'appelle Hélène,
Je suis une fille comme les autres,
Héééélèèèèène, je m'appelle Héééélèèèèène,
Jeeeeeeeeee suis une fille comme les aaaaauuuutreeeees,
En toute logique, une fois ce livre refermé j'aurais dû m'égosiller sur cette chanson et me rebaptiser Hélène, comme le personnage principal de ce bouquin, mais finalement non, car fort heureusement, j'ose croire que je n'ai pas grand-chose en commun avec Hélène.
Pourtant au départ, ça matchait pas mal entre nous, même génération, fille unique, à peu près les mêmes études et des ressemblances dans le boulot, deux enfants, des parents qui ont acheté un petit appart à la Grande-Motte pour les vacances, qui ont payé de belles études à leur fille, études qu'eux-mêmes n'ont pas été en mesure de faire parce que dans leur milieu on n'en faisait pas et qu'on n'aurait pas su comment s'y prendre…
Donc le phénomène d'identification aurait dû fonctionner à plein régime ; les feuilletés Picard qu'on sort du four le soir après une journée de boulot pour faire plaisir aux gamins et surtout car on est crevés, les clins d'oeil appuyés de Nicolas Mathieu sur les souvenirs de notre enfance et adolescence, aaah, les Mystérieuses cités d'or avec Dorothée sur RécréA2, … l'incontournable chanson de Sardou que tout le monde connaît par coeur… Nicolas Mathieu aime caresser sa cible de lecteurs dans le sens du poil…
D'ailleurs Nico est passé chez Brico, et en plus des croquettes, il a pris le plus grand râteau qu'il pouvait trouver pour ratisser un maximum de lecteurs. Tant mieux pour lui, la pêche semble avoir été bonne, mais, ça n'a pas pris en ce qui me concerne …
D'abord toutes ces ficelles, ces références à la pelle, ça m'a fait l'effet du mec hyper lourdingue qui fait du pied sous la table en se croyant au summum de l'art de la séduction alors qu'on a juste envie de lui coller une bonne baffe …
Le pamphlet de Nicolas Mathieu sur les cabinets de conseil m'a paru complètement ridicule et caricatural. Donc, si je résume sa vision acérée, dans les cabinets de consulting, travaillent des méchants consultants qui piquent le fric du contribuable avec l'aide de fonctionnaires hauts placés qui ne pensent qu'à protéger leurs arrières et assurer leur promotion par la grâce de réorganisations vides de sens. Pour ce faire, le consultant grassement payé, débite dans un sabir franglais incompréhensible un discours truffé de chiffres avec de beaux camemberts powerpoint et tout le monde se tape dans la main à la fin. Là je me pose tout de même la question de savoir si Nicolas Mathieu a vraiment rencontré des gens qui travaillent dans le conseil ou s'il a juste acheté à la Fnac le guide « le Conseil pour les Nuls » ?
De même, dans la continuité de la « vision » de l'auteur, la plupart des gens ont des vies de merde, font un boulot de merde qu'ils soient en haut ou en bas de la pyramide sociale, et sont au choix : des ratés ignares complètement bas de plafond (comme ce débile de vieux beau de Christophe qui vend des croquettes pour chiens – votez 1 pour Christophe) ou de purs égoïstes incapables d'aimer autre chose que leur nombril et mettent leur intelligence au service de leur cynisme (votez 2 pour Hélène).
Comment ça vous ne vous reconnaissez ni dans l'un ni dans l'autre ? Ah, merci ça me rassure tout de même un peu… Je n'ai pas vraiment adhéré à cette façon nihiliste de voir les choses, car si ma vie n'est pas toujours rose ni un long fleuve tranquille, il y a au moins un ingrédient présent dans ma vie, et heureusement aussi dans celle de beaucoup d'autres personnes, et qui m'a fait cruellement fait défaut dans ce pavé, c'est l'amour ! La seule trace que j'en ai trouvée dans toute cette déprime et toute cette tristesse, c'est dans la jolie relation entre le grand-père et son petit-fils ! (mais là n'était pas l'essentiel du récit).
