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EAN : 9782362294532
86 pages
Editions Bruno Doucey (31/08/2023)
4.31/5   21 notes
Résumé :
Par quelle lointaine croyance les êtres humains ont-ils associé le sentiment amoureux à l’organe vital qui bat en nous ? Un regard, et le cœur chavire. Une parole aimante, et la vie pulse plus intense et plus belle. Un enfant naît de notre union, le voici devenu notre chair, notre sang. A contrario, une rupture, une perte, et le cœur se brise. Le grand mérite d’Hélène Dorion n’est pas d’avoir pensé, en poète philosophe, les liens qui unissent le coeur à l’amour, mai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Dans « mes forêts », son précédent ouvrage, Hélène Dorion nous entraînait dans les bois au plus près des arbres dans une nature préservée. Dans » Coeurs comme livre d'amour », la poétesse nous convie encore et toujours à cheminer dans la nature et l'intime, comme un écho à la vie, à l'amour.

« le chemin de lumière et le chemin de peine
s'étirent, dans la brûlure du soir
qui dénude le vaste horizon
tu n'ignores plus rien de ton coeur. »

La poétesse québécoise parle avec simplicité de cet organe « tache sombre-ou claire/vaste empreinte/enveloppe où pèse le sang », ce coeur qui bat et dont les joies, les peines, nous sont communes. Sujet universel, donc, mais traité de façon subtile.

« Mon coeur, où déposer la soif
qui n'a pas de commencement. »

En parcourant les paysages, et en nous ouvrant son coeur, elle ouvre de vastes horizons, et c'est le monde qu'elle nous offre.
Les saisons s'égrènent, on sent le temps qui passe, et ce coeur qui change, comme les saisons.

« le sapin rouillé de novembre, le bois
qui bientôt brûlera
dans la cheminée de décembre, le monde
s'il recommence, mon amour, entre tes mains. »

Mais il y a aussi ce sentiment d'incomplétude et l'inconstance des rêves. On ne peut retenir les années qui s'écoulent.

« …je n'ai fait le tour ni de mes rêves ni de l'amour ».

Hélène Dorion s'y entend pour cueillir le quotidien et la sensualité des éléments. Dans son oeuvre, tout fait poème.

« Humble dans mon corps, le matin se glisse :
l'odeur du café, du pain grillé
tout ce temps entre nos mains. »

Ces petits riens, ces choses intimes, nous en disent beaucoup sur elle-même, et c'est avec une sincérité sans affectation qu'elle ouvre son coeur jusque dans ses moindres plis.
J'ai beaucoup aimé cet abandon dans la mélancolie, les moments heureux et les plus douloureux.
Sans lyrisme appuyé, voguant entre prose et poésie, l'écriture d'Hélène Dorion nous étourdit dans un grand frisson de vie.

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Ah, comme j'aime la poésie d'Hélène Dorion! Cette fois encore, je suis envoûtée par ses textes.

" Coeur:
où le noir nous instruit de l'aube
où s'épuisent les saisons
où frémit le désir (...)

où commence
et s'achève le poème "

Cet extrait exprime parfaitement la démarche poétique de l'auteure: créer un lien, une fusion entre elle, son coeur fragile mais où " l'on cueille la lueur" , la nature et l'écriture.

Je me suis sentie traversée par les images fortes, les vers émouvants et justes, l'humanité et la tendresse qui se dégagent de ce recueil, malgré la tristesse et les doutes.

Plusieurs mois s'écoulent. Fine observatrice du dehors, Hélène Dorion traduit par les mots des impressions vives, souvent métaphysiques, qui nous parlent, car universelles, tout en restant intimes. La dernière page est d'une beauté...qui me ferait presque pleurer. Apothéose d'un livre frémissant de vie. En voici un extrait:

" je choisis les fraîches ondées, les couleurs du soir
et les questions qui durent au bout des ans,
je choisis le plus infime
la rose , ton regard, mon coeur
qui respire l'impérissable

leçon de beauté, leçon de fragilité.

Voir et rejoindre je choisis

ce qui m'échappe
et me dénude"

Je suis heureuse de savoir que son précédent recueil " Mes forêts " est au programme du bac! Elle mérite d'être connue de tous.



