Deux cousins, Sébastian 22 ans et Antha 14 ans décident de faire un pèlerinage sur la tombe de leur oncle en Roumanie. Cet oncle qu'ils aimaient tant, pour sa bonne humeur et sa joie de vivre, son côté loufoque parfois aussi, tout le contraire de ses frères, leurs pères.
Tout débute lorsque par une nuit pluvieuse leur carriole a un accident dans une forêt sombre et loin de tout. Les deux jeunes gens se retrouvent à pied sans indication de direction quand ils aperçoivent un vieux manoir perdu dans les bois où se réchauffer.
L'accueil est succinct mais tout de même chaleureux puisqu'on leur offre le gîte et le couvert pour la nuit et même du linge de rechange. Mais tout va changer le lendemain matin lorsque chacun se réveillera dans une autre chambre que celle dans laquelle il/elle s'est endormi(e).
Sébastian partira alors à la recherche de sa cousine qu'il ne peut laisser seule dans ce manoir avec cet homme qu'il n'a eu guère le temps de juger mais qui le remplit d'inquiétude.
Pendant des jours et des jours il va chercher à retrouver le manoir lugubre.Les villageois croisés vont tous le mettre en garde contre le Comte, qui serait à leurs yeux un Nosferatu, vampire. Autre raison pour que Sebastian n'arrête pas ses recherches. Antha est précieuse à ses yeux et repartir ainsi ne se peut.
On retrouve donc dans ce texte tous les ingrédients du roman gothique à son apogée telle avec le
Dracula de
Bram Stoker ou Carmilla de le Fanu.
L'ambiance est sombre, angoissante, les conseils des villageois et autres rumeurs ajoutent encore une tension tout du long qui met des frissons. de plus les meurtres, et il y en a, sont sanglants, expéditifs et ils entretiennent eux aussi ce fil rouge de tension effrayante.
Fil rouge que l'on ressent aussi avec la présence du Comte. Tantôt vampire mortel et hypnotique face à ses victimes, tantôt bon gros loup noir pataud et attentif lorsqu'il joue avec Antha , ou encore hôte charmant et attentif avec la jeune fille, cette complexité nous plonge dans un sentiment plutôt trouble. Ce qui d'ailleurs n'est pas sans nous conforter dans cette ambiance gothique froide et délétère.
Il a été assez difficile pour moi de savoir à quoi m'en tenir de ce personnage. Comme je l'ai vu dans une autre chronique, les passages concernant le Comte sont souvent abscons. Sous forme de témoignages, ils semblent couper le rythme et la tension du récit plutôt que le calmer ou simplement l'aplanir quelques instants.
Bref, pour le lecteur avide d'un roman gothique pur jus, dans l'ambiance et la plume de nos précurseurs je pense que ce récit leur agréera. Il m'a d'ailleurs plu tout en me laissant un peu ténébreuse sur certains points. Il a ce côté qui vous rend confus par votre lecture, ne sachant pas si vous l'aimez ou non. Car il recèle de belles scènes d'action ainsi que de passages d'un plus pur gothique. Ajoutons à cela une couverture magnifique qui rend hommage à son thème inquiétant et sombre. Merci aux éditions du Petit Caveau pour cette plongée dans le gothique classique tel qu'on l'apprécie.