En toute sincérité, ces pages m'ont mortellement ennuyé, ces personnages sans âme et caricaturaux, nombrilistes, traités avec condescendance par l'auteur, je n'y ai pas cru et ne leur ai trouvé aucun intérêt… Entre les longueurs interminables (les matchs de hockey, le journal d'ado apparemment repris en mode copier/coller (tiens une habitude de consultant), les descriptions à n'en plus finir des beuveries entre potes et des effets de l'alcool, les invraisemblances (les confidences d'Hélène à sa petite consultante, qui va jusqu'à perdre son poste pour elle au cours d'un entretien surréaliste, des primes à 5 chiffres pour plusieurs collaborateurs dans une société de conseil à Nancy..), les approximations (le cabinet Arthur Andersen cité comme grand cabinet alors qu'il a sombré depuis 2002 à la faveur du scandale Enron, l'EM Lyon classée dans le Top 10 des écoles de commerce alors qu'elle est dans le Top 5 depuis 30 ans) … je n'ai rien ressenti au cours de cette lecture, à part de la déception et de l'agacement …
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critiques presse (16)
Telerama
22 mai 2023
Dans Connemara, il fait toujours preuve de la même empathie pour ses héros anonymes, et y ajoute un bel humour féroce envers l’univers et les règles de l’open space et du consulting, parvenus jusqu’aux lacs vosgiens
Lire la critique sur le site : Telerama
LaCroix
14 septembre 2022
Nicolas Mathieu signe un beau roman sur le mitan de la vie, quand beaucoup a été construit mais que tout est encore possible. Ou presque.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LesInrocks
04 mai 2022
L’auteur de “Leurs enfants après eux” met en scène, dans “Connemara”, un homme et une femme pris·es entre nostalgie de la jeunesse et amertume du présent. Le portrait aigu d’une France qui déchante.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LeMonde
03 mai 2022
La quarantaine venue, tout sépare Hélène de Christophe, qui se sont croisés dans leur jeunesse. Pourquoi ne pas revenir en arrière ? Le nouveau roman du Prix Goncourt 2018 est une mélancolique célébration de la vie.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Culturebox
02 mai 2022
Dans ce quatrième roman décliné sur un air de Sardou, Nicolas Mathieu poursuit d'une plume vive son exploration du réel dans les zones sacrifiées de l'est de la France.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LesEchos
26 avril 2022
Pas évident d'embarquer les foules quand on s'intéresse plus aux gagne-petit qu'à Jeff Bezos. Son écriture est si puissante que Nicolas Mathieu nous en convainc pourtant : « Les vies ratées valent le coup d'être vécues », comme il le dit dans la revue Alibi. Et d'être si bien racontées, encore plus.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Lexpress
23 mars 2022
Avec l'air de ne pas y toucher, Connemara dresse, en subliminal, un panorama du pays très bien senti et parfaitement décrit
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
23 mars 2022
Trois ans après son Goncourt, l'écrivain publie un nouveau roman. Deux personnages en quête de bonheur, dans un pays qui se défie et se défait.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeDevoir
01 mars 2022
Nicolas Mathieu, très habile à reconstituer ce monde et ces vies, une sorte d’anthropologue de la France des 25 dernières années. Enjeux politiques régionaux, références culturelles locales, idiomes populaires et jargon d’entreprise (avec ses nombreux anglicismes) alimentent l’hyperréalisme très « franco-français » de ce romancier doué. Au risque de s’aliéner quelques lecteurs étrangers.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LesInrocks
16 février 2022
Telle une étude, Nicolas Mathieu parvient, avec brio, à déceler chez ses personnages la moindre attitude en proie à des réflexes de classes sociales, le tout sans clichés ni élucubrations.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LaPresse
16 février 2022
L'écrivain français Nicolas Mathieu explore dans Connemara les blessures de l’adolescence à travers la crise de la quarantaine d’une femme et d’un homme qui se retrouvent dans l’espoir de rejouer leur jeunesse.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
15 février 2022
Avec Connemara, l’écrivain français Nicolas Mathieu signe une histoire d’amour qui pourrait vous plaire un peu, beaucoup ou à la folie.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Elle
08 février 2022
Connemara »est un livre splendide. Une fresque sociale et politique, un roman physique et épique à mi-chemin des « Choses de la vie » de Claude Sautet et de « Two Lovers » de James Gray.
