Excellent tome de la collection des mondes anciens de Belin, consacré à la naissance de Rome. La période couverte va de la fondation de la ville jusqu'à -70. Il permet, avec un récit très clair d'assister à la min mise de Rome sur la péninsule italienne, en soulignant tout ce qu'il doit aux autres peuples italiques ou étrusques.
Cet ouvrage fait un focus sur quelques figures essentielles de l'histoire de Rome : les Gracques, les Scipions, Sylla... sans pour autant se noyer dans les détails autour d'une multitudes de figures historiques.
Ce tome permet aussi de déconstruire le discours des historiens et des sénateurs de l'époque autour de la notion de guerre juste. Rome a été agressive à l'égard de ses voisins, ce que montre bien l'ouvrage.
L'atelier de l'historien permet de passer en revue les sources littéraires et leurs manques mais aussi de revenir sur l'évolution des institutions, ce qui est plutôt bienvenue dans un contexte où ces dernières ont évolué tout au cours des siècles couverts en allant de plus en plus vers un pouvoir incarné par une personne.
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La littérature en langue latine naquit également sous une forte influence grecque : le plus ancien auteur de langue latine, Lucius Livius Andronicus, était né à Tarente vers 285 et avait été réduit en esclavage en 272. Libéré par un Livius Salinator, dont il prit le gentilice, Livius Andronicus publia L'Odusia, la première oeuvre en latin, qui n'était qu'une traduction de l'Odyssée d'Homère. En 240, à l'occasion des Jeux Romains, il donna pour la première fois une pièce de théâtre adaptée d'une tragédie grecque. Avant Livius Andronicus, les Romains se contentaient de pièces de théâtre en langue osque, les atellanes, souvent scabreuses, et de chants satiriques, dans un latin un peu rustique, qu'on appelait les chants fescennins. Livius Andronicus composé des tragédies (Achille, Danaé, Andromède etc) et des comédies ("Le Spadassin", "l'Histrion") et fut suivi par des auteurs comme Plaute (vers 254- vers 184) ou Térence (vers 190-159), qui adaptèrent comme lui les pièces de la comédie nouvelle attique à la langue latine.
p. 314
En affirmant ses origines troyennes, Rome se présentait aux yeux du monde extérieur comme une cité sinon grecque, du moins très proche culturellement des cités grecques ; les Romains refusaient par là même qu'on les considérât comme de simples "barbares". Les premières oeuvres historiques rédigées par des Romains, les Annales de Fabius Pictor, et celle de Lucius Cincius Alimentus, l'avaient été en grec, à destination d'une opinion internationale hellénophone, et visaient avant tout à démontrer que la cité de Rome, engagée dans une lutte à mort contre Carthage, défendait en réalité la culture et la civilisation helléniques, comme le faisaient, de leur côté, les rois de Syracuse en Sicile.
p. 313
Le système républicain visait à maintenir l'équilibre politique entre les différents clans : la "liberté" républicaine n'était finalement que le respect de cet équilibre précaire. On évitait ainsi soigneusement, au moins avant la fin du V°s, de confier en même temps la magistrature suprême à deux membres d'une même "gens".
p. 122
Table ronde de la revue L'histoire, proposée par le Conseil scientifique
Modération: Valérie HANNIN, historienne et directrice de la rédaction de L'Histoire
Intervenants: Anne CAROL, professeure à l'université d'Aix Marseille, Joël CORNETTE, professeur émérite à l'université Paris 8-VincennesSaint-Denis, Véronique FOURNIER, ancienne présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, cardiologue, Claire SOTINEL, professeure à l'université Paris-Est Créteil