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Pour Hélène Dorion, le coeur est beaucoup plus que cet « organe central situé entre les deux poumons », Il est aussi le lieu de « cet amour qui imbibe nos mains. »

En partant d'un organe fait de tissus et de sang et qui bat pour nous maintenir en vie, la poétesse nous conduit sur le fil fragile de l'amour. Elle évoque aussi avec beaucoup de délicatesse la rupture, l'éloignement, le temps qui passe et les souvenirs de l'enfance.
Tout est dit avec simplicité et c'est cela qui nous touche, cette façon de raconter les méandres du coeur et de la vie, où chacun peut se retrouver.

« Ce matin le vent enlace la maison, étreint
les arbres comme m'étreint ton silence.
L'étendue s'efface, ne laisse que mon corps
mes veines fines, mes mains éparpillées

dans le souvenir de ton visage,- le désir
est amour de la lumière. »

La nature, le paysage, accompagnent ce voyage au coeur de l'intime et l'on ne se lasse pas de découvrir ces images sur lesquelles passent les saisons.
Cette poésie universelle qui parle de l'amour avec beaucoup de sensibilité me va droit au coeur.
Un grand merci aux éditions Bruno Doucey et à Babelio pour cette lecture sensible
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C'est si délicat qu'il m'a fallu le bon angle et l'attention nécessaire pour entrer dans ces poèmes. le coeur: organe et lieu de sensations et émotions, dans lequel se déploie le monde et sa nature, organe poreux à la membrane si fine que les éléments s'interpénètrent, que le monde intérieur et extérieur se mêlent l'un à l'autre au point de se dissoudre l'un dans l'autre.
A chaque poème, la question se pose: comment poser sur écrit ce qui nous traverse, sentiments et temps qui passe?

"Je ne reconnais rien du paysage
à l'intérieur de moi

je cherche le centre."

Le "je" parle au "tu" un peu comme une danse, un mouvement de va-et-vient vers l'autre, "tu" absent et présent à la fois.
Des poèmes à relire, un à un, comme un collier qu'on égrenne, pour s'en imprégner.
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AU COeUR DE NOS COeURS 🩷

J'aime les mots d'Hélène Dorion.
Définitivement.
J'aime éperdument sa poésie, profonde et douce à la fois, imposant une lecture lente, apaisée et apaisante, vers l'immensité de notre monde intérieur.

Sur les mots d'Hélène Dorion notre regard et notre coeur glissent comme sur un velours délicat et caressant.

« Je te touche du bout de l'âme
et le mystère s'agrandit »

J'aime ses poèmes sensoriels. On respire, on effleure, on savoure une nature qui dit tant de nous, qui nous accompagne au fil des saisons, qui déroule nos vies en des cycles infinis et qui lit au coeur de nos coeurs nos sensations intimes.

« je retourne sur la pointe du temps
qui racle et ensemence ma vie »

Une nature sensuelle, celle qu'on enserre, qui parle à nos sens, nous fait frémir et ressentir le monde.

Hélène Dorion dit la vie, l'absolu, l'intemporel, la fugacité, l'impermanence du monde et des êtres, mais aussi l'éternité et l'universel.
L'intime s'y décline et se dévoile pour finalement, par le pouvoir et la douceur des mots et des images, voir le monde s'ouvrir à nous comme on le lit rarement.

« Tant de vies froissées
pour métamorphoser la nuit »

Ce recueil poétique va puiser dans les méandres et les circonvolutions du coeur où se nichent nos joies comme nos blessures, nos souvenirs nourris au fil du temps qui s'écoule, là où rien n'est jamais pareil mais tout prend forme d'éternité dans nos coeurs capables d'accueillir et d'apprivoiser à perpétuité.

« Alors que le ciel étire le jour
à l'horizon, le coeur s'ancre
pour encore durer ».

J'aime donc la poésie d' Hélène Dorion. J'aime ce recueil comme une spirale infinie qui se saisit de la fragilité du monde. Tel le coeur qui renferme et veille sur toutes les vibrations de nos vies, à l'infini.

