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EAN : 9782756423524
192 pages
Pygmalion-Gérard Watelet (04/04/2018)
4.58/5   13 notes
Résumé :
« La lourde porte en bois s'entrebâille dans un grincement. Aveuglée par l'intense luminosité, je mets mon bras en visière. À quelques mètres, une silhouette floue, de dos. Je descends à tâtons les marches du perron, les graviers crissent à chacun de mes pas comme un gong mal accordé. Elle se retourne, s'approche? » Marianne est de retour à Lumiès, dans la maison familiale. Depuis la disparition mystérieuse de sa fille, dix ans plus tôt, elle n'y avait pas remis les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai eu besoin de laisse passer quelques jours avant de pouvoir écrire une critique, émettre un jugement sur ce roman troublant.
Au départ, j'ai pensé que cette histoire m'échappait complètement. Une mère de famille revient dans le village où a disparu sa fille Rose, dans de mystérieuses circonstances, dix ans auparavant. Elle y rencontre des personnes que l'on croirait plus folles les unes que les autres, ou alors serait ce cette mère en détresse qui perdrait totalement la raison ? Elle rêve de sa fille, voit sa fille, s'entretient avec sa fille, difficile de la suivre. J'ai eu du mal à suivre et comprendre le lien entre toutes ces rencontres successives. Difficile à suivre comme il est difficile d'envisager le deuil d'une mère quand elle ignore totalement ce qui a pu arriver à sa fille, qui ne sait même pas si celle-ci est morte ou en vie quelque part.
Au cours de ce parcours que je qualifierai d'initiatique, Marianne alterne entre rêves et visions, et sombre régulièrement dans de longues phases de sommeil.
Et moi lectrice, je me demande où veut nous emmener l'auteur… Je me suis posée des questions, quelque chose m'aurait-il échappé ? J'ai eu tellement de mal à suivre Marianne dans cette quête.
Et quel est le rôle de ses lettres écrites par le père de Rose qui apparaissent ici et là entre deux chapitres ?
Et toutes ces fleurs, ces roses bleues ou blanches disséminées ici et là ?
L'auteur nous emmène loin dans ce roman psychologique en explorant les méandres du psychisme, de la spiritualité dans laquelle pourrait se perdre chaque mère qui a vécu un traumatisme.
La fin est subitement limpide, bien sûr, comment n'ai-je pas compris plus tôt ?
Finalement, à peine ce livre refermé, je me dis que je devrais le relire, je verrai évidemment cette histoire d'un tout autre oeil.
Une belle réussite pour un premier roman.



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Un roman particulier, troublant, qui nous tient en haleine jusqu'au bout.

J'ai trouvé ce roman vraiment étrange, un peu psychédélique, mais aussi vraiment prenant. On y suit Marianne, une mère de famille dont la fille a disparu il y a dix ans. Suite à un appel téléphonique qui lui redonne de l'espoir, elle se rend seule dans la maison familiale, là où les terribles événements sont arrivés. A son arrivée, elle tombe sur une jeune fille qui ressemble étrangement à sa fille perdue...

On suit pas à pas cette mère de famille totalement déboussolée qui survit plus qu'elle ne vit, aiguillonnée sans cesse par une douleur insupportable. Comme elle, on a parfois l'impression de perdre la tête, de ne plus comprendre l'histoire. J'ai dû relire certains chapitres, tant l'auteure à le don de nous mettre à la place de son héroïne. Jusqu'au bout le suspense est intenable, on bout littéralement de savoir ce qui est arrivé à cette petite fille, ou si même il lui est arrivé quelque chose. On se perd totalement dans les méandres des souvenirs de Marianne, dans ce jardin et ces rêves qui rendent le tout si improbable. Comme elle et ses proches, on ne sait pas ce qui est vrai ou ce qui est inventé.
Et ce n'est qu'aux toutes dernières pages que l'on a l'explication et les révélations qui nous éclairent enfin.

Pour conclure : un roman troublant, mais passionnant.
Lien : http://cocomilady2.revolublo..
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Je remercie Babelio et la maison d'édition Pygmalion de m'avoir permis de découvrir un aussi beau roman, s'agissant tant de l'objet que de son contenu. Rien que l'illustration de sa couverture est un appel à l'apaisement et la contemplation.

Muriel Lecou Sauvaire nous conte l'histoire d'une femme faisant face à la disparition de sa fille avec une délicatesse, une pudeur et une poésie incroyables. Les lettres adressées à Marianne et écrites par le père de Rose m'ont déroutée. Je me suis demandé quel en était le but… cependant, là aussi, l'auteur nous plonge dans les méandres des pensées et des sentiments de ce personnage discret.

Le style est juste et précis, il déstabilise le lecteur afin de lui faire ressentir l'égarement de Marianne, son questionnement, sa confusion. le mélange de rêves et de souvenirs ponctue le cheminement de cette femme en quête de réponses.

