Du polar, du bon, du brut avec des rencontres normales : des truands, des trafiquants des putes, des flics et des pourris ... tout est normal.
L'action se passe dans le Xe arrondissement de
Paris, celui de ma jeunesse, celui que j'ai arpenté dans un sens et dans un autre ... je suis née à Belleville .... j'ai habité près de la rue saint Maur ... j'ai travaillé près du sentier ... les noms des rues citées me font revenir dans la tête des images de ce temps là.
Les faits évoqués se passent dans les années 80, c'est à cette époque que j'ai quitté le
Paris de mon enfance ...
Le point de depart un fait divers ... Des immigrés turcs font la grève de la faim à
Paris pour obtenir la régularisation de leur situation " Kazanakagiz ! " (*)
Il y a beaucoup de monde pour traiter cet imbroglio .. affaire de trafic de drogue ... d'armes ... de contrefaçon ... de prostitution... on a le choix !
Et trafic d'influence sous jacant ... les ayatholas ... les politiciens verreux ... les maquereaux... les drogués de luxe ou des trottoirs !
Nous sommes tenus en haleine jusqu'aux dernières pages ... un épilogue qui n'en est pas vraiment un ... le vrai celui qui fait le bilan quinze ans après ... juste une dizaine de lignes ... c'est ce que retiendra l'histoire de ce fait divers publié par le Monde le 16 février 1980.
Et en plus une suggestion ... pour pouvoir déguster une pizza à la rughetta ... suivre les instructions :
* Sortez la pâte à pizza du réfrigérateur 5 minutes avant de l'utiliser. Préchauffez le four à 240°C (th 8).
* Étalez la pâte en cercle au rouleau, posez-la sur la plaque du four recouverte de papier sulfurisé et étalez la sauce tomate. Disposez dessus les tranches de viande des Grisons coupées en deux et 4 feuilles de basilic grossièrement coupées à la main. Poivrez généreusement et enfournez pour 12 à 15 minutes de cuisson.
* Taillez des copeaux de parmesan à l'aide d'un épluche-légumes. Sortez la pizza du four dès la fin de la cuisson, répartissez dessus la roquette et le parmesan et arrosez d'huile avant de servir immédiatement.
Notes
Accompagnez avec des tomates confites au four parsemées de persillade.
Bonne lecture et bon appétit
(*)
Une vingtaine d'ouvriers turcs - dont une femme - embauchés clandestinement par des patrons de la confection ont commencé depuis plusieurs jours une grève de la faim dans les locaux de la Maison verte, un centre protestant situé 127, rue Marcadet, à
Paris (18e), pour obtenir la régularisation de leur situation. Ils ont constitué un " collectif des ouvriers turcs sans papiers", qui a reçu d'ores et déjà l'appui de la C.F.D.T., du parti socialiste, du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), ainsi que de plusieurs autres organisations.
Un atelier clandestin, rue du Sentier, à
Paris (deuxième arrondissement) : au sommet de l'escalier branlant, trois pièces de douze mètres carrés aux murs nus et décrépis, aux volets clos - pour que le bruit des moteurs n'alerte pas les voisins.
Derrière la double porte, également close, il y a des machines à coudre, une surpiqueuse, une surjeteuse, une planche à presser d'un modèle antédiluvien, de la vapeur partout. Et puis une dizaine d'hommes aux yeux cernés.
Ils travaillent là douze heures par jour, sous la lumière crue d'un tube au néon, dans cette espèce de morgue étouffante - l'unique vasistas n'a que cinquante centimètres sur quarante - sans dimanches ni congés pendant six mois : le temps de préparer les commandes du Salon du prêt-à-porter. Puis la moitié d'entre eux seront mis à la rue jusqu'au prochain Salon.
À eux de se débrouiller, pour survivre, terrés le jour dans leurs caves ou leurs greniers, car ils craignent les rafles dans la rue, dans le métro. Les autres restent avec le " petit patron ", un étranger comme eux, presque aussi pauvre, exploité lui aussi. Bien contents, ceux-là, d'avoir un carrelage où dormir, où manger entre les machines, dans la vapeur des presses et la fumée d'un réchaud de fortune.
Pas de permis de séjour ni de travail pour ces ouvriers qualifiés, recrutés à la sauvette, en Turquie même, parfois depuis 1973, par des patrons de la confection et entrés en France comme simples touristes. Donc, par de sécurité sociale, pas de protection en cas de chômage ou de maladie, pas de visites médicales. L'an dernier, un de leurs compagnons a eu un ulcère à l'estomac. Il n'a pas osé se faire soigner, et l'ulcère est devenu un cancer. L'homme est mort récemment, sans jamais se plaindre. Une tranche de vie à la
Zola en plein vingtième siècle.
La face cachée et hideuse de la French confection, qu'a révélée vendredi dernier le film de Michel Honorin, sur FR 3, la voici à l'état brut, avec ses " griffes " - démarquées - de grandes maisons de couture, ses fausses factures et ses faux bulletins de paie. Douze heures par jour, les hommes venus d'Istanbul ou du fin fond de la Cappadoce assemblent, cousent, repiquent et repassent les jupes, les robes, les fanfreluches du prêt-à-porter
parisien. Ils reçoivent 7 francs par robe. S'ils en font dix par jour, ils auront 70 francs le soir : un tiers de moins que le SMIC pour seulement huit heures. le lendemain on recommence. La robe à 7 francs pour la façon, affichée 200 francs et plus chez les grossistes, est vendue plus de 300 francs. T.V.A. incluse, dans les boutiques, quelques semaines plus tard.