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Alain Gnaedig (Traducteur)
EAN : 9782072929410
352 pages
Gallimard (11/05/2023)
3.92/5   32 notes
Résumé :
Dans la veine de Virginia et Quelle n’est pas ma joie, Jens Christian Grøndahl propose ici six courts romans. Les jours sont comme l’herbe évoque le Danemark sous l’Occupation à Skagen, et le lien qui se tisse à la Libération entre un adolescent danois et un prisonnier allemand de son âge. Dans Villa Ada, un couple italo-danois est totalement dépassé par les événements quand leur fils Francesco s’engage avec passion en faveur des migrants. Edith Wengler est la biogr... >Voir plus
Que lire après Les jours sont comme l'herbeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Le dernier Grondhal, encore un de mes auteurs de prédilection nous revient pour la première fois sous forme de six novellas où il poursuit sa quête d'introspection de l'âme humaine à travers le couple et la famille .

Des histoires intéressantes, fouillées,
Un jeune garçon de 13 ans issu d'une famille religieuse est confronté au dilemme de sauver ou non un réfugié allemand affamé interné par les danois dans un camp misérable au lendemain de la deuxième guerre mondiale,
Un ado fils d'un couple mixte danois- italien prend fait et cause pour le drame des réfugiés africains à Rome, chamboulant la vie de couple de ses parents déjà en crise,
Une actrice de théâtre connue lutte pendant des années contre l'idée que ses relations de couple sans lendemain lui font perdre son temps,
Un policier divorcé cherche à trouver quelque chose en lui-même dans l'histoire de la disparition d'un homme d'affaire aux liens familiaux troubles. (Un détail curieux dans cette novella, le policier tutoie la femme , le fils, le frère de « la victime », alors qu'il vient à peine de les connaître. ) ….

Six récits riche en diversité de sujets, d'époques, lieux et personnages . Jeunes, adultes , femmes , hommes à la poursuite du sens de l'existence, du temps qui s'écoule, où l'improviste ou le destin semble déjouer la logique du cours de leurs vies. Des choix souvent radicaux, est-ce le destin, est-ce leur libre choix, cela ne semble pas préoccuper l'auteur. Les raisons des choix semblent insignifiants, on peut toujours y trouver une raison ou une autre, le but des protagonistes ici , étant confrontés à la loyauté, l'intégrité et la conscience, quitte à en payer le prix fort sauvegarder leurs vérités intérieures. Alors que jadis, l'église et le travail dictaient la route de conduite à suivre , aujourd'hui les réseaux sociaux, la consommation débridée , le succès obligatoire et la mobilité rendent plus difficile à cerner sa propre identité et les limites de la liberté, du moins sous leur diktat… Bien que courts, dans ces récits Grondhal va avec virtuosité au fond de ces vies particulières, où les rapports de couples et d' enfants-parents sont complexes et pas toujours très nets bien que les femmes font de leur «  presque-mieux » pour leur bien- être. La société danoise de l'après- guerre y brille par sa bigoterie et avançant dans le temps , censée être socialement démocrate , le transfuge de classe à travers les générations semble déranger aussi bien les nouveaux parvenus que les anciens bourgeois , alors que fraudes et détournements d'argent entrent en scène avec la conversion au capitalisme.
Un livre brillant ,une lecture passionnante que je recommande expressément.