Alors à votre tour d'entrer dans ces Coeurs, comme livres d'amour
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critiques presse (1)
Marianne_
07 septembre 2023
Dans « Cœurs, comme livres d’amour », son recueil paru aux éditions Bruno Doucey, la poétesse québécoise Hélène Dorion se livre à une autopsie scrupuleuse et délicate de l’organe humain qui bat la chamade.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Je choisis le vent pour me rappeler la précarité des choses,
l'ocre, le rouge pour éclairer la terre,
les oiseaux blancs, je choisis les branches cassées
pour me rappeler la descente
et l'envol, je choisis le feu qui brûle et transforme,
les mots qui pétrissent l'argile, les falaises abruptes
de Rilke, les vagues de Virginia Woolf (...)
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Je vis au centre de chaque jardin,
dans cette pulsation des heures
que recueille la lumière,
je m'abandonne au tremblement,
à la vague qui me nourrit,
à cette quiétude qui monte
comme un arbre arpente
les racines de sa solitude,
chancelle et fleurit.
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Tu glisses tes doigts au milieu des miens
-la rose s'effeuille aussitôt
cherche à renaître. La terre
a basculé, nulle part
je ne te trouve, et les fissures que tu ignores
s'accumulent, défont le passé, défont l'amour
que je croyais vivre.
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«  Humble dans mon corps, le matin se glisse:
l’odeur du café, du pain grillé,
tout ce temps entre nos mains
et je songe aux pommes de Césanne
sur la table, sereines, impérissables.

Le vent commence à froisser le jour
et pendant que je retourne à l’intérieur
des volées de mots s’agitent , bientôt
se posent sur des lignes compactes .

Je vois surgir le reflet de ton visage
la vie- tout ce temps -
s’ancre , comme un bateau enfin prêt
à affronter le voyage » .
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LA PLUIE DESSINE DES OMBRAGES…


La pluie dessine des ombrages, tu vois le lac se dénouer,
la saison a comblé le vide, parmi les ondes,
les années s’émiettent, devant toi, chaque trace
que tu croyais transparente s’embrouille
et se dissipe dans le présent.
Les feuilles s’arrachent à l’infini, aveugles de l’intérieur,

et alors qu’il ne reste plus un bruissement dans le décor,

une histoire glisse au fond des eaux,
pareille à une gare où il n’y aurait que des départs.

Où vas-tu, effrayée d’être avec ta vie qui se retourne, seule

avec des bagages éreintés, une vie
qui s’effrite, un dernier voyage au bout de l’absence ?

Du haut des falaises, tu imagines un chemin qui pointe
vers l’aube certaine, la figure enfin épuisée de la douleur.
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Videos de Hélène Dorion (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hélène Dorion
Pour dire ses êtres, ses villes et ses mémoires, quatre auteurs qui ont le Québec au coeur. Dans Peuple de verre, Catherine Leroux dévoile avec acuité les dessous de la crise de l'«inlogement» au Québec, dans un futur inquiétant. Hommage poignant à une anonyme, Madame Victoria se lit comme une suite de portraits de femmes aux destins accidentés. Rendre le méconnu visible, tel est le pari que fait Michel Jean avec Tiohtiá:ke et Qimmik: tandis que l'un retrace la vie itinérante d'un jeune innu à Montréal, l'autre raconte le massacre des chiens de traîneau inuits par les Blancs. Tout en musicalité, Hélène Dorion réconcilie paysages et amours dans les analogies sensibles de Coeurs, comme livres d'amour. Mireille Gagné déploie quant à elle une fable caustique pour interroger notre société insensible aux détériorations climatiques dans le piquant Frappabord.
________
Le Café Littéraire accueille le public pour la 34è année au premier étage du Palais du Grand Large. Animé par Maëtte Chantrel, co-fondatrice du festival, et Pascal Jourdana, il donne à voir l'actualité littéraire d'un grand nombre d'auteurs et suscite l'envie de poursuivre cette rencontre de manière intime en tête-à-tête avec le livre.
Les archives du festival Étonnants Voyageurs vous permettent de revoir ces Cafés littéraires, enregistrés depuis 1991. L'occasion de voir et d'entendre des grands noms de la littérature du monde entier qui nous ont accompagnés des années durant : Nicolas Bouvier, Jacques Lacarrière, Alvaro Mutis, Hugo Pratt, Théodore Monod, James Crumley, Tony Hillerman, James Welch, Luis Sepulveda… Jim Harrison, pour ne citer qu'eux.
Pas de débats à thèmes au Café Littéraire, juste des rencontres chaleureuses avec les auteurs, leurs récits et leurs personnages, réels ou sortis de leur imagination.
Une captation vidéo par TVR35, à retrouver sur notre site et tout l'été sur la chaîne. www.etonnants-voyageurs.com
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