Je crois que Jens Peter Grondahl est vraiment un grand du Nord. Très attiré depuis toujours par Septentrion je viens de terminer ce recueil de six court romans, ne dit-on pas novelas ou peut-on encore parler de nouvelles? Je l'ignore mais les textes sont tous remarquables et, une fois n'est pas coutume, je vais revenir brièvement sur chacun, tant
Grondahl sait sonder les coeurs et les reins avec des approches très différentes et toujours la même acuité. Celle qui m'avait tant plu avec notamment Quelle n'était pas ma joie et
Les Portes de Fer.
Les jours sont comme l'herbe reprend un thème approché dans
Virginia, très court roman de
Grondahl des année 2000. Une fraternité s'ébauche à la fin de la guerre entre un adolescent et un prisonnier allemand guère plus âgé. L'amitié n'aura pas le temps et la paix qui arrive est tout à fait capable, elle aussi, de broyer les êtres.
Villa Ada. Un autre ado, tout à fait contemporain Père danois, mère italienne, rejoint, probablement sincère d'une sincérité qui n'exclut pas un brin de démagogie, une sorte de mini ZAD dans un parc romain. Les parents se déchiraient avant. Puis pendant. Puis après. Se méfier des miroirs aux alouettes. Il en est de toutes sortes. le scalpel de l'auteur est très convaincant.
Edith Wengler, la vie d'une grande actrice fictive, est une belle méditation sur le métier de comédienne, nantie de toute la mélancolie du temps, cet assassin en fuite. Dans sa gravité Edith Wengler parvient à rester un texte lumineux.
Je suis la mer, titre curieux pour l'enquête d'un policier sur la disparition d'un riche industriel. L'éternel "changer de vie", cet eldorado inaccessible, ne peut qu'émouvoir.
Hiverner en été, et Adieu abordent le thème du choix pour deux belles figures de femmes. Confrontées à différents dilemmes, la juge et la pasteure. elles devront décider. Vertiges et tourments...Ces romanellas (c'est ainsi que j'ai décidé de les nommer) devraient faire mieux connaître J.G.
Grondahl. de longues et douloureuses sonates. Bergman...Camus...