Tout d'abord, un immense merci aux éditions Taifu comics qui non seulement me permettent de découvrir leurs nouveautés et en plus m'ont fourni la version « édition limitée » pour ce tome 3.
Je ne peux m'empêcher de m'extasier, pour commencer, sur la beauté de cette édition. Certes, elle n'est pas donnée à l'achat, mais ce livre est un vrai petit bijou qui embellira vraiment votre mangathèque. Couverture cartonnée, illustration très sombre, très glauque, mais de toute beauté, deux double-posters à l'intérieur, sur papier mat, et même un fil de satin en marque-page à l'intérieur. Bref, une vraie merveille que je suis fière et heureuse de posséder.
Parlons de la couverture. Ou plutôt, des couvertures, puisque celle de l'édition limitée diffère de la couverture de la version classique, comme pour les tomes 1 et 2. L'illustration de l'édition limitée est très angoissante, extrêmement sombre et violente. Très différente de celle de l'édition classique, beaucoup plus lumineuse, même si elle a un côté très mystérieux, et qu'on y découvre enfin le visage de notre meurtrier. Revenons à la couverture de l'édition limitée, la seule sortie à cette heure. Y est mis en scène une étreinte très particulière, qui met vraiment mal à l'aise. On y voit Katsyua, le dos sanguinolent, dans les bras sombre de son bourreau. Une image qui en serait presque érotique, si elle n'était pas aussi malsaine. Elle est à la hauteur de ce tome 3, qui va nous retracer les jours que Katsuya a passé auprès du meurtrier dont on ignore encore la véritable identité.
Les dessins sont de véritables oeuvres d'art. Ils dépassent les simples oeuvres de manga, sont incroyables de précision, de vérité, et aussi de crudité. La violence et l'érotisme nous y sont montrés sans voile et sans pudeur, et les expressions des personnages sont travaillées à l'extrême. Quand je parle de bijou, ce manga en est véritablement un. Et un de mes plus grand coups de coeur, évidemment.
Je vais essayer pour cette chronique de ne pas vous spoiler le scenario, même si a priori la plupart d'entre vous auront lu les deux premiers tomes avant de lire cette chronique.
On se souvient que dans le tome précédent, on nous avait enfin révélé la véritable identité de Shinohara, et que l'on avait découvert avec choc la vérité, au moins partielle, sur les évènements passés. On ignorait évidemment encore beaucoup de choses sur ce qui était arrivé à Katsuya, ses souvenirs effacés qui ne cessaient de rejaillir par bribes, et on ne savait pas pourquoi il avait perdu la mémoire. Les mystères qui planaient autour de Katsuya et de Shinohara, de leur relation étrange et tendancieuse, étaient nombreux et obscurcissaient franchement l'intrigue. On n'en suivait pas moins, captivés, le déroulement d'un scénario torturé, brutal, magistral, qui nous mène à ce troisième tome qui revient entièrement sur les évènements des mois précédents.
Depuis le début, j'ai un gros faible pour Shinohara, même si la folie qu'il nous montrait alors était assez abominable et que ce qu'il fait subir à Katsuya est bien évidemment terrible. On va dire que son personnage complexe est extrêmement crédible et complètement fascinant. Dans ce tome-ci, on le découvre sous un tout autre angle tandis qu'émerge l'ombre du tueur fou.
L'intrigue est complètement dingue, extrêmement travaillée, les éléments se mettent en place un à un, et on n'est jamais au bout de nos surprises. Et ici, magie, on rejoint l'introduction du tome 1, ce passage romancé que vous aurez pu lire en prologue de l'histoire, et qui met en scène Katsuya et notre meurtrier qui le stalke et tente de le séduire.
La psychologie du-dit meurtrier est très complexe, assez extraordinaire et fascinante. En découvrant ses émotions, on passe de la haine à presque de la compassion, de l'horreur à un fond de bienveillance. Je dis bien « presque » et « un fond de », parce qu'on parle tout de même d'un sacré psychopathe. Mais les autrices ont réussi l'impossible en nous faisant presque avoir de la compassion pour ce fou furieux qui torture et viole Katsuya. Ses humeurs changeantes, sa psychologie complexe, en font à la fois un monstre, et un homme profondément humain, du moins, dans la violence de ses émotions.
Katsuya, quant à lui, a grandi dans mon estime. Il était froid, malgré ses épisodes de fortes émotions alors que, peu à peu, la mémoire lui revenait et qu'il revivait la souffrance des tortures endurées lors de sa captivité. Mais on le découvre courageux, volontaire, persévérant, et capable de survivre aux pires horreurs. C'est devenu mon personnage fétiche dans ce second tome, et j'ai hâte de voir comment il va évoluer dans le tome 4, puisque oui, il y aura un tome 4. Ô frustration, et ô joie. Ça va être encore une fois difficile de tenir le coup jusqu'à sa sortie…
Mes amis, quelle histoire que celle-ci. Quel coup de coeur phénoménal pour ce manga sur-violent, torturé, sombre, malsain, à l'érotisme qui dépasse le cadre du simple érotisme pour nous laisser entrevoir des scènes purement brutales. Alors oui, ce n'est pas du tout public, vraiment pas. C'est même de la haute voltige qui pourra en choquer plus d'un. Mais si vous avez le coeur accroché et que vous aimez les histoires tourmentées et cruelles, n'hésitez pas, courez, volez, vous ne pourrez pas le regretter…
Aurélie, pour le blog d'Amabooksaddict
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