Lire la critique sur le site : Elle
SudOuestPresse
07 février 2022
Au pays des pavillons, des ronds-points, des supermarchés, l’écrivain goncourisé signe, en fin observateur, une fresque sociale.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LaLibreBelgique
04 février 2022
Nicolas Mathieu dessine avec un réalisme lumineux un couple confronté à des trajectoires de vie opposées.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeParisienPresse
31 janvier 2022
Lauréat en 2018 du prestigieux prix littéraire avec «Leurs enfants après eux», l’écrivain revient avec «Connemara», un récit encore plus fort et plus intime sur la vie. La sienne. La nôtre.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
Citations et extraits (475) Voir plus Ajouter une citation
Et le regardant se débattre, elle se disait ouais, les mecs de son espèce n'ont pas de répit, soumis au travail, paumés dans leurs familles recomposées, sans même assez de thune pour se faire plaisir, devenus les cons du monde entier, avec leur goût du foot, des grosses bagnoles et des gros culs. Après des siècles de règne relatif, ces pauvres types semblaient bien gênés aux entournures tout à coup dans ce monde qu'ils avaient jadis cru taillé à leur mesure. Leur nombre ne faisait rien à l'affaire. Ils se sentaient acculés, passés de mode, foncièrement inadéquats, insultés par l'époque. Des hommes élevés comme des hommes, basiques et fêlés, une survivance au fond.
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Depuis qu’elle est entrée chez WKC, Hélène a parfois l’impression que la planète toute entière est aux mains de ces petits hommes en costume bleu qui viennent dans chaque entreprise, dans les grands groupes et les administrations pour démontrer à coups de diagnostics irrévocables l’inadéquation des êtres et des nombres, expliquer aux salariés ce qu’ils font, comment il faudrait le faire mieux, accompagner les services de RH toujours à la ramasse et apporter leurs lumières à des décideurs invariablement condamnés aux gains d’efficacité, forçats de la productivité, damnés du résultat opérationnel.
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L’ adolescence est un assassinat prémédité de longue date et le cadavre de leur famille telle qu’elle fut gît sur le bord du chemin.

Il faudrait prendre le temps à rebours, remonter le fil. Quand elle avait dix, six ou trois. Même avant, ce corps hésitant sur ses deux pattes, petit robot au nez qui coule, la voix qui répète chaque mot, le petit point potelé qui tient la cuillère et frappe le plan amovible de la chaise haute, ce sourire à deux incisives, le nez froncé, cet autre à soi.
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Hélène débarquait donc en pleine guerre pichrocoline et trouvait dans chaque organisme où elle intervenait des équipes irreconcilables ai bord de la crise de nerfs. Cent fois déjà elle avait pu constater les effets dévastateurs de ces refontes imposées en vertu de croyances nées la veille dans l esprit de économistes satellitaires ou dans les tréfonds de business school au prestige in discuté.
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Pour deviner ce qui les sépare, il faudrait regarder les détails, les montres, les chaussures, la peau, les dents, les bijoux, l usure des mains, et puis des petits riens un geste, une intonation, un arrondi ici, une fixite ou une mollesse là, ce qu on appelle plus largement l attitude, mille nuances qui signalent en creux des régimes alimentaires différents, des activités sans rapport, des horaires qui ne se recoupent pas, des usages et des destins opposés.
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