Innocent, définitions Larousse : Qui n'a pas commis l'acte délictueux ou condamnable dont on le soupçonne : Cet homme est
innocent du meurtre dont on l'accuse.
Qui n'est pour rien dans des événements néfastes dont il pâtit : Les combats ont tué d'
innocentes victimes.
Dont l'ignorance des réalités de la vie, la candeur, la naïveté sont grandes : Il est bien
innocent de croire de telles fadaises.
Qui est un peu simple d'esprit ; niais : L'
innocent du village.
Littéraire. Se dit d'un tout jeune enfant.
Quelle est cette innocence dont Depardieu nous parle ? Celle de l'enfant ? Je ne crois pas, Gérard n'est pas un enfant, même s'il en a conservé l'âme. Celle de l'idiot ? Non plus, le bougre est loin d'être diminué mentalement. Ne veut-il pas nous parler simplement de l'innocence du non coupable, de celui qui subit des évènements néfastes alors qu'il ne les a pas provoqués ? Oui, Gérard parle de ces
innocents-là, et il pense en faire aussi parti, de ces gens à l'esprit encore pur, à l'âme encore grande, car non souillée par le pouvoir et par le progrès dans ce qu'il a de plus diabolique.
Mais on pourrait aussi bien appliquer toutes ces définitions à l'Innocence dont parle Depardieu. Car il est tout ça le Gérard,
innocent comme l'enfant,
innocent comme l'idiot,
innocent des crimes dont on l'accuse, et l'
Innocent des âmes pures...
Depardieu aime les gens, mais pas tous. Il aime les gens vrais, qui ne jouent pas des rôles, qui ne s'inventent pas des vies numériques. Il aime aimer le Gégé. Mais pas à tort et à travers.
Par contre, il dit ne pas aimer le pouvoir et ce qui en découle, la perte d'innocence, le mensonge, la manipulation… Mais il aime le président russe. Et le président russe l'aime. D'ailleurs, savez-vous ce qu'aime le président russe chez Gégé ? Son côté hooligan, le fait qu'il se beurre la gueule et qu'il roule quand même à scooter, quitte à se casser la gueule avec. C'est très russe comme comportement. Et avoir foi dans ses contradictions, c'est aussi une forme d'innocence.
Plus sérieusement, je suis d'accord avec Depardieu quand il dit avoir plus d'attirance envers le peuple russe que le peuple américain, ce dernier étant fondé sur le puritanisme, les apparences, la communication, la poudre aux yeux… et étant encore une jeune nation bâtie sur des génocides, faisant état et usage de sa force nucléaire mais jouant au moralisateur, mentant effrontément pour mener des guerres inutiles, mais ne supportant pas de voir un de ses présidents jouer à Groucho avec sa secrétaire.
Mais bon, être copain avec le type qui a mis au pouvoir Kadyrov en Tchétchénie, je ne suis pas sûre que ce soit très «
innocent »… Depardieu joue à l'
innocent sur ce coup là.
Après, il ne faut pas bloquer sur les amitiés hétéroclites de Gégé, il ne s'intéresse pas tant aux formes qu'aux fonds des choses et des gens.
Gégé il croit en la Foi, la foi humaniste et naturaliste, de celle qui frôle le Très-Haut, pas celui d'un Dieu monothéiste, mais celui du cosmos, de l'Energie vitale et créatrice, et là-dessus, on est bien en accord, en harmonie. Car comment vivre si on n'a pas en soir un peu de cette foi, cette envie de découvrir, de faire des choses nouvelles, de se surprendre, d'être surpris, de faire le bien, d'en recevoir ?
Alors oui, c'est sans doute plus facile pour lui de passer son temps à se balader, de se divertir, de faire de belles rencontres, et les portes s'ouvrent plus facilement pour lui que pour nous, mais on a tous en nous cette possibilité de bouger, de se bouger. Ne nous retient que ce qu'on veut bien. Et notre corps, s'il rechigne, un bon coup de pied au cul, et ça passe. Non ? Si. Essayez, vous verrez, l'envie est le moteur.