« Rien ne s'était passé comme elle l'avait pensé ».
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Il s'agit d'un recueil contenant six petites histoires. le thème principal serait les décisions difficiles à prendre et qui changent une vie, les choix décisifs. J'ai aimé surtout " hiverner en été" et l'histoire de l'actrice. Même si les histoires sont courtes, les personnages sont fouillés et existent vraiment, on a le temps d'apprendre à les connaître. L'écriture est belle, c'est très profond. Une lecture qui se savoure lentement.
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L'amateur de nouvelles que je ne suis pas salue le talent d'un auteur qui réussit à passionner en égrenant six mini-romans d'excellente facture. Une même tonalité habite des histoires variées, oscillant entre mélancolie et fuite du temps.
Jens Christian Grøndahl épouse le rythme d'une fausse lenteur, ses protagonistes toujours à la recherche d'un sens de la vie ou d'une vision sur eux-mêmes.
L'écriture apparemment atone vous emmène en des contrées insoupçonnées, à la lisière du romanesque et de la destinée, cette dernière subie ou voulue, jamais pesante. Les bruits du monde nous parviennent assourdis ; le regard fuit vers je ne sais où, à travers une vitre, vers des rivages lointains, dès que la personne touche une part obscure d'elle.
Deux mots me viennent à l'esprit, "saudade" et "weltanschauung", surtout le premier, à la fois sentiment d'un manque ainsi qu'espoir et désir de le combler. Cette oscillation, cachet de récits toujours attirants et intrigants, diffusée à mon insu, m'a complètement séduit.







Commenter  J’apprécie          2013
Je crois que Jens Peter Grondahl est vraiment un grand du Nord. Très attiré depuis toujours par Septentrion je viens de terminer ce recueil de six court romans, ne dit-on pas novelas ou peut-on encore parler de nouvelles? Je l'ignore mais les textes sont tous remarquables et, une fois n'est pas coutume, je vais revenir brièvement sur chacun, tant Grondahl sait sonder les coeurs et les reins avec des approches très différentes et toujours la même acuité. Celle qui m'avait tant plu avec notamment Quelle n'était pas ma joie et Les Portes de Fer.

Les jours sont comme l'herbe reprend un thème approché dans Virginia, très court roman de Grondahl des année 2000. Une fraternité s'ébauche à la fin de la guerre entre un adolescent et un prisonnier allemand guère plus âgé. L'amitié n'aura pas le temps et la paix qui arrive est tout à fait capable, elle aussi, de broyer les êtres.

Villa Ada. Un autre ado, tout à fait contemporain Père danois, mère italienne, rejoint, probablement sincère d'une sincérité qui n'exclut pas un brin de démagogie, une sorte de mini ZAD dans un parc romain. Les parents se déchiraient avant. Puis pendant. Puis après. Se méfier des miroirs aux alouettes. Il en est de toutes sortes. le scalpel de l'auteur est très convaincant.

Edith Wengler, la vie d'une grande actrice fictive, est une belle méditation sur le métier de comédienne, nantie de toute la mélancolie du temps, cet assassin en fuite. Dans sa gravité Edith Wengler parvient à rester un texte lumineux.

Je suis la mer, titre curieux pour l'enquête d'un policier sur la disparition d'un riche industriel. L'éternel "changer de vie", cet eldorado inaccessible, ne peut qu'émouvoir.

Hiverner en été, et Adieu abordent le thème du choix pour deux belles figures de femmes. Confrontées à différents dilemmes, la juge et la pasteure. elles devront décider. Vertiges et tourments...Ces romanellas (c'est ainsi que j'ai décidé de les nommer) devraient faire mieux connaître J.G.Grondahl. de longues et douloureuses sonates. Bergman...Camus...
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Un remarquable romancier qui rend sensible chaque détail et chaque nuance dans l'action, la perception ou l'imaginaire de ses personnages, qu'il s'agisse du récit d'un narrateur ou d'une confidence reçue, en 1945 à la Libération ou au temps présent, dans un décor du Danemark, d'Andalousie ou de Rome. Sont communs à ces six romans la densité, la puissance de la nature, les pièges de la bonne volonté, l'amertume des illusions. Ma préférence va au roman central, « Je suis la mer », qui commence comme un polar et s'achève dans la rencontre de deux renonçants, au sens indouiste de Sadhu. Son exergue cite un poète danois que je ne connais pas, Henrik Nordbrandt (Wikipédia n'en dit à peu près rien). Il pourrait aussi bien citer, dans sa polysémie, Amers de Saint John Perse.

