La Consolation est une autobiographie racontant un épisode dramatique de la vie de
Flavie Flament.
A la croisée des mouvements #Mee Too, #Balance ton porc, l'affaire a défrayé la chronique.
Actuellement, La lutte des femmes contre les violences sexuelles qu'elles subissent sont d'une actualité criante.
Lorsqu'on ouvre la boîte de Pandore les malheurs enfouis en surgissent ; la parole enchaînée se libère, les âmes et les corps meurtries, l'enfance et la jeunesse assassinées se consolent dans l'écriture faisant jaillir les agissements des mufles au grand jour.
La Consolation est le récit du viol de
Flavie Flament à l'âge de 13 ans par le fameux photographe
David Hamilton. Il faut noter que lorsque l'affaire est revenue sur le tapis, elle n'avait même pas le droit de citer son nom, elle a également été confrontée à la prescription, double peine et musellement de la parole.
Alors elle va écrire son histoire tragique pour tenter de se reconstruire , c'est grâce à un médecin psychiatre qu'elle parvient à se souvenir de cet épisode dramatique à l'âge adulte, en retrouvant dans son cabinet une photo d'elle à l'âge de 13 ans .
En effet, la narratrice avait tout oublié ; c'est la fameuse mémoire traumatique.
Sur cette photo, elle revoit
la jeune fille qu'elle était à l'époque, le regard est triste et vide alors le déclic va opérer, l'indicible devient visible et lisible, les souvenirs remontent à la surface.
Elle va lier cet épisode dramatique de sa vie à son histoire familiale et personnelle.
Le rôle de la mère y est primordial, cette dernière s'ennuie et va "investir" selon les paroles de
Flavie Flament, dans sa relation avec les hommes ; pour cela
la jeune fille doit être belle et parfaite et surtout obéir à ses injonctions, c'est une marionnette dans les mains d'un affreux démiurge.
Flavie Flament ne doit pas rater l'occasion de rencontrer des hommes riches et célèbres.
La mère surveille sans cesse le poids de
la jeune fille qui doit être parfaite, elle la pousse dans la gueule du loup. C'est ainsi que
David Hamilton, le prédateur, remarque
Flavie Flament lors d'un séjour au Cap d'Agde, sa mère va l'encourager à poser pour lui, seule, égarée dans l'appartement de "l'artiste".
La jeune fille bascule alors dans l'horreur puis le déni puisque sa mère lui demande de taire cet événement tragique, de ne pas en parler à son père. Elles rentrent chez elles comme si de rien n'était.
C'est bien des années plus tard, que des malaises incompréhensibles, des crises d'angoisse et de panique vont réveiller le dragon qui sommeille.
Ce fut une lecture émouvante, un témoignage poignant et l'on ne peut que compatir au destin de Poupette.