Surveiller et Nourrir, référence explicite à l'ouvrage de
Michel Foucault (
Surveiller et Punir), parle donc de prison et de nourriture, de nutrition en incarcération. Force est de constater que depuis le penseur structuraliste, les choses n'ont pas structurellement changées.
L'autrice part d'un fait divers: suite à l'incarcération d'un militant Qanon après l'invasion du congrès américain par des hordes de militants trumpistes, ce dernier réclame de la nourriture bio, non transformée, proche de la nature car il est shaman. La twittosphère s'en émeut, le critiquant vertement.
En effet, on entend souvent les discussions de comptoir se résumant à: "putain je bosse comme un chien, je paye des tonnes d'impôts et je vis moins bien que les autres en prison !"
L'autrice de nous prouver à grand coups de chiffres que non, on mange vraiment mal en prison en France, on y vit mal aussi d'ailleurs, que des grands groupes privés eux se goinfrent sur le dos des condamnés (ou des présumés innocents pas encore jugés d'ailleurs !) qui part ailleurs, bien que privé de liberté n'en sont pas moins privé de droits, dont celui élémentaire de manger à sa faim.
Si la prison dépend de la justice et pas de la vengeance, c'est bien pour une raison, que le système carcéral oublie grandement dans toutes ses dimensions, à commencer par l'alimentation.
Ce pamphlet n'en est pas vraiment un, et vu le départ choisi par l'autrice, je m'attendais à une plus grande virulence, j'en suis presque déçu de tant de statistique sèche, scientifique et sourcée. Il est vrai que comme le livre le souligne à la fin, la nourriture n'est qu'une des facettes de tout un système à repenser, à commencer par sa philosophie et ses impensés collectifs qui empêche la prison d'accomplir son rôle de réinsertion dans la société...