Un livre magnifiquement bien écrit par un universitaire, et superbement illustré, sur les lecteurs et les écrivains dans la littérature et la peinture. Il est structuré en deux parties : "Lire" puis "Ecrire".
De belles citations, des reproductions d'oeuvres de peinture, par la suite commentées et contextualisées.
Un livre à lire de bout en bout, mais aussi à feuilleter, à humer, pour faire l'éloge du plaisir de lire et d'écrire, de tenir un livre dans les mains, de le partager, de l'offrir, de toujours continuer à apprendre.
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Un livre qui parle de la lecture, puis de l'écriture, dans la littérature et la peinture.
Entre un tiers et la moitié des peintures sont reproduites.
J'ai trouvé le propos un peu lassant, et étonnamment centré sur l'Europe en général et notamment le catholicisme et la représentation des saints. Sur des thématiques qui me paraissent pourtant universelle, il me paraît étonnant de ne pas trouver de source asiatique par exemple.
Je n'y ai pas non plus trouvé d'aspect sociologique sur la question, ce que le titre aurait pu laisser à penser.
J'ai fini par arrêter ma lecture, deux chapitres avant la fin. Dommage, pour un éloge du livre.
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LIRE
Un livre, n'importe lequel, est pour nous un objet sacré. Un hasard admirable a voulu qu'un écrivain ait fixé l'instant où prit naissance le vaste processus de la prédominance de la langue écrite sur la langue parlée, quand Saint Augustin raconte, au sixième livre des - Confessions-, comment lisait Saint-Ambroise dont il a été le disciple. son esprit était encore inquiet du singulier spectacle auquel il avait assisté : un homme dans une chambre, avec un livre, lisant sans articuler les mots. Cet homme donnait ainsi naissance à un art étrange, l'art de lire en silence, qui devait produire des effets merveilleux, et aboutir, après de longues années, au concept du livre comme fin en soi. --- Jorge Luis Borges, "Enquêtes" , "Du culte des livres" (p.25)
De tableau en tableau, d’œuvre en œuvre, on voudrait donc découvrir de quelle manière s'est inventé et peu à peu développé, dans notre culture européenne, l'un des emblèmes de cette culture précisément, le portrait de l'homme aux livres.
Le livre intrigue, parce qu'il dérange l'ordre du monde au lieu de le garantir. Il gêne, parce qu'il demande au lieu de répondre. Dans la peinture, dans la littérature, sa présence institue la lectrice et le lecteur en êtres singuliers. Ces lecteurs, par chance, s'ils semblent souvent égarés, souvent démunis, évoluent pourtant dans un espace où tout, grâce aux livres, va finir par s'illuminer et le sens s'imposer comme une évidence.
(p. 109)