Quelques points à signaler. le livre est sous-titré Romans, au pluriel, dont chacun fait une soixantaine de pages. Ce qui pourrait distinguer ces romans de nouvelles est la présence d'un exergue et de plusieurs chapitres dans chaque roman. le titre général, non référencé, m'a fait penser à l'Ecclésiaste, mais vérification faite il cite le psaume 103:15. Les citations en allemand dans le texte ne sont pas traduites en français, mais l'exergue du deuxième roman est une citation de Virgile dans la traduction de Valéry, donc en français ; est-ce le cas dans la version danoise ? Accessoirement, quelques passages sont peu logiques : on ne suit pas le locuteur, le lieu ou la chronologie. Liberté assumée ou maladresses du traducteur ? Ces détails ne nuisent pas à la haute qualité des romans.
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critiques presse (4)
LeMonde
12 juin 2023
Autant d’histoires qui n’ont rien de « grands événements », mais qui ne sont pas non plus de ces « petits incidents du quotidien » dès lors que chacun est susceptible de faire dévier la trajectoire du personnage qu’il implique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesEchos
06 juin 2023
Immense écrivain danois, Jens Christian Grondahl est aussi à l'aise sur toutes les distances. Son nouveau livre, « Les jours sont comme l'herbe », regroupe six courts romans et récits dont les protagonistes sont amenés à faire des choix décisifs.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeFigaro
22 mai 2023
Un jeune Danois protège un prisonnier allemand en fuite, une femme pasteur tombe amoureuse d’un scupteur... Dans ce recueil de nouvelles, pas un des textes n’est raté.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
SudOuestPresse
15 mai 2023
L’écrivain danois va à l’essentiel dans ce recueil de six brefs romans dépouillés qui parlent des choix dont toute une vie dépend.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Son regard se posa sur le petit livre gris qu’il avait pu emprunter. Le Poids de la poussière. C’était bien trouvé. Les grains de poussière ne se remarquent pas, et on ne les voit pas parce qu’ils sont tellement microscopiques et parce que, au début, la couche de poussière est transparente si l’on ne possède pas de surmoi à retardement. Si l’on n’a pas peur de sombrer socialement, et si l’on ne voit pas le ménage comme un rempart. Combien d’années faudrait-il pour que la poussière se fasse sentir sur un pèse-lettre ?
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La vérité contraire aux faits n’existe pas. La vérité est toujours concrète, comme l’écrivait Bertolt Brecht, et seuls les constats en question sont concrets.
Commenter  J’apprécie          350
Comme tous les enfants, Francesco espérait surtout que les disputes entre ses parents n’étaient qu’un orage passager, et non la vérité de leur relation.
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Je n'ai ressenti que du soulagement quand papa est mort. Il m'a fallu des années avant de pouvoir regarder son portrait en noir et blanc, qui me sourit d'un temps de l'innocence, de l'autre côté du cloaque dans lequel il avait sombré.
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Les cœurs de femme déchirés ont quelque chose de poisseux. Ce n’est pas bien de le dire, c’est pourquoi je le dis uniquement ici. Maman m’avait comme excuse pour se sacrifier, et elle avait son amour énorme et idiot pour papa. L’homme de sa vie qui, en règle générale, était trop ivre pour ressentir quoi que ce soit et qui, à jeun, se métamorphosait en un ramassis abject d’apitoiement sur lui-même geignard, de sursaut de colère et de méchanceté abjecte. Maman était convaincue qu’elle pouvait le sauver, et que c’était sa mission dans la vie. Une femme comme elle était son pire ennemi
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Vidéo de Jens Christian Grondahl
David Murgia - Nathalie Dessay - Laurent Stocker - Edouard Baer - Didier Besace - Lucas Belvaux - Anne-Cécile van Dalem - Robert Mcliam Wilson - Peter Heller - Vinciane Despret - Benoit Peeters - Lise Charles - Jens Christian Grondahl - Jean Luc Outers - Brice Matthieussent - Boris Lehman - Marietta Ren - Fabrice Drouelle - Hubert Antoine - Emma Jane Kirby - Manuel Rocheman - Johann Hari - Catherine Graindorge
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