Cela fait bien longtemps que je n'avais pas lu un roman aussi subtil dans l'expression des sentiments des protagonistes. J'envisage d'ailleurs de le relire plus tard pour en apprécier chaque détail…
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Un roman bien onirique, où le lecteur se retrouve plongé dans une atmosphère cotonneuse et un peu floue. Les trames du drame qui s'est joué sont dévoilées assez rapidement mais il faudra attendre la fin du roman pour avoir une vision plus claire de la situation concrète (je ne peux en dire plus pour ne rien spoiler).
Si j'ai eu du mal avec la première moitié du livre, me demandant où l'auteur souhaitait me conduire, tout s'est ensuite progressivement éclairé, me faisant passer d'un avis prudent à un "bien joué".
Un petit roman qui se lit assez vite et qui vaut le détour, même s'il ne restera pas dans mes coups de coeur.
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Les romans ne sont pas vraiment mon fort. Souvent dès les premières pages ils me tombent des mains. " A l'heure ou parle la Rose " m'a littéralement aspiré. Déjà le titre, la couverture et ses couleur, la Colombe et la Lune qui se parlent en continu ... fluides comme le la composition et le style qui suivent de la première à la dernière ligne. Marianne a surement trouvé dans l'écriture une sorte de puissant réconfort, une façon de vivre avec un chagrin éternel, celui d'une maman happée par la disparition de son enfant pourtant tellement toujours présente ... le récit, les lettres, la poésie ... comme le geste qui sauve. Pygmalion semble savoir ou sont l'inspiration et le talent.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Marianne,

Sept années se sont écoulées depuis ton départ et je n’ai pensé qu’à mon malheur, ma femme m’avait abandonné, rien d’autre ne comptait. Tu avais aimé un inconnu, remplacé notre Lumiès par le grand Paris. Tu avais même osé donner un frère et une sœur à Rose. Elle était alors mon éternité, mon bonheur indestructible. Je ne l’ai pas réalisé. Et c’est sous mes yeux qu’on nous l’a enlevée. Rose, ses douze printemps, ses rires et ses espoirs. Kidnappée pendant l’orage. Je n’ai rien entendu, rien vu. Seulement quelques pétales de coquelicots évadés de la tornade, flottant au-dessus des blés. Tellement rouges. Mon Dieu, Marianne ! Ces coquelicots harcèlent mes nuits devenues pourpres depuis des semaines que nous la cherchons.

Hier, tu as regagné Paris. Longtemps j’ai regardé la route, longtemps, j’ai vu ton regard derrière la vitre. Figé sur le néant. Une biche blessée à mort fixant l’assassin de son petit. Il fallait que tu repartes, nous avons retourné Lumiès, Rose n’y est peut-être plus. Ne reviens pas. Je ne veux pas que tu entendes les gémissements de ton jardin, le claquement des volets dans le vide, le silence s’engouffrer dans les couloirs de ton enfance et tournoyer sans fin.

Demain, je quitterai à mon tour notre terre d’origine. Je n’ai plus de famille, je deviendrai notre recherche, je te l’ai promis, je la retrouverai. Ces courriers que je n’aurai de cesse de t’écrire seront autant de cailloux que je ne sèmerai pas et dont la chaleur grandissante accompagnera ma quête, comme les dessins de Rose, ses photos, que j’ai enlevés des murs. Maintenant je dois abandonner cette prison lacérée, défaite de sa mémoire, ces pauvres cloisons emplies de blancs interrogateurs. Suivre les pistes soulevées par la police, tout reprendre à zéro. Mon sac est prêt, mon itinéraire également. Mais avant, il va falloir s’allonger, tenter de dormir. Dès que je ferme les yeux, reviennent les ailes pourpres de la tempête, ses derniers mots, les miens, encore et encore…

La dernière fois – on en a parlé et reparlé depuis sa disparition –, elle avait déposé un baiser sur ma joue, enfilé à la hâte sa petite parka blanche avant de s’enfuir en courant. J’avais juste dit : « Rose, l’orage arrive ! Dépêche-toi, d’accord ? » « Oui, mais chut, tu m’empêches de les entendre », m’avait-elle répondu en riant. Chaque temps de printemps à Lumiès se passait au milieu des champs, dans un mystérieux dialogue avec les coquelicots, tu le sais d’ailleurs. Tu étais loin avec ta nouvelle famille, tes deux petits, mais pour que Rose et moi gardions ce lien précieux, tu me la confiais le plus souvent possible. Je vous ai trahies… Ce jour-là, j’ai rejoint mon établi. Sans hésiter. J’aurais pu m’asseoir, la regarder, courir avec elle, comme tu aurais fait certainement.

Lorsque le ciel s’est empli de sombres gouttes, je suis sorti de la maison. Le champ était désert, Rose avait disparu. Le vent sifflait, avalait mes cris, ralentissait ma course. Une masse nuageuse opaque dévorait, inexorable, la lumière suspendue au-dessus des plantes. Ces nuages, Marianne, chaque nuit, chaque jour, chaque heure, je me noie dans leur obscurité suffocante.

J’ai hurlé : « Rose, Rose… ! »

Autour de moi, les longues tiges phosphorescentes dévalaient la colline comme une écume déchaînée. Des pétales rouges parsemaient le ciel noir de taches papillonnantes. Obsédantes.

J’ai hurlé. Encore et encore."
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Vidéo de Muriel Lecou Sauvaire
Muriel Lecou Sauvaire s'est installée avec sa famille dans le massif de l'Étoile entre Aix-en-Provence et Marseille après vingt ans à Paris. Les montagnes et la lumière sont devenues le cadre naturel de cette experte en stratégie d'entreprise à la vie professionnelle prenante. Elle est l'auteur de "À l'heure où parle la rose", "Paris sous influence" et plus récemment de "L'Homme Indigo".
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