Angélique épouse Joffrey de Peyrac dès son arrivée à Toulouse. le visage défiguré et la claudication de ce dernier la rebute tout autant que le mariage forcé qu'elle subit.
A son soulagement, Joffrey lui déclare dès la première nuit qu'il attendra qu'elle vienne à lui.
Il faudra du temps à Angélique pour découvrir qui est vraiment son mari, riche, voyageur, scientifique... et laisser de côté les préventions qui lui ont été mises dans la tête.
Dans ce tome, nous mangeons notre pain blanc. Entre l'enfance d'Angélique dans le premier opus et les inévitables difficultés qui sont en germe ici et qui ne vont pas manquer de s'abattre sur notre héroïne dans l'avenir, ce tome nous permet de découvrir comment et pourquoi Angélique va s'attacher à Joffrey.
L'auteur nous laisse voir aussi l'état des connaissances scientifiques, l'influence de l'église dans la vie quotidienne et politique, les festivités de la noblesse de province, complétant le tableau d'époque qu'elle a commencé à nous dresser.
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Dans ce tome on découvre enfin le comte de Peyrac. La "lutte" d'Angélique contre son époux est d'ailleurs l'intrigue principale de ce tome. Angélique se retrouve marié à un homme étrange, boiteux, au visage défiguré par une cicatrice mais à l'esprit et au charisme remarquable qui séduit toutes les toulousaines, et même Angélique...
Note: 17
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La voix s'était tue. L'inconnu se glissa sur le banc.
Au bras ferme qui la saisit, à la main qui lui releva le menton avec une douceur impérieuse, l'instinct d'Angélique reconnut un maître qui avait dû compter plus d'une tendre victoire. Elle eut un petit regret, mais dès que la lèvre du chanteur effleura la sienne, un vertige la saisit. Elle ne savait pas qu'une lèvre d'homme pouvait avoir cette fraîcheur de pétale, cette tendresse fondante.
La foule venait de s'entrouvrir. Une grande silhouette dégingandée et brimbalante apparut, vêtue de velours pourpre et s'appuyant sur une canne d'ébène. A mesure que ce personnage progressait en boitant on distinguait, dans l'encadrement d'une ample perruque noire, un visage aussi déplaisant à regarder que l'ensemble de sa démarche. Deux profondes cicatrices barraient sa tempe et sa joue gauche, et fermaient à demi la paupière. Les lèvres étaient fortes, entièrement rasées, ce qui n'était pas à la mode et ajoutait à son aspect insolite.
"Ce n'est pas lui, pria Angélique. Mon Dieu, faites que ce ne soit pas lui!"
Adieu, ma jolie, dormez bien dans votre grand lit, seule avec vos membres gracieux, vos petits seins merveilleux, tristes d'être sans caresses. Adieu !
Je ne peux pas sourire, car j'ai trop attendu cet instant, et il m'étreint jusqu'à la douleur.
Anne Golon - La victoire d'Angélique (1985)